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Simulation de crash : Dans le cœur d’un… «Fireball»

Il faudra environ 20 minutes aux pompiers pour venir à bout de l’incendie.

Comment réagiront les autorités dans une situation extrême ? C’est le but de cet exercice pas comme les autres, qui a eu lieu dans l’enceinte de l’aéroport...

Attachez vos ceintures. Embarquement immédiat pour le… Fireball 2017. Si vous vous rappelez du titre de Pitbull, dites-vous bien une chose : ça n’a rien à voir. Au contraire. Là, ce n’est que du sérieux. Cette semaine, Airports of Mauritius Limited (AML) a organisé un exercice important en matière de sécurité et de prévention : la simulation d’un crash d’avion dans une zone retirée de l’aéroport. C’est une étape importante dans la vie d’un aéroport car elle est nécessaire pour le renouvellement de la licence aéroportuaire. Il faut la réaliser chaque trois ans. C’est un mouvement de grande envergure, impliquant une vingtaine d’agences (gouvernementales ou pas) et une centaine d’officiers : «C’est une façon de tester les différents aspects de la procédure d’urgence en cas de crash», confie Girish Appaya, Communication Officer d’AML. 

 

Néanmoins, il ne s’agit pas de l’unique «exercice» de contrôle. Heureusement. La formation est continue et chaque année un travail est fait autour de certains modules, explique-t-on. D’ailleurs, pour faciliter la formation – notamment celle des pompiers qui s’entraînent au quotidien –, l’acquisition d’un mock airplane est un work-in-progress. En attendant d’apercevoir ce fake appareil géant, découvrez les étapes du Fireball 2017… 

 

Le scénario. Le mercredi 6 septembre, le vol CL190 de Cloud Air, en partance de l’aéroport de Maurice, s’est crashé au moment du décollage. Il était 13h13. Sa destination : Madagascar. Personnes à bord : 47 passagers et sept membres d’équipage. 

 

Sur le site. De (très) loin, on pourrait croire à un avion. Mais pour cet exercice de simulation, un amas de bric et de broc agencé dans le but de recréer un appareil semble faire l’affaire. Au bout de quelques minutes d’attente, le signal est donné. Il est 13h17. L’«avion» prend feu. Un «drom» vole sous l’effet de la chaleur. Un nuage de fumée noire, qui tranche avec le gris du ciel, s’élève et parasite la vue. À plus d’un kilomètre de là, on ressent la vague de chaleur de l’incendie. Au loin, le bruit de la sirène des camions de pompiers se mêle à celui d’un hélicoptère qui approche. Il ne faut que quelques minutes pour que les soldats du feu interviennent. Ils sont les premiers sur les lieux : «La tour de contrôle prévient les pompiers. Il y a une équipe qui est en permanence à l’aéroport.» La priorité : circonscrire le feu. Et c’est grâce à de la mousse que les professionnels de la fire and rescue team font reculer les flammes. Il leur faudra une vingtaine de minutes pour venir à bout du fire

 

Tous mobilisés. Entre-temps, tous les services d’urgence ont été contactés : «Ça fait partie de la procédure mise en place. À partir du premier contact, toutes les communications basculent sur le Canal 3.» D’ailleurs, plusieurs bribes de conversations sont entendues dans les talkies-walkies. Plusieurs véhicules envahissent l’espace. Grâce à des accords, la Red Cross ou encore le service d’ambulance de Saint John débarquent. La police débarque sur les lieux et prend le contrôle des opérations. Il est question de délimiter un périmètre de sécurité : «Il s’agit d’une scène de crime.» Mais aussi de réguler le trafic et d’empêcher les potentiels badauds d’approcher. Un van doté d’appareils de communication arrive aussi. Le Mobile Command Post sera le QG des représentants de toutes les agences impliquées en cas de réel crash.   

 

La SMF est aussi présente. Elle va opérer une zone de tri. Les victimes de crash seront classées par priorité. La priorité 1 demandant une évacuation urgente par hélicoptère ou ambulance (vers l’hôpital). La priorité 0 : la personne est déjà décédée. Un poste de santé est également aménagé : pour certaines interventions possibles sur place. Et une morgue également. 

 

Les ambulances mettront un peu plus de temps avant d’arriver. D’ailleurs, avant d’avoir accès à l’appareil,il faut obtenir une «clearance» de la rescue team : «Il faut s’assurer que l’endroit est safe La Radiation Authority est également sur place afin de donner le feu vert concernant les risques de présence d’ondes radioactives. Il n’y a pas de risque zéro mais le but est de les minimiser avant que d’autres personnes n’aient accès au site. Il s’agit des Standard Operating Procedures. À 13h35, l’incendie est maîtrisé. À 15h50, l’exercice de simulation sur le site prend fin. 

 

La prise en charge des familles. Un Passenger Information Center est mis sur place. Le but est d’accueillir les parents des victimes du crash : «Un screeningest effectué pour établir le lien.» Les parents sont ensuite dirigés vers une autre pièce où ils seront tenus au courant de l’état de santé de leur proche et reçoivent, entre autres assistances, un soutien psychologique. 

 

La longue attente. L’autre aspect d’un crash, c’est la communication. Alors, c’est dans le Media Center que les responsables de l’aéroport, de la police et de la compagnie aérienne communiquent (comme en situation réelle). Le premier communiqué sur l’accident ? 14h45. Le crash est confirmé et l’annonce de la suspension des activités de l’aéroport confirmée. À 15h17, les responsables parlent de «tragic accident» etannoncent que 15 passagers sont décédés et qu’il y a 39 survivants (aucun détail sur leur état de santé). Pour les observateurs étrangers présents, les journalistes se doivent de poser des questions. Ça fait partie de la… simulation !