Sandra Joseph, une Mauricienne de 32 ans, a été retrouvée sans vie dans son appartement en France, le 17 juillet. La jeune femme a été tuée par son compagnon Carlos, qui a ensuite mis fin à ses jours par pendaison dans la même pièce. Ce terrible drame choque toute sa famille.
Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans cet appartement ? Qu’est-ce qui a poussé l’assassin de cette jeune femme à la tuer aussi sauvagement avant de mettre fin à sa propre vie ? Comment une telle horreur a-t-elle pu survenir ? Toutes ces questions n’arrêtent pas de tourmenter les proches de Sandra Joseph, déjà très affligés par sa mort atroce, le lundi 17 juillet.
Cette jeune femme de 32 ans, originaire de Cité Mangalkhan, a été retrouvée morte dans son appartement des Yvelines, non loin de Versailles, en France. Elle portait des traces de strangulation. Dans une autre pièce, le corps de son compagnon Carlos Delgado, 50 ans et originaire du Cap Vert, a été découvert suspendu à un drap. Il aurait tué Sandra avant de se suicider.
L’alerte a été donnée par l’ex-belle-mère de la Mauricienne qui gardait son fils de 4 ans et à qui elle n’avait pas donné de nouvelles depuis 48 heures. L’enfant est né du précédent mariage de Sandra avec un Français d’origine mauricienne. Pour l’heure, l’enquête s’oriente vers un crime motivé par la jalousie et par le fait que Sandra voulait rompre avec son compagnon.
La famille de la jeune femme, sous le choc, espère que la lumière sera faite au plus vite sur ce meurtre. Sa sœur Élizabeth qui vit, elle, à Maurice, nous confie son immense peine ainsi que celle des siens. «Nous sommes terrassés de douleur par la mort tragique de Sandra. Il nous est difficile de croire qu’elle n’est plus de ce monde. Elle ne méritait pas une fin aussi atroce», confie-t-elle avec émotion.
Incompréhension
Le chagrin de la famille, ici et en France, est encore plus dur à supporter qu’il se mêle à un lourd sentiment d’incompréhension.«Nous nous posons énormément de questions. Nous sommes dans le flou total. Nous voulons savoir pourquoi Sandra a été tuée, qu’est-ce qui s’est passé entre son compagnon Carlos et elle. Nous avions compris que leur relation battait de l’aile depuis quelque temps mais nous n’en savions pas plus car elle aimait tout régler d’elle-même. Peu importe ce qui s’est passé entre eux, il n’avait pas le droit de lui enlever la vie ainsi !», assène Elizabeth.
Elle ne voyait pas souvent sa sœur et les autres membres de sa famille installés en France mais ils étaient souvent en contact. D’ailleurs, l’un d’eux a essayé de l’appeler le soir du drame pour lui annoncer la triste nouvelle. «Mais comme il était tard, j’ai raté cet appel. J’ai par la suite appris la mort de ma sœur par le poste Facebook de quelqu’un. J’ai d’abord cru à une mauvaise plaisanterie. J’ai eu la confirmation lorsque je suis allée voir mes frères Samuel et Mathieu», raconte la jeune femme.
Ces derniers, danseurs très connus, s’apprêtaient alors à se rendre à Abidjan avec un autre frère, Jimmy, pour représenter Maurice, catégorie danse, lors des Jeux de la Francophonie. Samuel, à qui nous avons parlé juste avant son départ était dans tous ses états, se demandant comment ses frères et lui allaient pouvoir perform avec une telle tragédie en tête. Mais ils ne pouvaient, hélas, pas annuler cet engagement important.
Leurs parents, Michel et Marie-Anne, qui vivent eux aussi en France, sont, dit-il, complètement bouleversés, anéantis même, depuis la fin tragique de Sandra. «Zot latet mari fatigue.» Le père est d’autant plus affecté qu’il a perdu sa propre mère, il y a une semaine, des suites d’une longue maladie.
Sa passion, la danse
Sandra Joseph était allée en France il y a une dizaine d’années avec ses parents. Là-bas, elle avait fait de sa passion son gagne-pain. «Elle était danseuse. Nous sommes tous danseurs dans la famille. Les plus connus sont mes frères Samuel, Mathieu et Jimmy», explique Elizabeth. Elle précise qu’ils n’ont pas tous les mêmes pères et mères mais se considèrent pleinement comme frères et sœurs et ont grandi ensemble à Cité Mangalkhan. Ils ont aussi deux autres sœurs : Cindy et Sophie.
Après quelque temps en France, Sandra a épousé un Français d’origine mauricienne. Le couple a eu un fils avant de se séparer. «On se parlait régulièrement via Facebook. On parlait de tout sauf de sa vie privée car elle était très réservée à ce sujet. Nous avons su par d’autres proches qu’elle s’était mise en couple avec son nouveau compagnon, il y a plus d’un an», souligne Elizabeth.
Cette Curepipienne a cru comprendre que la relation amoureuse de sa sœur «battait de l’ail» depuis un moment et qu’elle songeait même à se séparer de son compagnon car ce dernier «était de nature jalouse». Pourtant, au début, dit-elle, il avait aidé Sandra à retrouver la joie de vivre. Car elle était devenue «dépressive» après sa séparation d’avec le père de son enfant. Elle avait rencontré Carlos Delgado lors d’une soirée qui avait eu lieu le jour du remariage de son ex-époux. Carlos et Sandra se sont d’abord liés d’amitié avant de s’engager dans une relation amoureuse.
Harcèlement
«Apparemment, le dénommé Carlos était très gentil au début et l’a beaucoup aidée à remonter la pente. J’ai compris qu’il vivait lui aussi séparé de son épouse et qu’il a deux enfants. Il serait toutefois devenu une nuisance pour ma sœur depuis un mois. Il la soupçonnait d’infidélité et la suivait partout», s’insurge Elizabeth.
Sandra aurait alors voulu mettre fin à leur relation qui durait depuis un an et demi. «Cette situation était devenue intenable pour elle.» Elle n’arrivait plus à gérer cette jalousie excessive et le harcèlement qu’elle subissait. Selon un responsable de la police judiciaire des Yvelines, Sandra aurait décidé de rompre il y a quinze jours. Ce serait la cause de son meurtre, suivi du suicide de son meurtrier.
Par contre, si Sandra vivait visiblement un enfer aux côtés de son compagnon, elle n’en laissait rien paraître, selon Elizabeth. «Ma sœur respirait la joie de vivre et était toujours joyeuse», avance celle qui n’a que des éloges pour la défunte. «On était loin des yeux mais toujours près du cœur. C’était un bon vivant. Elle avait le sourire facile. Elle était toujours souriante. Elle était également très populaire et douce. Elle n’avait pas d’ennemis. Que ma sœur repose en paix après cet acte horrible.»
Samuel Joseph prie aussi pour le repos de sa sœur après une mort si tragique. Toute la famille espère que la lumière sera faite sur les circonstances du drame afin que Sandra repose en paix et que chaque personne qui l’a aimée puisse faire son deuil. Un chemin qui s’annonce long et difficile.