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Rony Ramchurn avoue avoir tué son père Krisnaduth : Les frères de la victime : «Il y a des zones d’ombre dans cette affaire»

Sandesh et Mahadeo Ramchurn se demandent si leur neveu a dit toute la vérité à la police.

Le jeune homme de 26 ans est passé aux aveux quatre jours après les faits. Il a déclaré avoir commis l’irréparable parce qu’il soupçonnait son père, un caporal à la retraite, d’infidélité. Des propos que démentent les frères de la victime. Ces derniers évoquent, eux, plusieurs zones d’ombre entourant cette agression mortelle. Ils s’expliquent.

Il a tenté de démentir les soupçons qui pesaient sur lui. Mais le secret était probablement trop lourd à porter. Suivant son arrestation le jeudi 25 janvier, Rony Ramchurn, 26 ans, a avoué avoir tué son père Krisnaduth, plus connu comme Vinod, à leur domicile, à Grande-Rivière-Sud-Est, le dimanche 21 janvier. Ce sont les frères de la victime, Sandesh et Mahadeo Ramchurn, qui ont signalé sa disparition à la police le mercredi 24 janvier. Cela, notamment parce que Rony Ramchurn leur aurait refusé l’accès à la maison de Krisnaduth Ramchurn. Munis d’un mandat, les enquêteurs se sont alors rendus sur place le jeudi 25 janvier. Une fouille a été effectuée et le corps de la victime a été retrouvé dans une barrique en métal, recouvert de ciment. Krisnaduth Ramchurn a succombé à une dislocation du cou.

 

Le jour du drame, une dispute aurait éclaté entre Krisnaduth Ramchurn, un caporal à la retraite âgé de 65 ans, et son fils. La raison : ce dernier le soupçonnait d’entretenir une relation extraconjugale avec une habitante de la localité. Ces soupçons étaient-ils fondés ? En tout cas, il n’était un secret pour personne que le couple Ramchurn battait de l’aile depuis des années, selon les frères de la victime. L’année dernière, l’épouse de l’ex-policier a porté plainte contre lui pour violence domestique. Et ce dernier avait, lui, consigné une déposition contre son fils pour insultes. «Après seulement quelques semaines de mariage, ils se disputaient déjà. Au fil des années, la situation ne s’est pas améliorée. Entre les enfants et leur père, tout n’était pas rose non plus. Parfois ça allait, parfois ils ne s’entendaient pas», explique Sandesh Ramchurn.

 

Selon lui, ce seraient ces disputes incessantes qui poussaient la victime à quitter le domicile familial et à s’absenter pendant des semaines. Mais ces absences répétées n’auraient fait qu’alimenter les rumeurs d’infidélité. Après plus d’un mois passé hors de son domicile, l’ex-caporal, anciennement affecté à la National Coast Guard, est rentré chez lui, le vendredi 19 janvier. «Il a alors sollicité l’aide de la police pour que son épouse et son fils ne fassent pas de scène. Nous pensions que tout s’était bien passé», raconte Sandesh.

 

D’ailleurs, le lendemain, son frère Mahadeo avait eu Krisnaduth Ramchurn au téléphone. «Li ti pe dir ki li ti bizin al Surinam pou aste enn la ponp delo. Si li ti enn dimounn infidel, li pa ti pou gagn traka so fami ek pa ti pou al fer tou sa bann demars la pou zot. Li ti pe mem prepar enn vwayaz La Réunion avek so madam sa lane la pou ki zot kapav rekonsilie», souligne Sandesh.

 

Lundi matin, l’épouse de son petit frère Deepak – tous deux habitent à côté de la maison de Krisnaduth Ramchurn – lui apprend que la victime a disparu. Sandesh et son frère Mahadeo ont alors des doutes car ils savent que Krisnaduth Ramchurn n’aurait jamais déserté le toit familial sans leur donner des nouvelles. Qui plus est, sa voiture se trouvait toujours au garage. «Mon frère et moi, nous parlons souvent au téléphone. Lorsque mes proches m’avaient parlé de sa disparition, j’avais essayé de le contacter. Son téléphone sonnait mais personne ne répondait. À chaque fois qu’il manquait mon appel, il me rappelait par la suite mais pas cette fois. Je commençais à me faire du souci», confie Mahadeo.

 

Son frère et lui se rendent alors chez Krisnaduth. Mais son fils Rony leur refuse l’accès à la maison. «Nous pensions que Rony l’avait séquestré dans la maison et que c’était pour cette raison qu’il ne voulait pas qu’on y entre.»

 

Ils informent la police qui se rend sur place, le jeudi 25 janvier. Après une fouille minutieuse, le corps de Krisnaduth Ramchurn est retrouvé dans une barrique en métal, recouvert de ciment. Soumis à un feu roulant de questions, Rony Ramchurn est finalement passé aux aveux. Il dit avoir agressé son père, dimanche, avec un gourdin pour se défendre et qu’il avait ensuite dissimulé son corps dans la salle de bains qui se trouve à l’étage, sachant que ses proches utilisent celle du rez-de-chaussée. Rony Ramchurn dit avoir ensuite rejoint sa mère et son épouse à une session de prière, avant de les déposer à Vacoas et à Triolet respectivement.

 

Au bout de quelques jours, il aurait déplacé le cadavre pour l’entreposer dans la barrique qu’il venait d’acheter car une odeur nauséabonde commençait à se propager dans la maison. Il l’aurait ensuite recouvert de ciment. «Nous n’aurions jamais pensé qu’il aurait pu aller aussi loin», confient les frères de la victime. Mais l’enquête est loin d’être terminée, lancent-ils, bien que satisfaits du travail effectué par les enquêteurs de la CID de Bel-Air. «Il y a des zones d’ombre dans cette affaire», disent-ils. «Si Vinod et Rony en étaient venus aux mains, Rony n’aurait jamais pu se défendre car mon frère a toujours été très athlétique. Est-ce qu’il l’a agressé par surprise ? Rony a-t-il agi seul ?» se demande Mahadeo.

 

Interrogées par les enquêteurs, la mère et l’épouse du suspect ont été autorisées à rentrer chez elles. Nous avons tenté de contacter l’épouse de Rony Ramchurn, sans succès, tandis que sa mère n’a plus donné signe de vie depuis le drame. À en croire des proches, toutes deux n’auraient d’ailleurs pas assisté aux funérailles de la victime, qui ont eu lieu vendredi.

 

Inculpé provisoirement de meurtre devant le tribunal de Moka vendredi après-midi, Rony Ramchurn reste, pour sa part, en détention. A-t-il dit toute la vérité ? L’enquête suit son cours.