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Rentrée parlementaire : L’opposition dans les starting-blocks

Rajesh Bhagwan, Shakeel Mohamed, Xavier-Luc Duval et Roshi Bhadain se disent prêts à passer à l’attaque.

Ils sont prêts à passer à l’attaque. Et une fois dans l’arène, ils n’hésiteront pas à déglinguer leurs munitions les unes après les autres. À quelques jours de la grande rentrée parlementaire, les membres de l’opposition n’ont plus qu’une hâte : passer à l’offensive.

Fighting mood

 

Ils sont prêts à monter sur le ring. L’action sera agressive et la critique sévère. L’opposition veut des réponses et pour ça, elle ne fera aucun cadeau au gouvernement. Après trois mois de congé, les parlementaires mauves sont plus que jamais motivés. «Les Mauriciens sont en colère. Le pays est sens dessus dessous et la situation sans précédent», explique Rajesh Bhagwan, président du MMM.Face à un premier ministre qui est, dit-il,  «entré par l’imposte» et la vague de scandales qui secouent le gouvernement, le MMM montrera de nouveau «sa force de frappe.»

 

Même son de cloche du côté du PMSD qui se dit fin prêt pour la rentrée parlementaire. Après avoir claqué la porte du gouvernement, Xavier-Luc Duval s’installera dans le fauteuil de leader de l’opposition. Sa stratégie aujourd’hui, c’est d’éviter toute complaisance envers ses anciens collègues et de rester avant tout à l’écoute de la population. «Nous allons dénoncer quand il le faut et faire la lumière sur toutes les actions du gouvernement.»

 

Après plus de trois mois de vacances, Shakeel Mohamed, le chef de file du PTr à l’Assemblée nationale, se dit impatient à l’idée de reprendre le chemin du Parlement. «Il y a beaucoup de sujets sur lesquels nous attendons des réponses.» Si«empêcher les gens de s’exprimer» est, selon lui, le trait de caractère de ce gouvernement, il espère que «la démocratie primera» au sein de l’hémicycle.

 

S’il se trouvait jusqu’à peu de l’autre côté de l’hémicycle, Roshi Bhadain, le nouveau venu au sein de l’opposition, ne compte pas jouer les figurants. Il ne fera l’impasse sur aucune question afin que la population sache «exactement comment les choses se passent» au sein du gouvernement. Son moteur ? «La transparence.»

 

Dossiers brûlants

 

Alvaro Sobrinho, l’affaire des biscuits Hanoomanjee, Metro Express, carte biométrique : dans le camp de l’opposition, les munitions ne manquent pas. Une vague de scandales, souligne Rajesh Bhagwan, de «politique de petits copains», de «corruption» et «d’investissement sans transparence», qui méritent d’être dénoncés. Des questions ont d’ailleurs déjà été déposées pour la deuxième séance parlementaire. «Nous aurons en face de nous le MSM, le ML et des transfuges. Que le PM ne vienne pas se cacher derrière les standing orders. S’il est vraiment le champion de la transparence, qu’il augmente le nombre de minutes allouées au question time

 

Le MMM réclamera aussi des explications sur le rôle du ministre mentor, sir Anerood Jugnauth. De quoi s’occupe-t-il exactement ? C’est ce qu’il cherchera à savoir. Face au projet du métro léger, le PMSD, à travers son député Patrice Armance, déposera, pour sa part, une motion of disallowance pour annuler le Government Notice 40 qui vise à exempter Metro Express Ltd de l’Environment Impact Assessment. «Il faut plus de transparence sur ce dossier», ajoute le leader de l’opposition qui cherchera à connaître l’impact de ce projet sur les familles et l’environnement. 

 

Shakeel Mohamed ira de l’avant avec sa motion de blâme contre la Speaker Maya Hanoomanjee et ne manquera pas de questionner le gouvernement sur l’affaire Sobrinho. «Il y a aussi toutes les nominations des proches du MSM. Tous ces scandales facilitent la tâche de l’opposition.» Le leader du Reform Party a, lui, déjà déposé ses questions. La première portera sur Alvaro Sobrinho, la deuxième sur la carte biométrique afin de savoir si «les empreintes digitales sont stockées dans une base de données en possession de l’État» et la dernière sur le Freedom of Information Bill qui, dit-il, est en statu quo depuis un an. 

 

Une opposition en ordre dispersée ?

 

Vont-ils unir leurs forces ou tirer chacun de son côté ? Pour le moment, chaque parti se la joue solo. Après sa tentative échouée de réunir les partis de l’opposition, Xavier-Luc Duval compte aujourd’hui non seulement «travailler avec Roshi Bhadain» mais aussi inviter les autres partis mardi pour envisager une éventuelle collaboration dans l’intérêt du pays. «J’ai vraiment essayé d’unir mais il y a eu des coups bas. Aujourd’hui, je suis prêt à passer l’éponge pour continuer ensemble mais avec des limites», a-t-il déclaré à la presse. Y aura-t-il unification ? Rajesh Bhagwan se montre sceptique. «Duval a été blessant et sarcastique. Nous n’avons aucune leçon à prendre du PMSD.»

 

Cependant, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, Paul Bérenger s’est voulu plus optimiste, se disant en faveur d’une «coordination» entre les partis de l’opposition ainsi que les députés indépendants. «Nous jouerons notre rôle d’opposition pleinement mais il est clair qu’il n’y a aucun rapprochement politique entre le MMM, le PMSD et Roshi Bhadain. N’oublions pas qu’il y a peu, ils étaient dans le gouvernement.»

 

Pour le chef de file des Rouges, l’absence d’une alliance au sein de l’opposition ne veut pas dire que les partis ne peuvent pas accorder leurs violons. «Il ne faut pas qu’on se trompe d’adversaire», précise le député. Roshi Bhadain compte, lui, tout faire pour bien travailler avec le leader de l’opposition et en toute transparence. «Unir nos forces et avoir une opposition unie, ce sera une bonne chose pour la population» et pour assurer l’avenir des jeunes de ce pays.