• Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion
  • Plusieurs noyades et disparitions en mer : des familles entre chagrin et espoir
  • Mobilisation du 1er Mai : la dernière ligne droite avant le grand rendez-vous
  • Le PMSD secoué : démissions, rumeurs et confusion…

Raphaël meurt quatre jours après sa naissance : Ses parents crient à la négligence médicale

Le couple Faro est à la fois attristé et révolté suivant la mort de son bébé.

Sa grossesse s’est bien passée, dit-elle. Pourtant, son fils est mort quatre jours seulement après sa naissance. Que s’est-il passé ? Cette question, Elsa Faro ne cesse de se la poser. Son époux a porté plainte à la police pour négligence médicale. Ils témoignent.

Leur bonheur a été de courte durée… Leur joie s’est dissipée sans crier gare… Elsa et Stéphano Faro, des habitants de Trou-d’Eau-Douce, ont perdu leur fils Raphaël le vendredi 31 août, soit quatre jours seulement après sa naissance. Selon le rapport du Dr Monvoisin, le petit est mort d’un intracerebral bleeding. Comment cela a-t-il pu se produire ? Face au doute, Stéphano Faro a consigné une déposition au poste de police de sa localité dans laquelle il allègue que son fils a été victime d’une erreur médicale.

 

Dans l’après-midi du lundi 27 août, Elsa, une femme au foyer de 24 ans, se présente à l’hôpital de Flacq. «Ma grossesse s’est très bien passée. J’avais rendez-vous le 7 septembre et je devais accoucher le lendemain. Mais lundi, j’ai eu des douleurs atroces au ventre. Mon époux m’a alors transportée à l’hôpital. Sur place, un premier médecin m’a expliqué qu’il restait encore 2 cm pour que le col soit dilaté.»

 

Quinze minutes plus tard, un autre médecin l’ausculte, explique Elsa qui est déjà maman d’une fille de 4 ans, d’un fils de 2 ans et demi, et d’une fille adoptive de 2 ans. «Il m’a dit qu’il allait provoquer l’accouchement. Il a introduit un objet pour briser ma poche d’eau. J’avais mal. Une sage-femme m’a ensuite fait accoucher par voie naturelle vers 20h30. Mon bébé pesait 2,1 kg. Il était un peu affaibli. Un membre du personnel soignant présent lui a alors donné une tape pour qu’il pleure. Nous avons ensuite été transférés en salle où j’ai remarqué quelque chose d’anormal.»

 

Son fils, qu’elle prénomme Raphaël, a du mal à téter : «On a dû lui faire boire à la cuillère. À un certain moment, un membre du personnel soignant m’a dit que c’était courant chez les enfants prématurés. J’étais dans le doute car mon médecin traitant à l’hôpital m’avait déjà dit que je devais accoucher dans quelques jours seulement. Aussi, les infirmières faisaient régulièrement des prises de sang à mon fils. J’ai insisté pour en connaître la raison.» C’est alors que l’une d’elles lui aurait lancé : «Disan ou garson feb madam.» Le taux d’hémoglobine du petit Raphaël est alors à 3,7, selon les dires de cette infirmière.

 

Le lendemain, le bébé a toujours du mal à téter. Ses parents lui achètent alors du lait en poudre et lui donnent à boire avec une petite cuillère. Et le mercredi 29 août, Elsa et son fils sont autorisés à rentrer chez eux. Ce qui fait la joie de Stéphano, maçon de son état, et des siens. Mais «la première nuit a été très dure. Raphaël n’arrêtait pas de pleurer. Il avait toujours du mal à téter. Il a dormi un peu dans la journée, avant de recommencer à pleurer, même si on le faisait boire à la cuillère. Dans la soirée, nous avons pris la décision de le faire examiner à l’hôpital», souligne Stéphano. Sur place, un médecin leur aurait fait comprendre «ki li normal sa», les nouveau-nés ayant souvent des coliques.

 

«Linn donn mo garson enn siro ek sipozitwar apre linn dir nou ki nou kapav rant lakaz san examinn mo zanfan. Mo ti pe dimann li kifer li pa pe admet mo garson. Li dir mwa pa bizin kas la tet parski ti baba-la ti pe bwar», avance Stéphano. «Linn fer mwa sign enn papie apre. Monn fer li san kone ki ti ena ladan parski mo pa tro konn lir angle. Monn bizin atann landemin pou kone ki ti ena dan sa papie-la. Monn gagn enn sok.» Il s’agirait d’un formulaire de discharge against medical advice, allègue notre interlocuteur.

 

Le lendemain, vers 6h15, Elsa constate que son fils ne respire plus. Le couple prend alors la direction de l’hôpital de Flacq. Sur place, un médecin annonce que Raphaël a rendu l’âme. La police est également alertée, le bébé étant déjà mort à son arrivée. Une autopsie est prévue à Candos mais a finalement lieu à Port-Louis.

 

Entre-temps, Stéphano rencontre le surintendant de l’hôpital. Ce dernier, dit-il, ne lui aurait pas fourni d’explications. Du côté du ministère de la Santé, une source proche avance que le ministère a pris connaissance de ce cas et va bientôt initier une enquête interne. Une rencontre est d’abord prévue entre le surintendant de l’hôpital de Flacq et le couple Faro demain lundi 3 septembre.

 

Les funérailles du petit Raphaël se sont, elles, tenues dans l’après-midi du vendredi 31 août. Des funérailles lors desquelles ses parents lui ont fait d’émouvants adieux.