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Quand l’Allemagne et l’Argentine divisent des familles

C’est en famille que beaucoup de Mauriciens suivront le match tant attendu de ce soir. Et chez certains, la pièce où se trouve la télévision se transformera en véritable champ de bataille avec d’un côté le/s fan/s de l’Allemagne et de l’autre le/s supporteur/s de l’Argentine. Ce sera le cas chez les Peer, à Mahébourg, où père et fils soutiennent chacun une équipe, ainsi que pour le footballeur mauricien Yash Veeranah et sa copine Nilima car le premier aime la bande à Messi et la seconde celle de Muller.

Cassim vs Ashraf : Soir de match enflammé chez les Peer

Il a toujours supporté l’Allemagne aussi longtemps qu’il s’en souvienne. «Je me rappelle que j’allais regarder le football à la télévision en plein air, au centre social, dans les années 60», raconte Cassim Peer, 65 ans. Aujourd’hui, c’est chez lui, devant sa télé, qu’il suivra la finale de la Coupe du monde, qui oppose son équipe préférée à l’Argentine. Il est tout fier et heureux que l’Allemagne soit arrivée là, d’autant qu’il a toutes les chances de l’emporter ce soir. Quoique l’Argentine n’ait pas encore dit son dernier mot.

Ce n’est pas Ashraf, le fils de Cassim, qui dira le contraire. Lui est tombé dans la marmite argentine après avoir découvert le phénomène Diego Maradona dans les années 90. Et il a pris fait et cause pour cette équipe au mythique maillot zébré de bandes verticales bleues et blanches. «Je suis né en 1985, mais je suis devenu fan de cette équipe à cause de Diego, bien sûr ! Le meilleur joueur au monde et peut-être de l’histoire. Les jeunes d’aujourd’hui sont fans de Chelsea ou de l’Espagne car ce sont les plus forts et qu’ils grandissent en les voyant gagner. Pour moi, c’était l’Argentine de Diego Maradona.»

Dans ces années-là, la rivalité entre l’Allemagne et l’Argentine fait rage et à chaque Coupe du monde, il règne une super ambiance chez les Peer. Avec d’un côté, le père Cassim, mais aussi la petite sœur Afza et le cousin Yunus, de fervents supporters de Matthaus, Voller et consorts, et de l’autre Ashraf. «Dans les années 90, mes frères, mes neveux et nièces et moi regardions tous les matchs ensemble et c’était une belle fête», se remémore Cassim Peer.

Ashraf, lui, se souvient particulièrement d’une anecdote concernant le match Argentine-Angleterre lors du Mondial de 1998. «Mes oncles m’ont expliqué que les Anglais ont beaucoup fait pour eux à Maurice et qu’ils avaient même construit leur école. Ils m’ont aussi raconté la guerre des Malouines pour tenter de m’influencer à ne pas supporter l’Argentine. Mais moi, j’ai tenu ferme !  Ils se sont alors mis debout la main sur le cœur au moment du God save the Queen pour me narguer. Je ne vous raconte pas combien j’ai crié et couru dans toute la maison quand les Gauchos ont gagné ce soir-là.»

Son plus mauvais souvenir de Mondial, dit-il, demeure le fiasco de 94 avec l’élimination de l’Argentine au premier tour et Maradona testé positif à la cocaïne. «Mais dans cette Coupe du monde 2014, l’Argentine est revenue au top, jubile le jeune homme. Même s’il y a moins de monde à la maison qu’auparavant, je serai tout de même le seul Argentin pour la finale face à quatre ou cinq Allemands.»

Ce soir, place donc aux retrouvailles entre Argentins et Allemands. «C’est une chance pour nous de gagner un titre après celui de l’Euro 96, déclare Cassim. Je pense que l’Allemagne va gagner 3-0. Je suis très confiant. La Mannschaft n’a peur de personne et les amis brésiliens n’ont pu que constater l’étendue des dégâts après leur défaite. Les Argentins sont priés de prendre toutes les précautions avant l’arrivée du cyclone.»

Son fils, loin de se laisser faire, a sa petite théorie sur comment son équipe peut bouleverser les pronostics : «La défense sera l’atout des Argentins. Regardez comme les Allemands ont peiné contre le Ghana et l’Algérie. Je prévois une victoire de mon équipe sur un score minimum.» Ashraf vs Cassim : coup d’envoi du match entre père et fils à minuit. Que le meilleur gagne…

 


Yash Veeranah vs Nilima Pydatalli : Coup de cœur et coup de boule

C’est sa plus fervente supportrice. Celle dont il a besoin, comme beaucoup de sportifs, pour se surpasser dans les grandes occasions. Car le soutien de cette fan qui fait battre son cœur est inconditionnel et a un effet presque magique. Pour Yash Veeranah, footballeur international mauricien et capitaine du Curepipe Starlight SC, sa fiancée Nilima Pydatalli est un véritable porte-bonheur. Même si sa présence passe inaperçue dans les stades lors des matchs où son footballeur préféré est en action.

La demoiselle n’en a cure et se fait un devoir d’être là à chaque fois pour soutenir son Yash. «Qu’il s’agisse des matchs du Club M à Maurice ou des finales nationaux que dispute le Curepipe Starlight, je suis toujours présente pour le soutenir», confie Nilima Pydatalli qui habite St-Julien d’Hotman tout comme Yash Veeranah.

Comme c’est le cas dans tous les couples, les jeunes gens ont des différends qui sont souvent vite résolus. Mais depuis quelques jours, ils arrivent difficilement à s’accorder sur un sujet qui pourtant les unit : le football. Si Yash, le footballeur, est fan de l’Argentine, par contre, la demoiselle a complètement craqué pour les Allemands.

«Je pense que Yash et moi sommes destinés à être des rivaux s’agissant du foot international. Je suis fan de Liverpool et lui de Manchester Utd, et on se chamaille beaucoup à cause de cela. Et voilà que, pour la Coupe du monde, nos favoris respectifs se retrouvent en finale», dit-elle. Heureusement que les amoureux-adversaires savent rester fair-play. «On prend cette situation avec beaucoup d’amusement. On discute beaucoup de football et elle fait tout pour me narguer. Mais cela ne diminue en rien notre amour», confie le capitaine du Curepipe Starlight avec tendresse.

Pour la finale du jour, Yash Veeranah souhaite plus que jamais une victoire des Argentins. «J’aimerais que Lionel Messi remporte la Coupe du Monde, lui à qui tout réussi en tant que footballeur, avec son club, le FC Barcelone, sans oublier ses Ballons d’Or. Il ne lui manque que ce titre. Une finale reste cependant une finale où c’est du 50-50. Les Allemands ont impressionné face au Brésil et ont du métier dans ce genre de tournoi», fait ressortir le footballeur. Et qu’en dit sa dulcinée ? «Bien sûr que les Allemands vont remporter cette finale, peu importe le score car c’est la victoire qui va compter !» Ça promet d’être chaud entre ce couple très sympathique ce soir.

 

Pas de compromis entre le footballeur et sa fiancée.