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PTr-MMM - Leur mission : sauver le soldat «alliance»

Paul Bérenger et Navin Ramgoolam arriveront-ils, finalement, à regarder dans la même direction ?

Vous faites quoi ce week-end ? Les émissaires rouges et mauves, eux, ont un agenda chargé. Leur objectif : faire en sorte que Navin Ramgoolam et Paul Bérenger s’entendent. Est-ce possible ? Peut-être, peut-être pas. 

Ça discute ferme ce week-end. Ça cancane, ça bourdonne, ça caquette même. C’est du koz koze puissance maximale. Sur la ligne PTr-MMM, les oreilles vont chauffer. Il faut absolument sauver le soldat «alliance». Quitte à le perdre en cours de route (plus tard, quand le mood sera encore une fois en mode off). Paul Bérenger en veut. Il en rêve même du poste de Premier ministre, de la seconde République et de la réforme électorale.  Mais il a peur que Navin Ramgoolam lui pose un lapin pour leur rendez-vous politique à deux. Le leader du MMM craint d’être le dindon de la farce. 

 

L’accord électoral que lui a soumis le chef du gouvernement cette semaine ne l’a pas totalement convaincu (voir hors-texte). La semaine dernière, c’était l’allusion sportive de Navin Ramgoolam qui l’avait refroidi («La boxe et le judo sont des disciplines proches de la politique, où il faut que l’adversaire soit près de soi pour le mettre K.-O.»). Et la semaine d’avant… c’était encore autre chose.

 

Mais le leader de l’opposition ne lâche pas l’affaire et annonce qu’une décision sera prise concernant l’avenir d’une éventuelle alliance PTr-MMM demain, lundi 1er septembre. Paul Bérenger déclarera sa flamme (ou pas) après la rencontre du Bureau politique et du Comité central. Il faudra visiblement un remède de cheval pour guérir cette alliance qui n’est pas encore viable. Ou alors d’acceptables contre-propositions soumises par le MMM au Labour Party. Et les discussions ont déjà débuté en ce sens. Il y aurait de belles avancées, confie un membre du PTr : «Je pense qu’il y a des choses qui ont été mal comprises. C’est le moment de dissiper les malentendus. Et c’est en bonne voie. C’est l’intérêt du pays qui doit primer.»

 

Bien sûr. Néanmoins, Paul Bérenger est plus prudent. Ouvertement, du moins. Lors d’un point de presse, le vendredi 29 août, il a dit agir en tant que patriote. Mais il a rappelé qu’il y avait des «limites» : «Il est de mon devoir de dire que notre pays passera par des moments bien difficiles dans les mois à venir s’il n’y a pas une alliance PTr-MMM. C’est pourquoi nous ne prenons pas une décision à la légère. Nous agissons comme des patriotes. Nous faisons tout ce qui est possible en faveur de notre pays, mais il y a des limites.» Une prise de position qui ne peut que faire grincer au niveau des Rouges. «Il devrait faire les choses autrement. Quand on veut quelque chose, il faut se donner les moyens de l’avoir», estime un député PTr. 

 

Du coq… au cœur

 

Mettre les points sur les «i», ne pas mettre au placard son caractère de cochon et faire entendre sa voix et ses revendications sont nécessaires, souligne, pour sa part, un conseiller mauve : «On ne brade pas notre parti. Nous avons des convictions et nous devons nous y tenir. Cette alliance se fera de manière intelligente, pour le bien de tous.» Et de Paul Bérenger qui s’imagine certainement déjà en mode «coq en pâte» à la Clarisse House : «Certaines personnes malintentionnées estiment qu’il ne pense qu’à prendre le pouvoir, mais c’est mal le connaître. C’est un homme de convictions qui a à cœur le bien-être de son pays.» De quoi donner la chair de poule ! Car ces derniers temps, les observateurs politiques s’accordent à dire que si le chef de file du MMM était aussi engagé, il ferait vraiment son job de leader de l’opposition. 

 

Navin Ramgoolam, lui, hésiterait encore à sauter du coq… au cœur : «Pour moi, les signes sont clairs. Il n’est pas prêt à faire le pas. Surtout avec les différentes déclarations de Paul Bérenger», précise un proche des Rouges. Pour notre interlocuteur, l’alliance PTr-MMM en vue des prochaines législatives se fera quand les poules auront des dents. Paul Bérenger a donc du souci à se faire. Et c’est peut-être le MSM qui lui volera dans les plumes. Le chef de la basse-cour des associations socioculturelles pro-Ramgoolam, lui, rêve de ça ! Somduth Dulthumun, président de la Mauritius Sanathan Dharma Temples Federation, l’a dit cette semaine. Il préfère un remake bleu-blanc-rouge : «Une alliance PTr-MSM-PMSD a fait ses preuves...» 

 

Jouer le jeu

 

Pour l’instant Pravind Jugnauth s’y oppose (voir hors-texte). Pour l’instant… Un ancien MSM, retraité politique, se demande combien de temps cela durera : «Si les discussions rouges-mauves n’aboutissent pas, je pense que ce sera une chance pour le MSM de s’assurer un avenir certain.» De quoi venir compliquer – encore plus ! – les agissements de la basse-cour politique. 

 

Tout est possible en politique. L’imaginable et l’impensable n’ont rien d’anecdotique : «Que Navin Ramgoolam donne l’impression d’être un peu frileux, d’accord. Qu’il veuille mener la danse, ok. Mais en remettant cet accord à Paul Bérenger, il a totalement clarifié sa position. Il a aussi un désir d’alliance et ce n’est pas uniquement une stratégie pour affaiblir le MMM. Maintenant, ce sera difficile pour lui de faire marche arrière», confie un observateur politique proche des Mauves. Reste à Paul Bérenger de savoir jouer le jeu : «Il devrait se calmer un peu. Une alliance se conclut dans la discrétion.»

 

Et ce sera peut-être chose faite ce week-end. C’est en ce sens que ça discute ferme ! 

 


 

Navin Ramgoolam esquive

 

Il souffle le froid, en ce moment. Mais cette semaine, Paul Bérenger a plutôt montré son côté caliente en parlant des modalités de l’alliance PTr-MMM. Les décisions prises étaient nombreuses entre les deux leaders.  Ils étaient, selon le leader du MMM, en accord… sur un éventuel accord. Les principaux points avaient été passés en revue : partage égal des tickets, réforme électorale, nouveaux rôles du président de la République (poste qui reviendra à Navin Ramgoolam sous la seconde République, alors que Paul Bérenger sera Premier ministre pendant cinq ans), Arvin Boolell à la tête du PTr, un maximum de deux candidats du même parti par circonscription, entre autres.

 


 

Xavier-Luc Duval tacle le leader du MMM

 

Il n’est pas un grand fan de Paul Bérenger. Et Xavier-Luc Duval l’a confirmé lors d’un congrès à Plaisance, le vendredi 29 août : «Il a une tendance autoritaire et totalitaire. S’il devient Premier ministre, il nous tournera en bourrique.» Le leader du PMSD a demandé à ceux présents de ne pas voter pour le tandem Bérenger-Ramgoolam : «Pour préserver notre droit à la parole.»

 


 

Pravind Jugnauth ne rêve pas de bleu-blanc-rouge

 

«Somduth Dulthumun ne peut parler au nom du MSM.» Une déclaration signée Pravind Jugnauth qui réagissait, en conférence de presse le vendredi 29 août, aux propos du président de la Mauritius Sanathan Dharma Temples Federation, qui faisait part de son souhait de voir une alliance bleu-blanc-rouge (PTr-MSM-PMSD). Le leader du MSM a affirmé ne pas souhaiter d’alliance avec le PTr. Il a également critiqué les tractations entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger : «Le pays est à genoux par la volonté de deux personnes. Il n’y a pas de leadership, pas de vision, pas de décision dans l’intérêt du pays ; l’économie est en panne.» Il a annoncé qu’il mène actuellement une enquête approfondie sur le secteur de la santé et qu’il compte bientôt faire des révélations.

 


 

Les trois points de Paul Bérenger

 

Il veut de cette alliance. Mais pas de trois des conditions présentes dans l’accord électoral présenté par Navin Ramgoolam. Paul Bérenger l’a clairement signifié lors d’un point de presse, le vendredi 29 août. Il est avant tout question des modalités autour de la seconde République : «Il propose qu’un panel d’experts constitutionnels revoie le projet de seconde République et l’équilibre des pouvoirs entre le président et le Premier ministre après les prochaines législatives.» Pourtant, précise le leader du MMM, ce n’est pas ce qui avait été décidé : «Nous sommes tombés d’accord sur le fait que la loi sur le projet de seconde République sera préparée et s’il y a des élections, elle sera votée le plus rapidement possible après les législatives.» 

 

De plus, il déplore que des changements ont été apportés en faveur du Président de la République «concernant un éventuel équilibre des pouvoirs et responsabilités entre le président de la seconde République et le Premier ministre». Par ailleurs, le rôle du président concernant la diplomatie de Maurice ne l’aurait pas transporté de joie. Néanmoins, Paul Bérenger se dit satisfait que les trois points «fondamentaux» (le partage équitable des tickets, le partage des postes de président et de Premier ministre, et la mise en chantier d’un programme électoral) d’une alliance n’aient connu aucun changement.