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Prof. Armoogum Parsuramen : «Tous ces conflits dans l’éducation jouent sur la psychologie des élèves»

Après avoir été ministre de l’Éducation pendant 13 ans et avoir travaillé pendant de longues années au sein de l’Unesco, le Prof. Armoogum Parsuramen, qui vit aujourd’hui une nouvelle aventure avec son association Global Rainbow Foundation, nous donne son avis sur les différentes crises qui affectent actuellement le secteur de l’éducation.

Si on vous dit «secteur de l’éducation», vous répondez quoi ?

 

On a l’impression qu’il y a actuellement plusieurs problèmes au sein de ce ministère. Je me dis qu’il y a des prises de décisions sans planification et il semblerait que tout se décide à partir d’une tour d’ivoire. 

 

S’il y a quelques années, l’ancien gouvernement avait choisi de ramener à trois creditsle critère pour prendre part aux examens du Higher School Certificate (HSC), la nouvelle mesure du ministère de l’Éducation, qui concerne l’obtention de cinq creditspour le faire, divise le milieu éducatif. Qu’en pensez-vous ?

 

Je comprends que cela a créé une panique chez les élèves concernés et au sein de plusieurs familles. C’est regrettable qu’une telle annonce arrive au mois de mai. C’est une décision qui aurait dû être prise avant la rentrée scolaire. Et il aurait fallu donner un délai avant que la mesure ne rentre en vigueur. Avec cette annonce, on a l’impression qu’une décision unilatérale a été prise. Forcément, il y aura des mécontents, d’où les voix qui s’élèvent en ce moment, particulièrement de la part de ceux qui se préparent pour ces examens. J’ai observé le mode de fonctionnement de ce ministère et, pour moi, ce n’est pas ce que j’appelle une bonne façon de faire. Il n’y a pas une politique de dialogue, il n’y a pas de consultations avant de prendre des décisions. Je vais citer Jacques Delors, une personnalité de l’Unesco qui, dans son livre Education for the 21st Century, déclare qu’un ministre de l’Éducation qui fait des réformes à la va-vite se retrouve avec des protestations et des manifestations qui font du tort au secteur de l’éducation. 

 

Comment les choses auraient-elles dû se passer ?

 

Par exemple, le ministère aurait pu, en début d’année, dire qu’il pense venir de l’avant avec des réformes sur quelques sujets afin d’informer la population. À la suite de cela, des discussions opposant les pour et les contre auraient pu avoir lieu. Il y aurait alors eu un débat et le public aurait été informé et ne l’aurait pas appris comme ça.Le résultat de cette façon de faire, on le voit avec ce qui se passe actuellement. Mais en tant qu’ancien ministre de l’Éducation, je pense que les élèves doivent suivre les règlements et qu’il faut aussi avoir de la discipline. Mais je ne suis pas pour des effets d’annonce sans préavis. 

 

Mais quel est votre avis sur le sujet : comprenez-vous le débat entre les pro-trois creditset ceux qui sont pour les cinq credits ?

 

Je ne peux pas me prononcer comme ça. Quand j’étais ministre, il fallait avoir cinq credits en School Certificate (SC) pour poursuivre ses études. Puis, cela a été ramené, il y a quelques années, à trois credits. Il y a tout un débat autour des late performers et ceux qui disent que la mesure des trois credits a mené à un nivellement vers le bas. À mon avis, il faudrait analyser les chiffres des dernières années sur les performances de ceux concernés. 

 

Une réforme dans le secteur est toutefois en cours !

 

Ce n’est pas comme ça qu’on va réussir la réforme de l’éducation dans le pays. Dans cette affaire d’aggregates, il y a des milliers d’élèves qui sont concernés. En même temps, il y a cette polémique qui secoue le secteur; celle des certificats du SC et du HSC qui ne sont pas délivrés aux élèves, cela pour inciter les parents qui n’ont pas encore réglé les frais d’examens en 2016 à passer à la caisse. Je trouve que cette affaire a aussi été mal gérée. Tout cela provoque des tensions dans le secteur. Pour moi, tous ces conflits jouent définitivement sur la psychologie des élèves et des parents. 

 

Mais qu’est-ce qu’il faut faire dans ce cas-là ?

 

Si je pouvais donner un conseil, je dirais qu’il ne faut pas jouer avec les étudiants. Ces jeunes peuvent se solidariser et créer ce qui s’est déjà passé dans le passé avec la grève des étudiants. Ce qu’il faut faire ? Dans les deux cas, il aurait fallu donner un préavis et non pas rendre la mesure en vigueur tout de suite. 

 

Votre avis sur la formule de Nine-Year Schooling qui a été enclenchée ?

 

Encore une fois, je note qu’il y a un cafouillage. Trop de parents sont encore dans le flou alors que le ministère, de son côté, n’arrête pas de dire que «tout se passe bien». Ce n’est pas ce qu’on lit dans la presse. Il y a une confusion totale. 

 

Bio express

 

S’il se dit aujourd’hui fier de son parcours, c’est surtout parce qu’il a pu côtoyer plusieurs personnalités, notamment le pape Jean-Paul II et mère Teresa. Celui qui a été député pendant 14 ans et ministre pendant 13 ans – dans le gouvernement MMM/MSM de 1985 à 1995 –, a exercé pendant deux ans à la Banque mondiale et évolué pendant 12 ans à l’Unesco, après avoir vécu plusieurs années à Paris, cinq ans au Sénégal et deux ans en Inde. Marié à Sheela et père de trois enfants, Navina, Kovila et Darshani, il est aussi un «heureux
grand-père»
.

 


 

Ma semaine d’actu

 

Quelle actualité locale a retenu votre attention ces derniers temps ?

 

Forcément, comment ne pas se sentir concerné par tout ce qui se passe actuellement dans le milieu éducatif. Et cette semaine, on a presque tout eu : il y a eu la grogne à cause du taux de pourcentage pour comptabiliser les absences, il y a eu la question des fees des examens, les institutions qui ne vont pas être convertis en académie dans le cadre de la formule de Nine-Year Schooling et cette affaire de trois credits et cinq credits

 

Et sur le plan international ?

 

La présidentielle en France a retenu mon attention, surtout avec l’élection de Macron qui est venue démontrer que les gens ne font plus confiance aux partis traditionnels. 

 

Que lisez-vous actuellement ? 

 

Je lis un livre qui s’appelle Thirukkural du poète Thiruvalluvar.