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Patrick Jhurry tue sa compagne Estrella Rioux et se suicide : Le bouleversant témoignage de leurs proches

Le père et la mère du jeune homme et la marraine de la petite fille du couple sont sous le choc.

Une tragédie à laquelle personne n’arrive à croire. Un jeune couple a été retrouvé mort, samedi 8 avril, dans sa maison à Petite-Rivière. Selon les premiers éléments de l’enquête, la jeune femme a été tuée par son concubin qui s’est ensuite donné la mort.

Sur les visages, la stupeur. Des larmes aussi. À Camp Embrevade, Petite-Rivière, le temps semble s’être arrêté. Devant le domicile de Patrick Jhurry, un maçon de 30 ans, et de Marie Estrella Rioux, 23 ans et employée d’usine, une petite foule s’est massée. Tous guettent l’incessant va-et-vient des limiers de la Criminal Investigation Division qui ont découvert dans la journée du samedi 8 avril les corps des deux jeunes concubins. La nouvelle est tombée il y a à peine quelques minutes, créant une onde de choc chez les proches et les voisins du couple. 

 

Patrick Jhurry a vraisemblablement tué sa compagne Marie Estrella Rioux avec qui il vivait depuis plusieurs années, avant de se pendre. Selon la police, qui a découvert le corps de la jeune femme en état de décomposition, le crime remontait à plus de 24 heures. Ce serait Benjamine, la mère de la victime, qui aurait signalé la disparition de celle-ci à la police car elle aurait soupçonné que Patrick Jhurry la séquestrait. Dans la maison, les policiers sont aussi tombés sur la petite fille du couple, âgée de 3 ans, qui se trouvait à ce moment-là dans une cuvette d’eau. 

 

Anaïs, proche du couple et marraine de leur petite, était présente lorsque les policiers ont sorti l’enfant de la maison. «Elle pleurait et tremblait de froid. Elle semblait être restée longtemps dans l’eau. La police a autorisé ma maman à lui donner un bain et à lui mettre des vêtements avant qu’ils ne la transportent à l’hôpital», dit-elle, bouleversée par la terrible tragédie qui vient de se produire dans la maison qui se trouve juste à côté de la sienne. Patrick, son cousin, et Estrella, dit-elle, étaient ensemble depuis environ cinq ans. Ils se sont séparés plusieurs fois avant de revenir ensemble. Malgré leurs problèmes, jamais, confie Anaïs les larmes aux yeux, elle n’aurait pu imaginer un tel scénario. 

 

Dans la foule, un homme semble tout aussi perdu. Essayant de se frayer un chemin jusqu’à la maison de son fils, Clency Jhurry est refoulé par la police qui a barricadé la scène de crime. Il se trouvait au Champ de Mars lorsqu’il a reçu un appel d’un proche lui disant de rentrer immédiatement. «Je n’arrive pas à y croire», arrive-t-il difficilement à articuler. Patrick était son unique fils. Leur dernière rencontre remonte à jeudi dernier. «Il était venu déposer la petite à la maison. Je me suis occupé d’elle avant qu’il ne vienne la récupérer dans la soirée.» Rien dans le comportement de son fils, dit-il,  ne laissait présager un acte aussi atroce. «Ils avaient des problèmes de couple mais on n’en parlait pas. Je ne me mêlais pas de leur vie privée», confie Clency. 

 

«Il la battait»

 

Si selon ce dernier, Patrick était un garçon calme, la mère du jeune homme semble en connaître un peu plus de la vie du couple. Lorsque Marylise Perrine est arrivée devant la maison de son fils, la police avait déjà transporté les corps à la morgue. Avec les voisines, toujours dans la rue, elle laisse éclater sa douleur. «Mercredi, je suis venue le voir. J’avais Rs 200 que je lui ai données. Qu’est-ce qui a pu se passer pour qu’il en arrive là ?»

 

Proche de sa belle-fille, elle raconte que celle-ci lui racontait que Patrick était violent. «Elle me racontait qu’il la battait. Quand je demandais à mon fils pourquoi il faisait ça, il me répondait que lorsqu’elle rentrait du travail, elle ne voulait rien faire à la maison. Moi, je lui avait dit de la laisser tranquille, d’arrêter de faire ça», lance Marylise, incapable de retenir ses sanglots. «J’ai perdu mon fils. Je suis tellement triste.»

 

Devant la maison du couple, désormais sous scellés, les voisins ont toujours autant de mal à croire au drame qui vient de s’y jouer. Dans le silence pesant de l’instant, quelques murmures se font entendre. C’est toujours la même question qui revient. Comment Patrick a-t-il pu faire une telle chose ? «Qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ? Nous sommes en plein mois de carême. Pourquoi ?» lance Slyvana, la tante de Patrick.  

 

Chez les Rioux, à Florida Lane, Terre-Rouge, c’est le choc mais aussi le flou. Benjamine, la mère de la victime, s’est immédiatement rendue à l’hôpital à l’annonce de cette terrible nouvelle. La consternation se lit sur tous les visages. Luc Pierre Benoît, le grand-père d’Estrella, vient tout juste d’apprendre la terrible nouvelle : «Mo pa konn nanye kinn arive. Monn fek rant depi travay.» La grand-mère, Anne, qui était très proche d’Estrella, est, elle, inconsolable. Le petit frère de la victime, Miguel Rioux, lui aussi, ne sait plus quoi penser : «La dernière fois que j’ai vu ma soeur, c’était à Goodlands, chez notre grand-mère. Mo pa kone kinn arive. Mo pa rant dan zafer menaz.» 

 

Famille, proches, voisins, tous se souviennent d’Estrella comme d’une jeune femme sans problème. Alors que les questions se bousculent dans leur tête, chacun s’affaire à donner un coup de main pour installer le prélart devant le domicile de la famille, incapable de croire en cette dure réalité qui a frappé sans crier gare.

 

Amy Kamanah-Murday, Christophe Karghoo, Yvonne Stephen-Lavictoire et Stephane Chinnapen