• Boxe thaï : première édition de «La Nuit des Nak Muay»
  • Badminton : les Internationaux de Maurice à Côte-d’Or
  • Trois univers artistiques à découvrir
  • Handicap et vie professionnelle : un pas de plus vers l’inclusion
  • Mayotte au rythme des crises
  • Une rare éclipse totale traverse l’Amérique du Nord : des Mauriciens au coeur d’un événement céleste spectaculaire 
  • World Thinking Day : les guides et la santé mentale
  • Mama Jaz - Sumrrà : prendre des risques musicaux avec le jazz
  • Karine Delaitre-Korimbocus : Kodel, une nouvelle adresse dans le paysage de Belle-Rose
  • Oodesh Gokool, le taximan attaqué au couteau : «Mo remersie piblik»

Pascal Herry : «L’accès à un logement décent demeure difficile malgré les récentes initiatives»

Dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère qui sera commémorée ce mardi 17 octobre, le Caritas régional de Port-Louis organise une journée de détente et de découverte pour montrer le savoir-faire de ses bénéficiaires. La parole à Pascal Herry, coordonnateur des SEED Caritas île Maurice.

Cinquante mille bénéficiaires à travers ses 46 services à travers l’île. Quel constat faites-vous de la misère à Maurice en 2017?

 

Les familles deviennent de plus en plus vulnérables. On note aussi un appauvrissement de la classe moyenne. L’accès à un logement décent demeure difficile malgré les récentes initiatives. 

 

Et quelles sont les causes de cette vulnérabilité ?

 

Elles sont multisectorielles : manque de formation, précarité de l’emploi, logements insalubres et logements décents difficiles d’accès car trop chers, problèmes de santé qui en résultent et les enfants qui n’ont pas d’espace approprié pour les devoirs. Il y a aussi la violence dans l’espace social. Les fléaux sociaux influent aussi sur les familles, surtout celles qui sont exclues et marginalisées.

 

Pensez-vous que suffisamment est fait par l’état pour éradiquer les poches de pauvreté dans le pays ?

 

On peut toujours mieux faire. Par exemple, améliorer l’accès aux logements, faciliter l’accès aux formations, combattre les fléaux et la violence de la société, et offrir une meilleure prise en charge des familles. Il faudrait aussi s’assurer que les droits de chacun soient respectés, notamment l’accès à l’eau, à l’électricité, aux aides sociales et aux services de santé, entre autres. En outre, il faudrait avoir une meilleure collaboration entre le gouvernement, les ONG et le secteur privé. Reconnaître le bon travail de certaines ONG et les encourager à travers des mesures budgétaires spéciales seraient un plus. 

 

Vous organisez bientôt une journée de détente et de découverte pour démontrer le savoir-faire de vos bénéficiaires. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

Dimanche prochain à Sainte-Croix, nous organisons une Journée Caritas, c’est-à-dire que tous les services d’écoute de Port-Louis se réuniront dans la cour de l’église avec leurs bénéficiaires et volontaires pour un moment fraternel et convivial de partage dans la bonne humeur. Cet événement est ouvert à tout le monde. Il y aura aussi une petite animation par des jeunes de la région. 

 

Pouvez-vous nous en dire davantage sur vos différents projets d’accompagnement du Service d’écoute et de développement (SEED Caritas) ?

 

Le SEED a pour mission d’accueillir, d’écouter et d’accompagner les familles pauvres dans une action de proximité. Cela se fait en proposant aux  bénéficiaires d’intégrer des projets de Caritas dans le but de faciliter leur développement intégral et intégré. Les projets tels que le centre d’éveil, le jardin communautaire, l’alphabétisation fonctionnelle, le Life Skills Management Programme, le centre de formation en pâtisserie, le fond d’aide aux logements et l’entrepreneuriat. Pour plus d’informations, appelez-nous sur le 212 2772 ou visitez notre page Facebook :https://www.facebook.com/caritasmaurice.

 

En quelques mots

 

La Journée mondiale du refus de la misère est née de l’initiative du père Joseph Wresinski et de plusieurs milliers de personnes de tous milieux qui s’étaient rassemblés sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris en 1987. Cette journée est officiellement reconnue par les Nations unies depuis 1992. L’objectif de cette journée est de faire entendre la voix des plus démunis qui sont habituellement réduits à leurs difficultés, voire en sont jugés responsables. La Journée mondiale du refus de la misère leur donne la parole non seulement pour parler des conditions indignes dans lesquelles elles vivent mais aussi pour parler de leurs luttes quotidiennes afin de s’en sortir, et de leurs aspirations. Car on ne peut vaincre la misère qu’avec les premiers concernés. 

 

Cette journée vise également à conscientiser les citoyens pour leur faire comprendre que, si la misère est une violation des droits humains fondamentaux, elle n’est pas fatale et peut être combattue.

 

Une journée sous les couleurs de Caritas 

 

Les activités se dérouleront de 11 à 16 heures. Au programme : château gonflable, échoppes variées, produits de Rodrigues et artisanat, entre autres. Il y aura des menus en vente : cuisine rodriguaise & chinoise, farata, gâteaux variés, pain fourré, confits et jus. 

 

Un peu d’histoire

 

Fondée en mai 1965, Caritas île Maurice a pour mission d’accompagner les plus pauvres dans leur combat contre la misère en redonnant aux personnes accablées leur dignité en tant que personnes et citoyens responsables. Les actions de l’ONG sont axées sur trois services : accompagnement et développement, formation et logement.