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Partielle au nº18 : en attendant le début de la campagne…

Arvin Boolell, candidat : le nº11 ne pleure pas son départ

Le démarrage se fait tout doucement. Mais autour de l’événement politique du moment, il y a du mouvement. Faisons le point.

Arvin Boolell, candidat : le nº11 ne pleure pas son départ

 

Le temps s’est assombri brusquement. Tout comme les visages quand on parle d’Arvin Boolell. De la douce lumière d’une fin d’après-midi venteuse mais ensoleillée à la grisaille d’une soirée qui s’annonce fraîche, il n’y a que quelques minutes. De victoire en victoire dans la circonscription nº11 pour le politicien à la soudaine défaite lors des législatives de 2014 où Rose-Belle-Vieux-Grand-Port a vire mam, il doit y avoir quelque chose de ressemblant. Mais cette semaine, le candidat travailliste est revenu dans toutes les conversations. Son parti a décidé de l’envoyer à une joute électorale à Belle-Rose-Quatre-Bornes (la circonscription nº18 où une partielle devrait avoir lieu suite à la démission de Roshi Bhadain). Que pensent les habitants du  nº 11 de ce départ ?

 

Direction cette côte du sud-est, où la mer ne caresse pas des plages de sable fin mais flirte avec la route. A Quatre-Sœurs, toute l’activité est concentrée autour de la petite boutique du coin. Là où on peut trouver piaw et gulab jamun XXL à Rs 5. Rajeev Greedherry, plus connu comme Don,  sait une chose, c’est qu’Arvin Boolell reviendra : «Bann dimunn inn marday li en 2014. Mais il reviendra et il sera élu. Il faisait du bon travail.» Discours édulcoré dont une autre version nous sera servie quelques minutes plus tard. Le temps que notre interlocuteur entende les réactions d’autres villageois. Parmi, celle de Shekar Teeluck qui rappelle que la classe politique a oublié son village : «Les drains sont bouchés et les maisons noyées.» Qu’importe l’équipe au pouvoir, le problème perdure. Sataran Dowlut est du même avis et insiste pour montrer sa maison où l’eau balaie tout à la moindre grosse averse : «C’est bien qu’il soit parti. Linn fail.»

 

Ved Mangraja parle, lui, des routes défoncées, de l’eau qui s’accumule et du manque de travail pour les jeunes : «Les politiciens disent «oui» à nos demandes, zot tapp nu ledo et après ils ne font rien.» Roshan Figaro que nous croisons à Bois des Amourettes, estime, lui aussi, que les régions du nº11 comme la sienne sont délaissées : problème de travail à cause de l’éloignement, souci de transport (il aimerait que la CNT s’implante ici), manque de loisir pour les jeunes. Sa liste est longue. Mais il ne s’étonne pas de la migration d’Arvin Boolell pour une circonscription urbaine : «Isi em so lakaz me li pann eli. Li kone ki natt dan koudvan li pa pou ganye.» Le nº11 en aurait-il fini avec le PTr ? Pas tout à fait. Surtout qu’une rumeur laisse entendre que le départ de l’ancien ministre des Affaires étrangères serait le résultat d’un calcul dont la somme serait l’arrivée de Navin Ramgoolam dans cette circonscription.

 

Une situation qui diviserait actuellement les travaillistes, certains estimant que le chef de file des rouges met Arvin Boolell dans une position délicate. En cas de défaite pourrait-il prétendre au poste de leader ? Néanmoins, loin de toutes ces stratégies, Roshan estime que Navin Ramgoolam aurait bien la possibilité d’être élu ici : «On aime la nouveauté, ici». A Vieux-Grand-Port, on ne l’entend pas de cette oreille. Vijay Bhem qui se présente comme un ex «koltar travayis» a changé de bord, est plutôt orange en ce moment et ne regrette pas son choix : «Arvin Boolell inn pran nu kuma depo fix. Il n’a rien fait de bien. Alors son départ ne nous affecte pas. D’ailleurs au nº18, il va perdre aussi.»

 

Même si Arvin Boolell est toujours présent dans la circonscription, il ne va pas lui manquer : «Nous laissons l’équipe actuelle faire son travail pendant cinq ans. Nous les jugerons après.» Benjamine Anastasie n’a, elle, pas des mots aussi durs mais estime qu’Arvin Boolell a eu sa chance à Vieux-Grand-Port mais qu’il n’a pas su en profiter. José Lolotte est également de cet avis. Mais il se demande ce que leur ancien député va faire à Quatre-Bornes : «Pou enkor pli dife pou li.» A Rose-Belle, Sunil Lalji et Devanand Doona, eux, sont persuadés d’une chose ; que le membre du Labour reviendra : «La défaite ça arrive. Il a beaucoup fait pour la région. Mais on avait besoin de changement. Mais s’il revient pour les prochaines élections, il sera élu, c’est sûr.»

 

La nuit est tombée depuis longtemps. Et la brise s’est levée sur le nº 11, entraînant dans son passage quelques averses. Mais pas de «bon vent» à Arvin Boolell de la part des habitants de sa circonscription…

 

Ils se lancent…

 

Zoom sur trois candidats pas tout à fait comme les autres qui veulent faire passer un message différent.

 

Kugan Parapen. Il veut changer les choses, parle de nouveau projet de société. Il incarnerait l’alternative et ne compte pas se laisser intimider. Si depuis l’annonce de sa candidature sous la bannière de Rezistans ek Alternativ, il a dû  faire face à certaines critiques, notamment concernant sa formation professionnelle, Kugan Parapen ne se laisse pas démonter : «Parce que je suis économiste, on me taxe de capitaliste ? Je trouve ce raisonnement assez simpliste et réducteur. J’ai la conscience tranquille. C.» Reste qu’il devra, désormais, convaincre l’électorat nº18, qu’il n’avait pas séduit en 2014 : «J’étais un néophyte. Mais désormais, les gens me connaissent, m’appellent pour proposer leur aide. Le mood est très positif.» Sa campagne, il l’imagine axée sur des valeurs fortes autour d’un projet de société. Il est question de respect, de droiture et non de double langage .

 

 

Qui est-il ?La trentaine, économiste de formation (spécialisé dans les fonds de pension et le Forex), il est issu d’une famille pro-MMM. D’ailleurs, c’est dans l’aile jeune de ce parti qu’il commence sa «carrière». Mais très vite, il n’y trouve pas sa place. C’est lors de la grève d’Infinity BPO que ses pas croiseront ceux de Rezistans et Alternativ.

 


 

Alexandre Barbès-Pougnet. Samedi 1er juillet, 10 heures. Alexandre Barbès-Pougnet est au Central CID. L’avocat s’est lancé dans un combat : protéger l’école qui est menacée de destruction dans la capitale. Il nous parle de protection du patrimoine et de stop order avec passion. Même ardeur quand il est question du nº18 où le président du parti Ralliement Citoyen pour la Patrie a annoncé sa candidature pour la partielle. Pourquoi maintenant ? Pourquoi Quatre-Bornes-Belle-Rose ? Une question de timing : «Nous voulions en finir avec l’élaboration de programme avant de nous lancer.» Ne pas venir les mains vides, en quelque sorte.Il se dit «très motivé» par cette élection : «Je pars gagnant même si je sais que ce ne sera pas facile. Au sein du parti, nous sommes conscients que je fais partie d’une minorité ethnique mais nous voulions sortir des normes.»

 

 

Qui est-il ?Né le 2 novembre 1985, ce juriste de formation a décidé de s’engager au sein de la politique afin de faire une différence : «J’ai fait partie d’associations et à chaque projet, il y avait des obstacles politiques, institutionnels. Alors je me suis dit que la seule façon de changer ça était de s’engager.» Un de ses combats : s’assurer que les lois soient respectées sans que les personnes au pouvoir puissent les modifier.

 


 

Joyce Veerasamy. Il n’a pas de parti et a décidé de représenter la société civile. Et ça lui va, visiblement, bien : «J’ai beaucoup de messages. Et il y a de nombreuses personnes qui me soutiennent.» Dans les prochains jours, une réunion est, d’ailleurs, prévue avec ces sympathisants. Il s’est engagé dans cette course électorale, dit-il, pour plusieurs raisons. Il y le personnage de Roshi Bhadain qu’il n’apprécie pas, le candidat choisi par Navin Ramgoolam qu’il ne veut pas voir gagner… Mais avant tout, c’est un combat contre l’absentéisme qu’il souhaite mener : «Voter, c’est un droit que nous avons et que nous devons respecter.» D’ailleurs, ce n’est pas vers ceux qui vont opter pour les partis traditionnels qu’il va se tourner mais vers ceux qui ont perdu la foi en la chose politique et qui ne souhaitent pas accomplir leur devoir civique.

 

 

Qui est-il ?Né le 29 septembre 1959, il bosse chez Immedia et combat pour la promotion de la culture depuis plusieurs années : «Je suis un militant culturel.» La chose politique l’a toujours intéressé. Il a fait ses débuts au MMM et a rejoint, ensuite, Lalit avant d’apporter son soutien à l’alliance Lepep en 2014 avant de décider que, de toute façon, les politiciens étaient tous les mêmes : «Aujourd’hui, je veux faire entendre la voix des citoyens.»

 

…ou pas

 

Au MMM. Le nom de celui ou celle qui sera choisi/e pour représenter les Mauves à la partielle devrait être dévoile demain, lundi 3 juillet. Vijay Makhan et Nita Juddoo sont les deux potentiels candidats. C’est ce qu’a annoncé Paul Bérenger lors d’un point de presse hier, samedi 1er juillet. Il a, aussi, déclaré que même si Arvind Boolell reprenait les rênes du PTr, une alliance avec les rouges ne serait pas envisagée pour les élections générales.

 

Au PMSD. Si les Bleus ont affirmé qu’il présenterait un candidat pour cette élection, il semblerait qu’en trouver un serait un casse-tête. Par ailleurs, l’option de soutenir Roshi Bhadain dans cette joute électorale n’a pas été encore écartée.

 

Au MSM. Participera, participera pas ? C’est la question du moment. Néanmoins, pour l’instant, le MSM n’a pas encore fait part de son intention d’aligner un candidat pour cette élection ou pas.