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Nandanee Soornack s’explique, ceux impliqués répliquent

Depuis son point de presse qui s’est tenu à Milan cette semaine, l’activiste du PTr, qui vit en Italie depuis la défaite du Labour aux élections de 2014, fait couler beaucoup d’encre et provoque de nombreux démentis. Celle qui a fait face à une demande d’extradition formulée par l’État mauricien mais rejetée par la Cour de Boulogne, a-t-elle dit la vérité, rien que la vérité ? Certains estiment que non.

Terrain à bail, match de versions

 

Le bien :30 arpents de pas géométriques à Poste-de-Flacq. Le bénéficiaire : Pride Bridge Company (PBC) Ltd, avec comme directeurs Nandanee Soornack et Rakesh Gooljaury, entre autres. 

 

Nandanee Soornack dément les propos de Showkutally Soodhun qui avait assuré qu’il avait confisqué ce terrain à l’activiste du PTr en 2014 : «Nous n’avions pas un chemin d’accès. Nous attendions, il n’y avait rien qui se faisait. Donc, en 2012, nous avons écrit au ministre Abu Kasenally pour retourner le terrain.»

 

Showkutally Soodhun, post-conférence, persiste et signe : «La reprise de ce terrain se situait dans le cadre d’un exercice de vérification de toutes les terres offertes à bail

 

Abu Kasenally, cette semaine : il a réfuté les propos de Nandanee Soornack, affirmant qu’il n’avait jamais reçu de correspondance.   

 

Abu Kasenally, au Parlement (23 avril 2013) : le ministre des Terres avance que la compagnie PBC avait décidé de rendre le terrain en 2012.

 

Tropical Times Ltd : des «outlets» comme s’il en pleuvait

 

Un brin de mauvaise foi ? Pour Nandanee Soornack, Tropical Times Ltd (TTL)  (qui a remplacé Airway Coffee à l’aéroport avec Café Lux et Subway suite à un appel d’offres en 2015) a trouvé sa place à Plaisance grâce à une connexion politique : «Sink outlets Tropical inn gagne. E ou kone pou kisannla sa ? Bofrer Pravind Jugnauth.» Le principal concerné, le supposé bof quoi, a vite réagi. Fondateur de TTL, Deshmuk Kowlessur, directeur de la Competition Commission, a vendu ses parts dans l’entreprise depuis 2011, précise-t-il. Par ailleurs, il ajoute qu’il est parenté au Premier ministre mais n’est pas son beau-frère. Les actuels directeurs de l’entreprise, Jim Parmessur et Neeraj Manic, ont, eux, mis les points sur les «i» : «(...) Nous n’avons aucune association avec la politique. C’est très révoltant d’entendre ce genre d’allégations (…).» 

 

Vous avez dit «cotomili» ? 

 

Dan so bann zerb, ena triyaz.La femme d’affaires n’aurait jamais vendu de cotomili. C’est ce qu’elle a affirmé, en ajoutant qu’elle avait exercé une multitude de métiers (elle ne les a pas tous cités) : couturière, employée de bureau et dans une compagnie d’assurance. Néanmoins, Showkutally Soodhun a précisé que Nandanee Soornack lui donnait du cotomili tous les jours.

 

Rakesh Gooljaury, l’homme aux réponses…

 

… selon Nandanee Soornack. Toutes les questions délicates concernant Airway Coffee, Dufry-Frydu ou encore l’achat de propriété à Floréal et à La Réunion, elle ne veut pas y répondre. Celui qui le pourra : Rakesh Gooljaury, son ancien partenaire d’affaires et ami de Navin Ramgoolam, qui n’a pas souhaité, pour l’heure, faire de commentaires.

 

Cendrillon «lor baz» : un conte  de faits ? 

 

D’amour et de café. Pour démontrer son attachement à sa compagnie, Airway Coffee, qu’elle essaie de «sauver», dit-elle. Nandanee Soornack a tenu à apporter des précisions. D’abord, elle a affirmé que Rakesh Gooljaury était le grand manitou du cappuccino. Ensuite, elle a confié qu’elle n’agissait pas comme une directrice dans son café de toute façon : «Mo pa ti pe azir kuma mo pa kone kiete. Mo ti pe pass mop, deservi klian kan mo ti laba...» Une ancienne employée d’Airway Coffee dit ne pas se rappeler avoir vu Nandanee Soornack pass mop : «Elle venait vérifier que tout se passait bien, sans plus.» Peut-être que notre interlocutrice n’était pas là au bon moment. A latte vaillant, rien d’impossible ! 

 

«Ou kone ki mwa ?» : désormais, oui

 

Campagne municipale 2012. 10 décembre, jour du dépouillement des votes. C’est à la SSS Maurice Curé que se produira l’incident qui placera Nandanee Soornack sous le feu des projecteurs. Yogida Sawmynaden prend des photos d’elle, s’ensuit une altercation pendant laquelle elle aurait prononcé la phrase suivante : «Ou kone ki mwa ?». Nous avons tenté d’obtenir une réaction du «photographe», désormais ministre des TIC, mais il était injoignable. Nous avons fait part de notre requête à son attaché de presse et son bodyguard, sans succès. Yogida Sawmynaden craint-il d’être interrogé sur les 700 contrats qu’aurait obtenus son épouse ? Shakeel Mohamed a annoncé qu’elle devrait faire l’objet d’une question au Parlement. 

 

Confessions intimes : histoire de papier 

 

Suspense et révélations. Nandanee Soornack raconte : «Des membres du gouvernement m’ont dit de rentrer, d’écrire sur un bout de papier tout ce que je savais sur l’ex-Premier ministre. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient aucun problème avec moi. Qu’ils faisaient ça pou gagn latet ex-PM La femme d’affaires cite même le nom d’un de ces émissaires : l’avocat Samad Goolamally. Ce dernier a une autre version des faits : c’est Nandanee Soornack, à travers des membres de sa famille, qui l’aurait contacté pour protéger ses avoirs au sein d’Airway Coffee. 

 

«Je répondrai le moment venu»

 

Ses déclarations en ont provoqué… d’autres. Alors, nous avons interrogé Nandanee Soornack sur les «précisions» apportées par Showkutally Soodhun, Me Samad Goolamally ainsi que les directeurs de Tropical Times. L’Events Planner Specialist a lancé : «Je répondrai à toutes ces questions au moment venu.» L’ancienne activiste du PTr, ayant pris goût à l’exercice de communication, se prépare-t-elle pour une nouvelle conférence de presse ?

 

Sinon ? 

 

Elle n’a pas voulu en dire plus sur : la nature de ses relations avec Navin Ramgoolam – le nom du père de son enfant – sa date de retour à Maurice – ce qui s’est passé dans le campement de Navin Ramgoolam à Roches-Noires...

 

Elle a assuré : que son ascension sociale n’avait rien à voir avec Navin Ramgoolam. Pour elle, c’est le travail, les sacrifices et sa vision qui lui ont permis«d’avancer»

 

Elle a affirmé : ne plus être en contact avec l’ancien PM – avoir suivi des cours comme Events Planner Specialist et s’en sortir grâce à l’aide de ses proches. 

 

Elle a précisé : n’avoir pas rallié l’Italie avec 12 valises et Rs 800 millions (ses preuves : son boarding pass et ses tags de bagages), qu’elle n’est pas propriétaire d’un château à Venise ou des bijouteries Dodo en Italie.

 

Au PTr : pas d’un bon œil 

 

Ce come-back tonitruant de la femme d’affaires n’a pas laissé insensibles les membres du PTr. Certains ont apprécié la performance de Nandanee Soornack. D’autres ont, par contre, trouvé que cette sortie avait desservi le Labour Party et son leader. «Je peux dire que ça a fait ressortir des choses qu’on a travaillé dur pour faire oublier. C’est dommage», confie un membre du parti. Le fait que Nandanee Soornack n’ait pas prononcé, une seule fois, le nom de l’ancien Premier ministre a aussi fait tiquer. Contrairement à ce qu’elle a dit, certains Rouges pensent que le contact n’est pas rompu entre les deux principaux concernés. D’ailleurs, Navin Ramgoolam n’a pas commenté la conférence de presse de son «ancienne» amie lors de son congrès, le vendredi 21 avril.