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Naim Goburdhun blessé par balle lors d’une fusillade | Son frère Adil : «Il aurait pu mourir…»

Naim Goburdhun doit subir une deuxième intervention chirurgicale pour lui extraire un pellet de plomb des poumons.

Cet homme de 38 ans a été atteint par des chevrotines lors d’une fusillade au poste de police de L’Escalier. Grièvement blessé, il a subi une première intervention chirurgicale pour lui enlever un pellet de plomb du cou. En attendant une deuxième opération pour retirer celle qui s’est fichée dans son poumon. Et dire que Naim Goburdhun ne faisait partie d’aucune des deux bandes qui se bagarraient ce soir-là. Son frère raconte…

Il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Et aujourd’hui, Naim Goburdhun, 38 ans, se retrouve cloué à un lit, dans un état grave, à la clinique Wellkin, où il travaille aussi comme Storekeeper. Il a été blessé par balle lors d’une fusillade à L’Escalier vers 3 heures du matin, le 20 juin. Une bagarre entre deux bandes où il n’était mêlé d’aucune façon et qui a dégénéré, faisant de lui une victime collatérale alors qu’il allait seulement voir un ami qui avait été agressé. 

 

Naim Goburdhun a été touché à deux endroits par des «bal fane» : au niveau supérieur de la colonne vertébrale, et au poumon. Le mercredi 21 juin, il a subi une première intervention dans le but de lui enlever le plomb qui s’est fiché dans son cou. Au même moment, nous nous trouvons chez les Goburdhun à L’Escalier. Il est 20h50 et l’atmosphère est très lourde. Des proches sont venus nombreux aux nouvelles. Tous attendent avec inquiétude l’issue de l’opération.

 

Dans la rue, il y a plus d’animation. Notamment en raison des nombreuses patrouilles mobiles policières qui font le va-et-vient et qui font dire à ceux présents, ironiquement, «après la mort, la tisane». En cette soirée de mercredi, de nombreuses personnes de foi musulmane se dirigent aussi vers la mosquée de la localité pour une nuit de prière spéciale afin de commémorer la descente du Saint Coran sur le prophète Mohamed durant le dernier tiers du Ramadan. Mais Adil Goburdhun, assis dans son salon, est insensible à toute cette agitation extérieure. 

 

Le jeune homme de 35 ans s’accroche à son téléphone portable, dans l’attente des nouvelles de son frère aîné Naim qui se trouve en salle d’opération. Chaque minute qui passe est une minute angoissante de plus à supporter pour Adil et ses proches. 

 

Finalement, au grand soulagement de la famille, l’intervention s’est bien passée. Maintenant, il faut attendre pour savoir s’il aura des séquelles. Il faut aussi attendre que l’état de Naim se stabilise – il souffre actuellement d’hémorragies internes – pour qu’il puisse subir une deuxième intervention chirurgicale, cette fois au poumon. «Mon frère n’est plus à l’unité des soins intensifs. Il est admis sous observation dans une autre salle spécialisée. Son état de santé s’améliore graduellement mais il a toujours une pellette coincée dans les poumons. Nous prions tous pour que l’hémorragie s’arrête», précise Adil. Son épouse reste constamment à son chevet pour veiller sur lui et tenir ses proches au courant de la situation. 

 

Coups de feu

 

Adil, lui, n’arrête pas de repenser à cette terrible nuit où son frère a été blessé par balle. Lui aussi aurait pu être touché car ils étaient ensemble. Il raconte que Naim et lui s’étaient rendus précipitamment au poste de police de L’Escalier, tôt ce matin-là, en apprenant que Parvez, un de leurs amis, avait eu des problèmes avec une bande. «Des personnes encagoulées avaient saccagé et incendié sa maison ainsi que celle de Shaban, un voisin, à cause d’un problème de parking avec un autre voisin. Il y avait également eu des coups de feu. Notre ami a été agressé à l’arme blanche. Sa mère de 65 ans a également été brutalisée. Nous étions au poste de police pour avoir des nouvelles», explique Adil.

 

Selon lui, d’autres personnes étaient sur place pour sympathiser avec les victimes après les premiers incidents à La Sourdine. Il y avait aussi plusieurs véhicules de la police dans la cour du poste. C’est alors que de nouveaux incidents ont éclaté. «Un 4x4 vert est passé une première fois. Il a fait un demi-tour pour repasser. Le tireur a fait feu dans notre dos avant de démarrer en trombe», se souvient Adil. 

 

C’est alors la panique générale. «Des gens couraient dans tous les sens. Les policiers se sont tous réfugiés à l’intérieur du poste de police. Aucun n’a pourchassé le 4x4 vert alors qu’il y avait quatre tout-terrain de la police sur place. Il y a eu cinq blessés, y compris Naim. Heureusement pour les autres, ils n’ont pas été aussi grièvement blessés que Naim. Ils ont des blessures superficielles. Nous avons dû insister pour que les policiers l’emmènent à l’hôpital de Rose-Belle», explique Adil. Il sera ensuite transféré au Wellkin Hospital où il travaille.

 

Le ton monte. «Mon frère aurait pu mourir par la faute d’une tête brûlée», s’insurge Adil, indigné par la tournure des événements du mercredi 21 juin. Ses proches racontent que la personne qui avait fait feu la première fois à La Sourdine voyageait dans un 4x4 blanc. Peu après, le dénommé Parvez s’est rendu au poste de police pour porter plainte. Il a aussi balancé le nom de quatre suspects habitant la localité. La police a d’ailleurs recueilli une douille Chevrotine de calibre 12 plus, plus connue comme «bal fane», sur place. Les deux pellets de plomb qui ont atteint Naim proviennent également d’une douille de calibre 12 de la même marque, précise Adil. 

 

Ce n’est que deux jours plus tard que la police a arrêté trois suspects : Navin Khoosee, 39 ans, Navissen Armon, 26 ans, Radeep Makoonda, 34 ans. Ils font l’objet d’une charge provisoire de «damaging motor vehicle» et sont en détention jusqu’au mercredi 28 juin. Les deux autres suspects interpellés ont été autorisés à rentrer chez eux après avoir donné leurs versions des faits. Auparavant, la police avait retrouvé le 4x4 vert à l’origine de la deuxième fusillade à Cluny. Le tout-terrain, endommagé, avait été volé à une compagnie de gardiennage, souligne Adil. 

 

Pour le moment, ses proches et lui restent concentrés sur l’état de santé de Naim, espérant et priant de toutes leurs forces qu’il n’ait pas des séquelles de ses blessures par balle et qu’il puisse reprendre au plus vite une vie normale et heureuse. Lui qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment…