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Nabeel Khodabux : «Quand on utilise la bourse mauricienne, le devoir civique de servir son pays s’impose»

Nabeel Khodabux : «Quand on utilise la bourse mauricienne, le devoir civique de servir son pays s’impose»

En 2013, il devenait le premier lauréat de la Sir Abdool Raman Osman SSS, à Phoenix, en se classant premier dans la filière arts. Aujourd’hui, il est en troisième année de droit en Angleterre. Dans le cadre de la proclamation des résultats du HSC, il nous raconte son expérience.

Qu’est-ce qui se passe pour un lauréat après l’euphorie de l’annonce des résultats ?

 

La routine reprend vite son cours. Vu qu’on a réussi l’un de nos objectifs principaux, on s’en fixe d’autres, avec beaucoup plus d’espoir et d’optimisme cette fois. Ensuite, chaque année, lors de l’annonce des lauréats, on se dit, avec un sourire rempli de nostalgie et de fierté : «Il fut un temps…»

 

Le fait de terminer premier dans une filière facilite-t-il les choses pour la suite ?

 

Dans certains cas oui, parce qu’on développe une certaine confiance en ses capacités personnelles et en ses méthodes d’apprentissage. Dans d’autres, cela pourrait être nuisible. Voyez-vous, ce genre de réussite, ce genre de statut, risque de tromper certains en leur faisant croire qu’ils détiennent le monopole de l’intelligence. Ça me rappelle cette scène d’Al Pacino dans le film L’Associé du diable, dont le rôle principal est d’être le diable en personne. Son conseil à un jeune avocat un peu trop zélé :«La vanité, c’est décidément mon péché préféré. C’est tellement fondamental. Le narcissisme, c’est notre propre opium.»

 

Et une fois à l’université, est-ce que cela aide d’avoir été lauréat ?

 

Probablement… Dans la mesure où l’on se souvient que le lauréat, c’est le parcours d’un combattant. Et quelle douce consolation ! Il se trouve que l’université est un véritable «compresseur».Il y a des jours où le travail est tellement submergeant qu’on a à peine le temps de dormir. Par exemple, j’ai des amis qui boivent constamment du café ou des boissons énergisantes afin de rester éveillés pour les révisions.

 

Êtes-vous pour le maintien du système des lauréats ?

 

La question ne se pose même pas ! Je suis pour. Je sais que certaines personnes comparent ce système avec les Hunger Gamesparce qu’ils estiment que les candidats sont confrontés les uns aux autres comme des gladiateurs et qu’ils feront absolument tout pour gagner. Ma position : fair enough.C’est un argument indéniable ! Je reconnais que je ne suis certainement pas un grand fan de compétition. Mais dans quelles circonstances de la vie n’est-on pas confronté à quelque système de compétition ou de sélection en 2016 ?

 

À Maurice comme ailleurs, pour être recruté dans n’importe quel métier, il faut faire le tri. Dans un contexte commercial, il n’y a qu’à penser à la rivalité qui existe entre les entreprises technologiques. Bref, nous vivons à présent dans une ère où il y a une culture de compétitivité pour assurer une certaine qualité de vie. Donc, à mon humble avis, n’est-il pas grand temps qu’on s’y adapte ?

 

De plus, il se trouve que certains étudiants sont ambitieux. Ils veulent voyager, découvrir une autre culture et d’autres systèmes d’éducation. Mais ils n’ont pas les moyens. D’où la bourse mauricienne. Il est important de préciser que quand on utilise la bourse mauricienne, le devoir civique de servir son pays s’impose.

 

Justement, comptez-vous revenir à Maurice après vos études ?

 

Sans aucun doute ! J’ai toujours eu le projet de revenir vivre à Maurice. Et quand on est loin de son pays, il me semble que l’on finit par développer un sentiment encore plus patriotique pour sa terre  natale.

 

Parlez-nous de votre vie d’étudiant ?

 

J’essaie de profiter au maximum de cette liberté qui caractérise la vie estudiantine avant que la carrière professionnelle ne commence.

 

Où en êtes-vous dans vos études ?

 

À ma troisième année de droit.

 

Le ministère de l’Éducation a introduit la formule de nine-year schooling pour en finir avec le CPE. Qu’en pensez-vous ?

 

Excellente initiative ! Chapeau à Madame la Ministre. J’ai toujours eu l’intime conviction qu’on volait l’enfance des enfants avec la pression des leçons et des examens du CPE. De plus, je trouvais injuste qu’on évalue la performance de jeunes enfants et qu’on décide s’ils iront dans des écoles pré-vocationnelles, des star collegesou non-state colleges. Je pense que  d’ici la fin du grade 9, l’enfant sera mieux équipé psychologiquement à gérer les préparations et le stress du National Certificate of Education.

 


 

Bio express

 

Nabeel Khodabux, 21 ans, est étudiant à l’université de Sheffield en Angleterre. Son père Nazir est commissioner à la Public Services Commission et sa mère Sulman est employée au ministère de la Sécurité sociale. Il a deux sœurs : Nushra, psychiatre qui exerce en Angleterre, et Nawsheen qui est Corporate Services Lead chez Abax Corporate Services. Ses passe-temps sont la lecture, les films et la musculation. Son modèle dans la vie, c’est son père. «Tous les jours, il trouvait le temps de parcourir nos notes, puis il nous les faisait réciter à mes sœurs et moi-même», confie-il. Le jeune homme considère que «le plan de Dieu est toujours le meilleur» et sa phrase fétiche est la suivante : «Malheur et tragédie de l’existence. À quoi sert-il de se rapprocher des gens alors que la séparation est omniprésente, car si elle ne se présente pas sous la forme de la mort, elle se présente sous la dimension de la distanciation.»

 


 

Ma semaine d’actu

 

Quelle information a retenu votre attention ces derniers temps sur le plan local ?

 

Je m’entiche de tout ce qui a trait au droit. Les développements dans l’affaire L’Amicalem’ont interpellé. C’est la première fois que le Privy Council revient sur sa décision en autorisant les quatre condamnés à faire appel.

 

Et sur le plan international ?

 

Je suis assez préoccupé par le virus Zika. Surtout par le fait qu’il soit responsable des conditions microcéphales de plusieurs bébés.

 

Que lisez-vous actuellement?

 

L’Étranger d’Albert Camus.