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MSM-PMSD : Comme un relent de malaise…

Pour l’instant, il n’y a rien de précis : pas de rappel à l’ordre, pas de chantage, pas de menace. Mais sur le terrain les choses ne sentent pas très bon.

Quelque chose dans l’air. Comme une odeur fugace, qu’on a du mal à saisir, à sentir et ressentir, mais qui semble être bien là. Un effluve qui rappelle le brûlé (comme un torchon qui s’enflamme), avec des notes de fond de malaise. Dans les couloirs de l’Alliance Lepep, cette exhalaison commence à provoquer des retroussements de nez intempestifs (accompagnés de pas mal d’interrogations). Qu’est-ce qui sent aussi mauvais entre le MSM et le PMSD ? Malgré les sourires et l’entente affichés, les dissensions entre le parti majoritaire de l’équipe gouvernementale et une des formations minoritaires, ne semblent faire aucun doute. Du moins, pour quelques voix qui s’élèvent au MSM. Les Bleus, eux, assurent que leur odorat n’a rien à signaler. Pourtant, les mini-séismes qui s’enchaînent dans l’alambic politique ne passent pas inaperçus.

 

D’ailleurs, aucun représentant du PMSD n’était présent pour prendre la parole lors de la conférence de presse de l’Alliance Lepep, qu’ont animée Showkutally Soodhun et  Eddy Boissezon du ML hier, samedi 1er octobre. Un signe de rupture ? C’est une conclusion précipitée, assure-t-on du côté des Bleus, où on invoque un problème d’emploi du temps.

 

Incertitude

 

Néanmoins, un député MSM estime que rien n’arrive par hasard : «Zot pe rode. Mais bon, je suis persuadé que Pravind Jugnauth va gérer tout ça avec beaucoup d’élégance. À un moment, ils devront rentrer dans les rangs.»Selon lui, cela fait quelques semaines que les membres du MSM se demandent quel est l’objectif de la bande à Xavier-Luc Duval. «En plus, il y a ces rumeurs de rapprochement, que ce soit avec le PTr ou le MMM, qui provoquent une certaine incertitude. On ne peut pas faire les deux : faire une campagne sans élection, afin de peser plus lourd dans la balance politique au moment des législatives, et faire partie d’un gouvernement. À un moment, il faut choisir», poursuit notre interlocuteur qui oublie qu’en matière de turbulences, le MSM n’est pas en reste en ce moment.

 

Dans sa circonscription, les initiatives des Bleus gênent : «Ils en font trop.»Son agacement le plus récent : l’organisation du PMSD Got Talent. Un concours de talent organisé par les Joes : «Ç’aurait été plus solidaire d’inclure l’alliance gouvernementale dans cette démarche. Nous sommes une équipe ou pas ? Visiblement, la réponse est non.»Un Lepep Got Talentaurait été beaucoup plus sympathique, plus fédérateur, plus national, dit-il (même si on assure, au niveau du PMSD, que «tous les amis du gouvernement étaient cordialement invités»). Mais cela ne semble pas être la motivation de l’équipe de Xavier-Luc Duval, estime un diehard MSM qui suit les actions des Bleus de très près : «J’ai comme l’impression que le but du PMSD, en ce moment, c’est de devenir un parti national et de compter sur l’échiquier politique, c’est pour ça qu’ils enchaînent les actions et qu’ils font tout pour gagner en visibilité.»

 

Un air de campagne

 

Oriflammes sur rond-point qui ont le blues, banderoles affichées pour vanter les réalisations du PMSD, congrès (dont un le même jour et dans la même région qu’un congrès organisé par le MSM), réunions, initiatives diverses et multiples, coups de main multiples, cadeaux sympas… Un air de campagne électorale semble souffler pour ce parti qui est pourtant déjà au gouvernement. «Je ne vois pas où est le problème. Chaque parti est appelé à travailler pour le bien-être du pays. C’est ce que nous faisons actuellement. Ça ne met, en aucun cas, en doute notre solidarité envers les autres partenaires du gouvernement», confie une conseillère de ce parti. Si l’espoir que leur leader devienne le futur Premier ministre a été englouti par la déclaration de sir Anerood Jugnauth (assurant que, quand il se retirera, ce sera son fils qui reprendra la tête du gouvernement), il ne s’agit pas d’une amertume tenace, estime-t-elle.

 

Le sentiment n’a été qu’une grogne éphémère. S’il en reste un soupçon (de parfum), il n’est pas partagé par tous les membres du PMSD :«Notre heure viendra.»Elle fait écho aux paroles du président du parti, Mahmad Kodabaccus, qui, en conférence de presse cette semaine, devait lancer cette phrase énigmatique : «Nous croyons fermement que le prochain Premier ministre sera issu du PMSD. Nous devons former nos jeunes. Peut-être qu’un d’entre nous est déjà prêt, sait-on jamais. Mais nous devons préparer nos jeunes sans fixer d’échéance pour qu’ils assument le poste de Premier ministre à l’avenir.»Néanmoins, il ne précisera pas quand et comment. La question de la succession de SAJ ne semble donc pas avoir été si bien digérée que ça. Surtout que, contrairement aux dires des membres du MSM, il ne s’agissait visiblement pas d’un done deal lors de la campagne de 2014.

 

Néanmoins, comme pour faire flotter un parfum de pa kone, Xavier-Luc Duval devait dire, lors du congrès des jeunes du PMSD, que la passation de pouvoir à Pravind Jugnauth n’avait pas été discutée à cette époque, tout en précisant, bien sûr, que son parti, qui se trouve en infériorité numérique, apportait son soutien au leader du MSM. Justement, quelle est la relation entre les deux leaders ? Les rancoeurs du terrain rendent-elles les choses difficiles entre eux ? Du côté du MSM, on affirme que les actions du PMSD sont prises très au sérieux par Pravind Jugnauth : «Il sait qu’à un moment, il devra demander à Xavier-Luc Duval de faire un choix : travailler pour et avec l’alliance ou, sinon, prendre ses distances. Mais pour l’instant, rien ne presse. Il a des choses plus importantes à gérer actuellement», explique un de ses proches collaborateurs.

 

Du côté du PMSD, on assure que l’un n’exclut pas l’autre : «On ne peut pas demander à un parti d’arrêter de travailler, d’augmenter sa popularité et d’être sur le terrain parce qu’il fait partie d’une alliance. Même si notre travail agace certaines personnes au MSM, ils devront s’y faire. Je reste persuadé que Xavier-Luc Duval saura faire entendre sa voix et notre voix à tous, les Bleus, si besoin est», explique un membre du PMSD qui œuvre dans une fondation étatique. Mais pour l’instant, affirme-t-il, il n’y a rien dans l’air. Aucun parfum de malaise.