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Mrs Mauritius : Une histoire de strass

Sur le catwalk, d’où viennent les robes qui sont présentées par les participantes aux concours de beauté ? Voici la réponse…

Le silence. Pour l’instant, les machines à coudre se sont tues. Pas de ronronnement reconnaissable pour bercer ce milieu de matinée un peu frais à Beau-Bassin. Quelques chutes de tissus tiennent compagnie aux endormies (qui se réveilleront dans quelques heures, à l’arrivée des employés). Dans l’air, un parfum de latwal (comme dans ces boutiques de Port-Louis) qui chatouille les narines et fait souffler un vent de nostalgie sur cette visite dans le monde de Yasheena Raghoonundun-Naojee.

 

La jeune femme, passionnée de mode et de design, se charge d’une mission bien particulière, en ce moment. Une aventure – presque – top secrète, dont elle accepte de nous livrer quelques détails. Que concocte-t-elle, depuis quelques semaines dans l’atelier de sa belle-mère (Xcellence Creations) ? Une formule magique, un tissu qui rend jeune et fringant (on connaît bien quelqu’un qui en aurait besoin) ou une collection ultra spéciale ?

 

Réponse : la collection, bien sûr (ceci n’est pas un roman futuriste). La jeune femmeconfectionne les robes de soirée qui seront utilisées lors de la finale du concours de beauté Mrs Mauritius (beauty pageant auquel a participé  Yasheena l’année dernière). Pour le passage-clé de cet événement permettant aux femmes mariées de se rêver en reine de beauté, la jeune femme, qui est enseignante au MITD, sera aux commandes. Les finalistes porteront ses créations. En ce moment, dans l’atelier, les modèles sont en confection (mais nous ne pourrons pas vraiment les voir : c’est top secret, nous vous l’avons dit). Mais dans les coulisses d’un concours de beauté, c’est une voie à explorer…

 

Dans le coin de la pièce, où elle nous reçoit, une robe dorée piquetée de strass, de paillettes et de tout ce qui brille. Une robe de Mrs, quoi ! Il y en a une bleue également, toute brillante, mais sans les détails qui shine(ça viendra plus tard, précise notre interlocutrice). En un coup d’œil, la température est prise. Les finalistes du concours vont faire concurrence au soleil : «Ce sont des robes style mermaid, je trouve que ça met en valeur les formes d’une femme. Et c’est la tendance dans les concours internationaux. C’est  une collection glossyet glamour.»On n’aurait pas deviné ! En ce moment, c’est un peu le strass, pardon, le stress pour que tout soit fait dans les temps.

 

Dé à coudre

 

Néanmoins, Yasheena n’a pas tout décidé d’un coup de dé à coudre ! Créer des robes pour un concours de beauté, c’est une question de procédures et d’étapes. La première ? La proposition de Lady Joyce Bacha, organisatrice de cette compétition, qui avait remarqué les créations de Yasheena, lors de sa participation au concours de beauté : «Je dessinais mes robes et je les portais.»Ensuite, une rencontre avec le comité organisateur pour cibler leurs demandes : «Les membres m’ont dit qu’ils voulaient que les participantes shine bright like stars

 

Et des heures de kass la tet pour dessiner les croquis, pour faire les associations de couleurs et de bling-blinget pour la recherche de tissus pour les présenter à ses boss du temps d’une collection : «J’ai décidé d’utiliser du satin, de l’organza, du tulle pour qu’il y ait un effet haute couture.» Les propositions validées, l’équipe de création passe aux mesures ? Pas tout à fait !

 

Sur les fiches de casting, les participantes ont donné tous les détails ! Il ne reste qu’à lancer la création des patrons et, dans le même élan, la création des robes. La première séance d’essayage aura lieu dans quelques semaines : «Il y aura des ajustements à faire. En général, on maigrit pendant un concours. Il se peut aussi que le code couleur d’une robe n’aille pas au teint d’une personne, au final. C’est un moment où il faut se montrer flexible et trouver des solutions.» Ensuite, à une semaine de la finale (prévue en novembre), une dernière séance de fittinget des petites modifications sont au programme : «Il faut se préparer à faire ces changements encore et encore. C’est ça la difficulté de travailler avec les participantes à un concours de beauté.»

 

Le don des robes «aux filles» a lieu quelques jours avant la soirée du concours : «Elles doivent s’y habituer, pouvoir marcher avec, choisir les accessoires, les chaussures et les coiffures.» Mais le travail de Yasheena ne s’arrête pas là pour autant. Le soir de la finale, elle et son équipe seront onalertdans les coulisses de la grande fête. Un amaigrissement express, un petit ballonnement, un petit krak…

 

Qu’importe, Yasheena va tout gérer.«Nous sommes préparés pour ça. Et nous allons y arriver»,confie celle qui dit vivre une expérience extraordinaire. Dans les débordements de cette nuit tant attendue par les 15 finalistes, fils et aiguilles, agrafes, pins seront disponibles pour parer à tout petit souci de dernière minute.

 

Mais pour l’instant, Yasheena et son équipe (environ six personnes) n’en sont pas là. C’est dans l’atelier, très silencieux en ce milieu de matinée, que tout se passe… Que le show a lieu.

 


 

Yasheena, un rêve de créations

 

Un rêve. C’est banal de le dire, comme ça. Mais la passion de Yasheena commence comme ça : petite fille, elle confectionne des robes pour ses poupées avec l’aide de sa grand-mère, imagine des modèles de robes de petite fille et se prend à s’imaginer styliste. À l’école, elle opte pour la filière «art». Jeune adulte, elle bosse chez Shibani Inwear dans la section fashion. Et quand le moment est venu de poursuivre ses études en stylisme, elle doit se contenter du graphic design (et ensuite du management) : «Il n’y avait pas de place pour moi à l’institut et mes parents n’avaient pas les moyens de m’envoyer à l’étranger.»La vie se construit, elle n’oublie pas son rêve, noircit des pages et crée aux côtés de sa belle-famille : «C’est ma passion. Ça fait partie de moi.»