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Motions de censure et compagnie | Mairies : la guerre tiède

Cette semaine, Loïc Dick et Arline Koenig ont été remerciés.  Nathalie Gopee, elle, fera face à une motion de censure mercredi.

Ambiance de cour d’école. Pour l’instant, du côté des mairies, la tension est palpable – merci aux motions de censure (ça plombe une party en moins de deux) – mais ce n’est pas l’explosion municipale non plus…

Divorces d’amitiés et guéguerres d’ex-potes. D’anciens alliés qui se «clashent». Dans le ghetto municipal, les règlements de comptes se font à coups de motions de censure et de blâme (#thuglife)

 

Pour éjecter les anciens alliés de l’équipe dirigeante, on se lâche dans les limites légales. Cette semaine, les adjoints au maire de Port-Louis, Loïc Dick, et de Quatre-Bornes, Arline Koenig, ont été remerciés (mais ils conservent leurs postes de conseiller, bien sûr). Une dernière élue du PMSD tient bon. Nathalie Gopee est toujours mairesse de Curepipe. Mais... le mercredi 18 janvier, elle sera invitée à quitter son poste de première magistrate de la ville. C’est la majorité qui l’emportera (huit élus du PMSD contre 12 de l’alliance Lepep - huit du MSM et quatre du ML). PMSD = 0. alliance gouvernementale = 1. 

 

Depuis le départ des Joes du gouvernement fin décembre, le bleu irrite ce qui reste de l’alliance Lepep. Alors, les consignes des leaders de la majorité gouvernementale ont été claires : ne pas faire de quartier aux anciens partenaires, même dans les mairies. Le chef de file du PMSD a décidé de faire de même en sortant, lors d’un point de presse en fin de semaine, que les bleus feraient aussi appel à la motion de blâme contre les élus du MSM dans les municipalités (quoique l’utilité de cette décision reste floue). Ces bagarres de cour d’école au sommet ont de quoi déstabiliser les élus des mairies. Du jour au lendemain, les amis sont devenus des ennemis.

 

Les alliés, les menaces. Mais ce n’est pas pour autant la guerre froide, explique un conseiller du MSM. Pas de bouderie au programme, ni de regards noirs en mode fas, juste quelques échanges tendus : «Ça nous a surpris. Mais au-delà de la façade, il ne faut pas croire que les relations sont tendues. Nu pann aret koz ar nu kamwad du jour au lendemain.» Pour lui, le plus important, c’est de travailler pour les citadins : «Le reste, c’est juste de la politique. On ne comprend pas ce que fait Xavier-Luc Duval. Mais ses motions ne passeront jamais.» Il oublie les quelques échanges chauds qu’il y a eu entre conseillers ces dernières semaines…

 

Nathalie Gopee, elle, ne voit pas son monde en mode bisounours : «Me pousser à partir, c’est de la vengeance. Il ne me reste que cinq mois à ce poste et j’aurais pu terminer mon mandat de mairesse différemment. Mais les conseillers du MSM et du ML doivent suivre les consignes de leurs leaders.» Pour elle, la question de majorité ne se pose pas : «J’ai été élue pas pour avoir une majorité mais pour œuvrer pour mes mandants.»

 

Malgré ce feeling un peu mitigé, elle estime que tout le monde peut encore travailler ensemble : «D’ailleurs, j’ai présidé une réunion sans problème cette semaine.» En attendant d’autres élections municipales, bien sûr.  La mairesse estime que des municipales doivent être organisées au plus vite : «Parce que si le MSM peut enchaîner les motions de censure, nous les invitons à aller plus loin et à organiser des élections», soutient la première femme maire de Curepipe. 

 

Loïc Dick, révoqué de son poste d’adjoint au maire de Port-Louis, a fait la même demande : «Port-Louis est une ville PMSD. Il faut que nous démissionnions tous et organisions des élections. Nous verrons alors quel parti est en minorité !»

 

Malaise ambiant

 

Malgré les meilleures intentions, il semblerait qu’entre les conseillers de l’alliance gouvernementale et ceux du PMSD, le fossé se creuse un peu plus tous les jours : «Nous avons travaillé ensemble dans les wards, nous avons bataillé côte à côte. Mais en politique, il n’y a pas d’amis, comme le dit si bien mon leader. C’est comme ça (...) On va tout faire pour le bien de la communauté mais je ne crois pas qu’on va s’entraider», explique un conseiller bleu. 

 

Du côté de Port-Louis, des tensions se sont déjà fait sentir. «Loïc Dick aurait dû démissionner de son poste (...) Je ne comprends pas ce simulacre de résistance qui n’a mené qu’à nous faire perdre du temps. Désormais, nous allons cohabiter mais les bleus ne font plus partie de notre équipe. Moi, je ne vais pas faire semblant : le partenariat est fini», affirme un conseiller du MSM qui se plaint de l’arrogance des élus bleus. 

 

Néanmoins, comme les enjeux au sein des municipalités ne sont pas les mêmes qu’à l’échelle nationale (quitter un gouvernement vs quitter un poste de maire/adjoint-maire), cette guerre tiédasse entre anciens alliés finira par s’essouffler. Toutefois, pour les élus des municipalités, c’est un combat qui doit être mené : «On fait de la politique nous aussi. Si Xavier-Luc Duval continue de vouloir régler ses comptes au niveau des mairies avec ses imbécillités, on ne se laissera pas faire. Nous avons la majorité, un point c’est tout ! Il faut que le PMSD le comprenne», souligne un autre membre de l’équipe dirigeante des mairies. Si les motions de blâme annoncées par le leader des bleus «ne peuvent pas tenir la route» et «ne servent à rien», elles contribueront au malaise ambiant : «Pour les citadins, il faut de la sérénité. Mais si les conseillers du PMSD nous cherchent, ils vont nous trouver.»

 

Parce que lorsqu’on se sépare, il est presque impossible d’éviter les divorces d’amitiés et les guéguerres d’anciens potes.

 


 

Nathalie Gopee : «Je suis fière»

 

Elle ne fait pas, tout à fait, le bilan. Elle a encore du travail à faire : «Je suis heureuse d’être la première mairesse de Curepipe. Je suis fière de ce que j’ai accompli. Je remercie Xavier de m’avoir fait confiance, ainsi qu’aux autres femmes du parti.» Nathalie Gopee connaît sa leçon. En ces temps troubles où il fait bon voir ailleurs, elle rappelle sa fidélité à son parti, à son leader. Mais aussi à sa ville : «J’ai été nommée conseillère en 2012 ici. Et même si, par la suite, j’ai fait partie de l’opposition au sein de cette municipalité, alors que le PMSD était revenu au pouvoir, je ne suis pas partie. Je n’ai jamais abandonné les citadins.»

 

Elle se décrit comme étant «proche» de ses mandants, maternelle dans son approche, féminine dans sa gestion : «Je les reçois tous les jours. Et les conseillers aussi à qui je permets d’utiliser mon bureau. Je suis une femme de dialogue et de partage.» Pendant son mandat, elle est heureuse de ses différentes initiatives, son acharnement pour la rénovation de l’hôtel de ville qui devrait débuter dans quelques mois. 

 

Élue en tête de liste en 2015 sous la bannière de l’alliance Lepep, elle est persuadée que malgré le départ du PMSD du gouvernement, elle est en droit d’être mairesse : «J’ai été élue démocratiquement. Et je ne dirais pas que l’alliance Lepep a la majorité dans les mairies. Elle est dans les mairies grâce au PMSD. Alors, nous avons tous les droits de lui servir une motion de blâme.»

 


 

Monty «out»… mais «in»

 

Épisode de diva. «Je ne vais pas m’adresser à la presse, ça va me gâcher les fêtes», disait Marie-Claire Monty, fin 2016. Finalement, comme les festivités sont finies, la députée de Port-Louis Nord-Montagne-Longue a annoncé qu’elle restait au sein de l’alliance Lepep – quel suspense ! Elle a expliqué avoir écouté le souhait de ses mandants et avoir décidé de continuer son travail sous la bannière sous laquelle elle a été élue : l’alliance Lepep. Marie-Claire Monty est donc «out» du PMSD mais «in» au sein du gouvernement avec, c’est un murmure persistant, la possibilité qu’elle décroche un poste de ministre. Xavier-Luc Duvala, lors d’un point de presse en fin de semaine, estimé que ce départ n’était pas «une grande perte pour le PMSD». Néanmoins, estime-t-il, «l’histoire jugera sévèrement Mme Monty car l’histoire déteste les transfuges».

 


 

Xavier-Luc Duval et ses motions de blâme

 

En fin de semaine, le nouveau leader de l’opposition a fait son petit point de presse. Voici ce qu’il fallait retenir… 

 

Motions de blâme. Pour riposter à la vague de motions de censure contre la mairesse et les adjoints au maire, le leader du PMSD sort les motions de blâme : «Dans les semaines à venir, nous présenterons des motions de blâme pour démontrer que le MSM est là illégitimement.» Une décision prise car, sans les bleus, le MSM ne serait pas majoritaire au sein des municipalités, estime Xavier-Luc Duval. Mais à quoi servira cette démarche ? «À débattre de la situation, à pouvoir s’exprimer.» Ah ! Du coup, c’est plus clair !

 

«Flou total.» Ce serait la situation au sein du gouvernement selon le leader de l’opposition à cause des nombreux postes vacants à la suite de la démission en bloc du PMSD de l’alliance gouvernementale. «Ce qui est dommage, c’est que nous ne savons pas qui sera le prochain Premier ministre. Ce qui est pire, c’est que les membres de l’alliance gouvernementale ne le savent
pas eux-mêmes.»