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Mort suspecte de Siamlall Surroop : Ses proches réclament la vérité

Santee Surroop et son fils Kumar pensent que Siamlall est mort suite à son agression.

Retrouvé dans un état comateux à son domicile, cet habitant de Rose-Belle a rendu l’âme le lendemain à l’hôpital. Alors que le personnel soignant a conclu à une mort naturelle, sa famille argue qu’il portait des traces de blessures sur le corps, qui seraient dues, selon elle, à une agression. Elle a demandé l’ouverture d’une enquête.

Des égratignures aux pieds, des marques sur le visage, le cou et d’autres parties du corps… C’est ce qu’ont remarqué les proches de Siamlall Surroop sur le cadavre de ce dernier. Qu’est-il arrivé à cet homme de 54 ans, ancien Senior Attendant au ministère de la Santé fraîchement retraité, décédé le 18 septembre à l’hôpital ? Est-il mort de cause naturelle, comme le laisse penser son certificat de décès ? Ou bien a-t-il succombé aux coups qu’il aurait reçus de voisins le jour où il a été admis à l’hôpital, soit la veille de son décès ? Ses proches, eux, croient à la deuxième thèse. 

 

D’ailleurs, son frère Kumar Surroop a adressé une lettre officielle au commissaire de police pour réclamer l’exhumation de la dépouille. Sa mère Santee, 74 ans, a également consigné une déposition, le 21 septembre, au poste de police de Rose-Belle, pour dénoncer cette mort «suspecte». «Plusieurs personnes nous disent que mon fils a été tabassé. Il y a des témoins. L’un d’eux s’est d’ailleurs rendu à la police pour raconter ce qu’il a vu», souligne Santee, la voix nouée par l’émotion. 

 

Le cœur de la septuagénaire saigne depuis la mort de son fils : «Mo dakor mo garson ti enn soular ek fer inpe tapaz ou zour dimounn kan li sou me zot pa ti bizin bat li ziska linn mor. Dimounn inn bat li.» Le dimanche 17 septembre, Santee avait retrouvé son fils chez lui à Rose-Belle, dans un état semi-comateux. Il était aux alentours de 16h30. «Je l’avais vu la veille. Li ti fit.Je me suis rendu chez lui ce jour-là car il n’était pas venu chez moi récupérer son dîner. J’ai eu un choc lorsque je l’ai vu inconscient par terre.» Siamlall vivait seul depuis son divorce d’avec son épouse il y a plusieurs années. Son fils de 15 ans vit avec son ex-femme.

 

Paniquée, Santee cherche de l’aide et un voisin se propose de conduire Siamlall à l’hôpital à bord de son taxi. «On a tous cru qu’il était saoul et qu’il avait perdu connaissance après avoir fait une chute. Les premiers examens indiquaient que sa tension artérielle et son taux de glucide étaient bas.»

 

Le lendemain matin, le quinquagénaire est toujours inconscient et son frère Kumar rencontre le médecin de service vers 9 heures. «Li ti poz mwa enn ta kestion lor mo frer.Je lui ai dit que mon frère était plutôt en bonne santé, bien qu’il suivait des traitements pour des problèmes de tension artérielle et de diabète, et qu’il buvait beaucoup. Quelques heures plus tard, vers 13h30, j’ai reçu un appel de l’hôpital m’annonçant le décès de mon frère. On m’a dit qu’il avait trop de problèmes de santé.»

 

Une fois le corps récupéré, les premiers soupçons de mort suspecte font leur apparition.«So bann kamarad ki pe donn li so dernie bin inn remark bann mark lor so lekor», avance Kumar.Santee se souvient, elle, avoir vu des égratignures aux pieds mais dit n’y avoir pas prêté attention sur le moment pensant que son fils les avait eues en tombant dans un de ses moments d’ivresse. Mais lorsque les marques sont retrouvées sur son corps, la famille ne peut qu’être intriguée. D’autant qu’elles sont apparues lorsque le mort a été placé sur son lit réfrigérant. 

 

«Des antécédents»

 

«Mon fils avait d’autres traces au visage. Au cimetière, au moment de lui dire un dernier adieu, ses amis ont constaté qu’il en avait aussi au cou. Après les funérailles, des voisins sont venus nous voir pour nous dire que mon fils avait été tabassé par plusieurs membres d’une même famille», indique Santee. Selon certains voisins, les membres de la famille en question seraient entrés dans une grande colère lorsque Siamlall aurait vomi devant leur maison alors qu’il était en état d’ivresse. 

 

«Mo tann dir zot ti plizir dimounn. Zot inn bien batt li. Linn deza gagn problem ar sa fami la avan. Enn ladan ti osi dir ki mo garson pu mor dan so lame enn zour. Ala kifer mo finn al la polis kan dimounn inn vinn dir nou ki linn gagn bate. Mo dakor sak fwa li sou li zoure li fer tapaz koz for, me zot ti bizin telefonn la polis pou rapel li a lord», s’indigue Santee.

 

Elle regrette que des passants ne soient pas intervenus pour venir en aide à son fils. Mais elle a sa petite idée pourquoi : «Ils craignent tous pour leur sécurité et ont peur des représailles. Cette famille a des antécédents en matière d’agression. Ses membres sont déjà entrés chez mon fils pour le gifler car il avait mis de la musique un peu trop fort.»

 

Kumar précise, pour sa part, que la police a déjà recueilli le témoignage de plusieurs témoins. L’un d’eux lui a dit que son frère avait supplié ses présumés agresseurs de le laisser partir, en vain. «Il leur a présenté des excuses à genoux. Ils l’ont frappé quand même. Le même jour, il a sombré dans le coma. Nous n’allons pas rester les bras croisés. J’ai retenu les services d’un avocat pour faire avancer les choses.»

 

Dans la lettre adressée au commissaire Mario Nobin durant la semaine écoulée, ce vigile demande que la dépouille de son frère soit exhumée pour les besoins d’une autopsie. Ce qui n’avait pas été fait après sa mort car un médecin de l’hôpital de Rose-Belle avait conclu à un décès de cause naturelle suite à un choc cardiogémique, soit une défaillance de la pompe cardiaque causée par une intoxication à l’alcool.

 

Siamlall, dit sa mère, était devenu alcoolique après sa séparation d’avec son épouse. Toutefois, il n’hésitait jamais à rendu service à ceux qui sollicitaient ses bras pour des petits travaux. Il avait pris sa retraite au début de l’année. Il faisait le va-et-vient entre sa maison et celle de sa mère et son frère qui habitent à quelques minutes de marche.

 

Les membres de la famille montrée du doigt sont restés injoignables. Une source policière avance toutefois qu’ils nient les faits qui leur sont reprochés. Les Surroop, eux, comptent beaucoup sur l’exhumation pour en avoir le cœur net. «Nu pa dakor ek fason mo garson inn mor. Bann koupab bizin peye pou nou kapav fer nou dey», souligne Santee, émue.