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Mon enfant est victime de harcèlement à l’école

La violence en millieu scolaire est une réalité qui inquiète bien des parents.  (Photo d’illustration).

Cette semaine, plusieurs cas d’agression ont été rapportés à l’école primaire de Bambous. Deux mamans, dont les enfants auraient été brutalisés, témoignent. Elles racontent le calvaire de leurs enfants et confient leur impuissance face à la situation.

Elle a changé, drastiquement. Son école, qu’elle adorait, elle ne veut plus y mettre les pieds. Elle trouve toujours des excuses pour ne pas y aller. Ce changement de comportement interpelle alors *Jennifer, sa mère. Il y a quelques jours, cette dernière lui demande ce qui ne va pas. La fillette de 10 ans, qui est en dernière année de cycle primaire, finit par se confier. Elle raconte avoir été malmenée par un groupe d’élèves du même âge pendant la récréation. «Kan mo tifi inn retournn lakaz, mo touv so figir inn sanze. Landemin, linn dir mwa enn garson inn menas li ar cutter dan lekol», raconte Jennifer, dont les deux autres filles, plus petites, fréquentent la même école. 

 

Par peur, son aînée a tout gardé pour elle. Jennifer, elle, est révoltée. À sa révolte se mêle un sentiment d’impuissance face à la situation. Comment sa fille peut-elle remettre les pieds à l’école sans qu’elle ne se fasse du souci ? Cette question, d’autres mamans d’enfants fréquentant le même établissement, l’école primaire de Bambous, se la posent. Cela, depuis que la Child Development Unit (CDU) est intervenue cette semaine dans cette école après que bon nombre de parents se sont plaints qu’un groupe d’élèves âgés de 10 ans y sèmeraient la terreur (voir hors-texte)

 

*Rachel, dont la fille, âgée de 7 ans, fréquente également cet établissement scolaire, vit un véritable calvaire. Son enfant aurait été brutalisée par le même groupe d’enfants. Des grands. Et cela ferait des semaines que la fillette vit le même calvaire dans le silence. Un jour, elle a fini par tout déballer à sa mère. «Linn dir mwa ki enn garson inn bat li dan lekol. Linn donn mwa kout pwin dan mo ledo. Linn ras mo dipin, mo ti lor leskalie, mo ti kapav tombe.» Depuis, elle a peur de se rendre à l’école. Rachel, elle, est désemparée. Comment protéger sa fille ? «Monn fini fer lantre CDU me zot pa ankor kontakte mwa.» En attendant, les questions se bousculent dans sa tête ? Car si Rachel est consciente que le harcèlement en milieu scolaire existe, elle ne sait pas comment la prévenir. D’ailleurs, les questions se bousculent dans sa tête. 

 

Et si sa fille ne s’était pas confiée ? Comment savoir qu’un enfant est victime de harcèlement en milieu scolaire ? Comment savoir si son enfant, qui bien souvent ne mesure pas la gravité de ses actes, n’est pas celui ou celle qui fait subir des violences physiques ou verbales à ses petits camarades ? Un enfant peut-il surmonter pareille épreuve ? Si elle n’a pas les réponses à toutes ses questions, une chose est sûre, Rachel fait tout son possible pour que sa fille s’en remette.

 

*Prénoms fictifs

 


 

La Brigade des Mineurs sensibilise

 

Elle est intervenue à l’école primaire de Bambous vendredi matin. L’objectif de la Brigade des Mineurs : sensibiliser les élèves à la violence. Cela, suite à de nombreuses plaintes formulées par des parents ces deux dernières semaines. 

 

Une source policière de cette branche précise que le travail de cette unité n’est pas de prendre des sanctions mais d’apporter la sécurité aux enfants et de leur prodiguer des conseils. Cette même source explique que, lorsque des cas de harcèlement surviennent à l’école, il y a un protocole à suivre. Il est ainsi du devoir de la directrice d’en informer l’inspecteur de l’école qui, à son tour, doit avertir le ministère de l’Éducation.

 

Nous avons tenté de joindre la directrice de l’école primaire de Bambous au téléphone au sujet des cas d’agression rapportés mais cette dernière n’était pas disponible, nous a déclaré un membre du personnel. 

 

Lors de l’intervention de la Brigade des Mineurs vendredi, plusieurs parents s’étaient rassemblés devant l’école, dont *Jennifer. «Les officiers de police ont beaucoup parlé aux enfants. Juste après, l’un d’eux nous a affirmé qu’une réunion devait avoir lieu entre les cadres du ministère de l’Éducation, la directrice de l’école et les parents des enfants mis en cause», nous a-t-elle déclaré. 

 

Nous n’avons pu confirmer cette information auprès du ministère de l’Éducation.

 


 

Christiane Valery, psychopraticienne : «L’enfant doit se sentir en sécurité avec ses parents»

 

 

Quand parle-t-on de harcèlement dans le milieu scolaire ?

 

Lorsqu’il y a récurrence et violence. 

 

Il se présente sous quelle forme ?

 

Il y a la répétition régulière et intentionnelle. Cela peut être une demande insistante, un rabaissement, une étiquette que l’on colle à la personne ou un nom ou adjectif humiliant qu’on lui attribue, parfois concernant son physique. 

 

Comment savoir que son enfant est victime de harcèlement ? 

 

L’enfant arrête généralement de parler, sa performance à l’école est affectée, il manque d’appétit ou alors reste plus longtemps au lit, ne veut plus aller à l’école. Il manque aussi de vitalité, il se renferme sur lui-même. Lorsqu’il est triste, une colère disproportionnée suit généralement par rapport à une situation.

 

Comment l’aider à surmonter cette étape ?

 

Il faut que l’enfant se sente suffisamment en sécurité avec ses parents à la maison. Un parent doit s’inquiéter dès que son enfant montre des signes inhabituels. Aussi, celui qui se fait agresser se trouve souvent être quelqu’un qui subit déjà une situation difficile à la maison avec des parents absents, violents, des parents qui se disputent ou qui ont divorcé. Ce qui explique le manque de confiance en lui. L’enfant accepte alors de se laisser abuser dès le premier jour, puis les agresseurs continuent le jeu. 

 

Qu’est-ce qui conduit un enfant à harceler un autre ? 

 

Derrière la taquinerie, il y a le besoin de se sentir fort, reconnu, le besoin de se faire respecter ou de contrôler. Cela se fait de manière méchante. Parfois l’agresseur a l’impression que ça marche sur l’autre et il y prend plaisir. C’est comme un cercle vicieux. Notre cerveau fonctionne par habitude. Il fait ce qu’il voit faire et considère comme étant une normalité. Or, la violence devient de plus en plus «normale». Tout le monde sait, comprend et dit qu’il ne faut pas être violent mais comment faire lorsqu’on côtoie la violence au quotidien ? Comment se défendre lorsqu’on assiste impuissant aux scènes de violence dans sa famille ? 

 

Quelle serait la solution dans ce cas ?

 

Les écoles sont pleines de bonne volonté et peuvent mettre en place des exercices psychologiques dès les petites classes. Des exercices comme la méditation, le mindfullness et la pratique centrée sur la personne. C’est très simple à faire et aiderait l’enseignant et l’élève à diminuer le taux d’adrénaline qui met une personne en mode réactif et qui la prédispose à la violence.