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Meurtre d’Ajit Tuhobul à Pointe-aux-Biches | Ses proches : «Il a été tué par vengeance»

Cet homme de 60 ans a été retrouvé mort avec la nuque brisée dans une des chambres de la villa qu’il gérait.

La famille d’Ajit Tuhobul est convaincue qu’il a été assassiné par quelqu’un qui lui en voulait vraiment. L’homme de 60 ans a été retrouvé mort cette semaine, la nuque brisée, dans une chambre de la Villa Lotus, qu’il gère à Pointe-aux-Biches.

Une image horrible ne cesse de les hanter. Celle de Ravin Kumar Tuhobul, aussi appelé Ajit, sur son lit de mort. «Il était méconnaissable. Il avait le visage complètement boursouflé. Pour cause : il avait la mâchoire fracturée», nous confie Avikrit, le neveu de la victime, bouleversé. L’homme de 60 ans a été retrouvé mort le mercredi 11 octobre, à la Villa Lotus, Pointe-aux-Biches, dont il était le gérant. 

 

C’est un employé qui a fait la découverte macabre. «Mon oncle dormait sur place. Quand son employé, un homme à tout faire, est arrivé le matin, il n’a pas tardé à remarquer que quelque chose ne tournait pas rond car mon oncle n’était pas venu l’accueillir à la porte comme d’habitude et ne répondait pas à ses sollicitations. Il a examiné toutes les chambres avant de finalement le retrouver inconscient dans la dernière au fond du bâtiment. Paniqué, il est allé voir un proche qui habite dans les environs. La police est arrivée sur les lieux peu après», précise Avikrit. 

 

Lorsque les policiers arrivent sur les lieux, vers 6h50, ils découvrent l’habitant de Triolet inerte dans la chambre 104. En position assise à côté d’un lit, il porte plusieurs blessures et ses vêtements sont ensanglantés. Deux chambres voisines sont sens dessus dessous. La police privilégie aussitôt la thèse de foul play. L’autopsie attribuera le décès à une fracture et une dislocation de la nuque. 

 

«Mon oncle a eu une mort violente et brutale. Il ne méritait pas de mourir ainsi. Nous avons tous l’impression que celui ou ceux qui ont commis cet acte sordide lui en voulaient vraiment. Il a été tué par vengeance. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas l’œuvre d’une seule personne. Il devait y avoir au moins deux personnes. Car mon oncle n’était pas du genre à se laisser faire facilement», lâche Avikrit.

 

Plusieurs indices laissent aussi penser, dit-il, que les malfrats connaissaient les lieux. «Les soupçons des enquêteurs se sont tout de suite portés sur l’entourage de mon oncle. L’appareil enregistrant les images des caméras de surveillance a été emporté. Les six caméras de surveillance ont aussi été saccagées. Le ou les malfrats ont également volé son coffre-fort. Il était encastré dans le mur de la buanderie se trouvant dans la chambre qu’il occupait à la villa. Seul un habitué des lieux pouvait connaître tous ces détails», souligne le neveu de la victime.

 

L’une des premières personnes à avoir été interrogées est l’épouse d’Ajit Tuhobul mais elle a pu repartir après avoir donné sa déposition. Elle se trouvait chez elle à Triolet au moment du drame. Les enquêteurs ont également interpellé l’ancien vigile de la Villa Lotus qui avait été licencié quelques jours avant le drame pour une grosse faute professionnelle. Mais ils n’ont rien trouvé contre lui. La police a aussi interrogé d’autres employés et d’autres personnes fréquentant les lieux avant de procéder à l’arrestation de Vickram Koonjoobeharry, un habitant Trou-aux-Biches. La police croit fermement qu’il en sait plus que ce qu’il leur a dit jusqu’ici. 

 

Attaqué à trois reprises

 

Les enquêteurs sont facilement remontés jusqu’à cet homme de 37 ans, déjà fiché pour une histoire de drogue. Deux appels manquants sur le téléphone cellulaire de la victime provenaient de celui du suspect. Pire : on le voit sur les images d’une caméra de surveillance d’un bâtiment voisin peu avant la découverte du corps d’Ajit Tuhobul. Il était à moto. Interrogé, le suspect a nié les faits. Il explique qu’il était passé à la villa car le gérant ne répondait pas à ses appels. La police le garde toutefois en détention.

 

Selon Avikrit, ce n’est pas la première fois que son oncle est attaqué en ces lieux : «Des malfrats se sont introduits dans la villa à trois reprises en une année. La première fois, il y avait eu une tentative de vol. La deuxième fois, deux hommes avaient agressé mon oncle à coups de sabre avant de faire main basse sur son coffre. Il s’était blessé en esquivant les coups. Et la troisième fois, il a perdu la vie»

 

Depuis le drame, Babita, l’épouse d’Ajit Tuhobul, s’est, elle, murée dans le silence, tant sa peine est grande. «Ma tante est trop attristée pour s’exprimer», indique Avikrit qui n’en finit pas de faire les éloges de son oncle : «Il était jovial et généreux. Il n’hésitait jamais à venir en aide à ceux qui en avaient besoin. Sa porte était toujours ouverte. Ils sont, hélas, nombreux à avoir abusé de sa générosité.»

 

Avikrit explique que la Villa Lotus appartient à son père Toolsikrit et que son oncle Ajit n’en était que le gérant. Le complexe comprend plusieurs chambres, dont neuf sont en location. L’enquête policière, notamment auprès du voisinage, révèle qu’Ajit Tuhobul louait des chambres principalement à des couples. On le soupçonne aussi d’avoir été mêlé à un réseau de prostitution, soit d’avoir loué des chambres ainsi que les services de filles à ceux qui étaient intéressés. Le suspect Koonjoobeharry ainsi que d’autres personnes interrogés l’ont allégué dans leur déposition. 

 

Des allégations que rejette la famille du défunt. «Il louait des chambres avec des touristes ou encore des couples qui voulaient passer du bon temps. On dit n’importe quoi sur lui pour salir sa mémoire. Je ne pense pas qu’on aurait dit des choses pareilles s’il n’était pas mort», martèle Avikrit.

 

La police, de son côté, ne néglige aucune piste afin de résoudre au plus vite cette affaire qui met au désespoir toute une famille.