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Meetings du 1er Mai : MSM-ML vs MMM, le duel de la popularité

Le dernier meeting du MMM date de deux ans. Pour l’Alliance Lepep, c’est le premier sans le PMSD. Ceux de 2017 tiendront-ils toutes leurs promesses pour ces deux formations politiques ?

Les deux principales forces politiques de cette fête du Travail se jaugeront lors des traditionnels rassemblements. Ce sera à celle qui aura la plus grosse… foule.

Une écharpe en jeu, une ! À qui reviendra le titre du concours de popularité (ou de l’impopularité) du 1er Mai ? À vos pronostics ! Vous avez le choix entre l’alliance dirigeante qui présente sa nouvelle star, Pravind Jugnauth (à Vacoas), le MMM qui fait son come-back après deux ans d’absence (à Port-Louis) et le MP qui fait son baptême du feu sur le catwalk politique (à La Louise). Les autres concurrents se sont désistés : le PTr et son leader, Navin Ramgoolam, trop généreux, a estimé qu’il fallait rendre cette date aux travailleurs, le PMSD et son congrès sont tombés à l’eau (pour cause de mauvais temps) et le Reform Party de Roshi Bhadain n’a pas confié la raison de son absence. Néanmoins, si ces rassemblements du 1er Mai ont un quelconque enjeu (il n’y a pas d’élections deryer laport), ce sont le MSM-ML et le MMM qui sont les plus concernés, estiment certains observateurs politiques.

 

D’un côté, l’alliance gouvernementale veut communiquer sur ses réalisations (tout en faisant oublier le départ du PMSD) et célébrer Pravind Jugnauth à qui la couronne de Premier ministre ne va pas encore tout à fait. «Vacoas sera the place to be (…) Ce sera une double célébration. Pravind Jugnauth et Ivan Collendavelloo seront à ce meeting pour la première fois en tant que Premier ministre et Premier ministre adjoint», a déclaré Showkutally Soodhun, président du MSM, lors d’une conférence de presse des dirigeants de l’alliance MSM-ML hier, samedi 29 avril, au Sun Trust. De l’autre, le MMM souhaite surfer sur la vague des différents «scandales» qui ont secoué le MSM-ML ces dernières semaines. D’ailleurs, Paul Bérenger en a fait un teaser hier, dans son point de presse hebdomadaire, en attendant d’en remettre une couche demain lorsqu’il prendra la parole à Rose-Hill. 

 

 Pour les deux partis, les objectifs sont clairs. Mais les dirigeants ont-ils su mobiliser les Mauriciens (ou plutôt leurs partisans) pour ce rapport de force sans aucune échéance que celle de la popularité (en apparence) ? Si les exercices de mobilisation traditionnels ont eu lieu dans les circonscriptions, il semblerait que le chatini cotomili ne soit pas aussi épicé que prévu. «Il n’y a pas d’élections et puis certains partisans du MSM ont besoin de digérer des choses en ce moment. C’est l’impopularité du mi-mandat. C’est comme ça, il n’y a rien de grave», confie un diehard du parti du Soleil, un peu déçu par le response sur le terrain. 

 

Plusieurs partisans de l’alliance gouvernementale sont du même avis : il y a une petite baisse de popularité. Mais elle est temporaire. «Il faut donner le temps à notre leader de faire ses preuves. Il a déjà réalisé d’importants projets et il va continuer à kas pake», affirme un membre du MSM. Mais ce qu’on peut affirmer sous le couvert de l’anonymat, on ne le dira pas haut et fort : «Un Sangeet Fowdar dans ce gouvernement, ça suffit.» D’ailleurs, au niveau de la mobilisation, le ML n’a pas vraiment été présent dans les circonscriptions, apprend-on. Le jeune parti, entré au pouvoir par la voie express, n’a pas eu le temps de consolider sa base, affirme notre interlocuteur. «C’est peut-être mieux comme ça», lance-t-il, énigmatique. Il ne voudra pas préciser sa pensée.

 

Les salaires de conseillers et/ou nominés politiques, l’accession de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre, l’affaire Alvaro Sobrinho et celle des biscuits de Rum and Sugar, les guéguerres et dissensions entre les partenaires et au sein même des partis, entre autres,ont un peu échaudé les plus ardents défenseurs du Vire Mam. D’ailleurs, ce sont ces mêmes thématiques qui sont utilisées pour galvaniser les militants. 

 

«Ras-le-bol des Mauriciens»

 

Mais du côté des Mauves également, il manque un petit quelque chose. «Je ne sais pas exactement pourquoi. Pourtant, nous avons des munitions, on sent le ras-le-bol des Mauriciens, le MMM n’a jamais été aussi fort. Cela n’empêche pas que je ne sens pas vraiment un embrasement», affirme un membre du MMM, qui a sillonné sa circonscription avec assiduité ces dernières semaines. Il espère que les derniers efforts de mobilisation porteront leurs fruits : «Nous n’avons pas d’appareil gouvernemental, nous. Mais je suis persuadé que nous ferons la différence en termes de foule.»

 

Sunil Bhakarreea, responsable de la régionale du MSM à Vieux-Grand-Port/Rose-Belle (circonscription n° 11), n’est absolument pas de cet avis. Pour cet habitué des mobilisations du 1er Mai, il n’y a rien eu de particulier à signaler dans l’organisation de cette date importante dans le calendrier des partisans : «Nous avons organisé des rencontres ces dernières semaines. Nous profitions du week-end pour voir les derniers détails. Mais tout se passe bien et le response est bon.» D’ailleurs, le fine tuning ne concerne que l’heure de départ et les lieux de rencontre : «Tout le monde sait ce qu’il a à faire.» Pour lui, il n’y a aucun doute, ce rassemblement de l’alliance gouvernementale sera un succès. Jenito Seedoo, ancien lord-maire mauve et membre du comité central du MMM, dirait la même chose… mais pour son parti, bien sûr ! Pour ce militant actif dans la région de Port-Louis, il y a un véritable «engouement» : «Il y a une réelle motivation. Avec la nouvelle Constitution, il y a plus de jeunes et de femmes dans les instances du MMM. Le renouvellement des branches vient de s’achever. Tout ça, avec la débâcle du gouvernement, crée un vrai momentum.»

 

Selon lui, les réunions de quartier avec la présence des dirigeants du parti, sans le leader, ont motivé les jeunes : «Il y a toujours des critiques. Certains disent que Paul Bérenger est tout le temps au-devant de la scène. Mais là, il démontre bien qu’il y a de la place pour tout le monde au MMM.» Après deux années d’absence de la scène du 1er Mai, le parti du Cœur doit frapper fort afin de remotiver ses trouves en attendant 2019 – les prochaines législatives. Depuis la débâcle de 2014, le MMM s’est donné le temps pour tenter de se relever, sans pour autant revoir son leadership. Le parti a-t-il réussi son pari ?

 

Début de réponse le 1er Mai. L’alliance MSM-ML, elle, souhaite faire le point sur ses… bons points et s’assurer que l’accession de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre a été digérée. Ou carrément acclamée ! Nando Bodha n’a-t-il pas affirmé, sur les ondes de Radio Plus hier, qu’il y avait une île Maurice qui s’exprimait sur les réseaux sociaux et dans la presse mais aussi, et surtout, une île Maurice profonde (qui serait donc supportive du gouvernement Lepep) ? 

 

Dans les deux cas, si l’enjeu n’est pas électoral, il est bien question de popularité et d’adhésion. Qui repartira avec l’écharpe ? Dès aujourd’hui, vous pourrez vous faire une petite idée.

 


 

Il y a des alternatives…

 

Rezistans ek Alternativ, la General Workers Federation et Centre For Alternative Research and Studies (CARES). Pointe-Canon, Mahébourg, de 9h30 à 14h30. 

 

Les syndicalistes (Confédération des Travailleurs des Secteurs privés, Federation of Progressive Unions, Mouvement Premier Mai, entre autres). Place Taxi de Beau-Bassin à partir de 9h30. 

 


 

PMSD : Anticyclone «time»

 

 

La carte de la sécurité. C’est du moins celle que jouent les dirigeants du PMSD pour expliquer l’annulation du congrès qui devait avoir lieu. Ce rassemblement, dans le cadre du 1er Mai mais aussi pour marquer le 62e anniversaire du parti et les 30 ans de carrière politique de Xavier-Luc Duval, devait se tenir à l’école hôtelière Sir Gaëtan Duval, à Ébène. Néanmoins, l’anticyclone présent dans la région a poussé le PMSD à reporter cette rencontre annuelle. Le risque de fortes pluies et de rafales serait la cause principale de ce report. Pour un ancien Bleu qui a rejoint le Soleil, il se pourrait que la raison soit ailleurs : «Xavier avait annoncé qu’il y aurait 10 000 personnes, peut-être qu’il a réalisé qu’il était trop ambitieux.»

 

Sur le terrain, assure-t-il, la mobilisation n’a pas vraiment été effective pour cet événement. Un membre de la famille des Joes n’est pas tout à fait d’accord. Ou du moins, il a une autre façon de le dire : «Les gens soutiennent le PMSD. Nous sommes tout le temps sur le terrain, alors nous n’avons pas d’effort spécifique à faire quand il y a un événement de ce genre.» Si certains partisans du PMSD auraient souhaité un meeting le 1er Mai pour se mesurer aux anciens partenaires de l’équipe gouvernementale, Mamade Khodabaccus a rappelé cette semaine que ce style de mobilisation ne faisait pas partie de l’histoire du parti.