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Mauriciens à Madagascar : «Après Enawo, le pays va se relever»

Dans les rues, l’atmosphère est lourde et pesante. Le passage, il y a quelques jours, du cyclone Enawo sur Madagascar a mis la population à genoux. Principalement les côtes nord-est de Madagascar, notamment dans les régions d’Antalaha et de Maroantsatra. Un nouveau coup dur, alors que le pays souffre déjà de sécheresse et de graves pénuries alimentaires. Bilan ? 38 morts, 180 blessés et plus de 53 000 déplacés et 116 000 sinistrés, dont plus de 32 000 à Antananarivo, capitale du pays. 

 

Si les Mauriciens redoutaient le passage d’Enawo ici, le cyclone, accompagné de pluies diluviennes et de vents soufflant en rafales jusqu’à 290 km/h, a frappé Madagascar de toute sa force. L’homme d’affaires Vinay Ramjit vit comme beaucoup de Mauriciens dans la capitale du pays. Voilà 20 ans qu’il s’y trouve. Si Tananarive n’a pas été frappé de plein fouet, les pluies et les montées d’eau n’ont pas épargné les Malgaches. De nombreuses maisons ont été inondées, forçant les personnes touchées à tout abandonner. 

 

Actif au sein du Lions Club, le Mauricien, comme beaucoup d’autres, se mobilise pour venir en aide aux sinistrés. «Nous récoltons des vivres, des vêtements et toutes les premières nécessités. Je lance un appel aux entreprises mauriciennes. Si vous voulez aider, n’hésitez pas.» Beaucoup de gens pleurent, raconte le Mauricien. Cependant, la solidarité peut se voir à chaque coin de rue. «Ils essaient de se relever. Après tout, la vie continue.»

 

Heureusement, la situation à Madagascar, pays durement touché par la pauvreté, n’est pas passée inaperçue sur le plan international. Depuis le passage d’Enawo, explique Nivedita Sunassee, de nombreuses organisations comme les Nations unies sont présentes sur le terrain. La mobilisation ne faiblit pas. Face au bilan, la Mauricienne, installée dans la capitale de Madagascar depuis 17 ans, préfère rester optimiste : «Contrairement au cyclone Giovanna en 2012, nous avons eu de la chance. Ça aurait pu être bien pire.»

 


 

Rija Tahiana Rasolondriabe de Dream’in TV : «Il y a beaucoup de tensions dans les quartiers inondés»

 

L’ambiance, dit-il, est pesante. «Il y a beaucoup de tensions aussi dans ces quartiers inondés. Ils ont aussi peur de quitter leur maison pour des raisons de sécurité, de peur de perdre le reste du mobilier qui n’a pas été inondé. Certaines familles ont choisi de laisser par exemple un de leurs hommes dans la maison inondée, tandis que les autres rejoignent les camps des sinistrés», explique Rija Tahiana Rasolondriabe, directeur de production et de rédaction à Dream’in TV

 

Ces derniers jours ont été éprouvants. Il est le premier à le dire. Ce Malgache et son équipe sont restés sur le qui-vive tout au long du passage d’Enawo. Une équipe a été dépêchée dans le nord du pays, alors qu’il est resté sur place pour suivre l’évolution du cyclone. «À son entrée dans le Nord, il était encore puissant. La communication téléphonique avec les villes était coupée, ce qui rendait difficile l’obtention d’information. À Tana, lors du passage du cyclone dans la zone, le cyclone avait déjà baissé en intensité.» Cependant, ce sont les pluies diluviennes qui se sont abattues incessamment sur le pays, causant d’importants dégâts, des maisons inondées et des effondrements, alors que le nombre de morts ne cessait d’augmenter. 

 

Depuis, raconte Rija Tahiana Rasolondriabe, de nombreux quartiers restent inondés. Dans la capitale et dans tout le pays, les aides s’organisent. Rien qu’à Tana, dit-il, 78 sites ont été transformés en sites d’hébergement pour les sinistrés.