Quatre hommes, quatre artistes, évoquent cette femme qu'ils ont beaucoup côtoyée mais qui est malheureusement décédée le mardi 31 janvier des suites d’un cancer. Peu de temps après ses funérailles à l'église Ste Odile, à Camp-Levieux, ils prennent la parole, la voix encore chargée d'émotion.
Stefan Gua (ETAE) : «Générosité»
«J'ai surtout connu Marie-Michèle en tant que chanteuse. C'était étonnant comment elle pouvait s'intégrer musicalement avec sa voix dans le groupe, sans bousculer ce qu'on faisait déjà. C’est la marque des grands artistes. Elle était très sérieuse et donnait beaucoup de son énergie, de son talent. Elle était une femme pleine de générosité.»
Giovanni Bouton : «Exemple»
«Le combat n'est pas terminé. La prochaine édition du Festival Pou N Koz sera pour venir en aide aux deux filles de Marie-Michèle. J'ai déjà commencé à bosser là-dessus. Ce sera aussi pour qu’elle ne tombe jamais dans l’oubli. Car elle est un exemple avant tout. En tant qu’artiste et en tant que personne. Elle était une bonne amie, sincère, responsable, disciplinée, que ce soit dans la musique ou dans la vie de tous les jours.»
Bruno Raya (OSB) : «Moral d’acier»
«C'est un long chemin que les OSB ont fait avec elle – depuis 1995 avec Expresyon Libere – et elle nous a beaucoup accompagnés. Elle était aussi sur mon premier album solo, Live n Direk. Marie-Michèle était très responsable et respectait toujours ses engagements, que ce soit en studio ou pour les nombreuses scènes qu'elle a partagées avec nous. Elle avait aussi un moral d’acier. Elle arrivait à gérer ses deux filles et sa maladie. Elle n'aimait pas qu'on ait pitié d'elle. Elle voulait toujours avoir la joie de vivre en elle et autour d'elle.»
Ras Natty Baby : «Discipline»
«Je la connais depuis toute petite, c'est ma nièce après tout. La musique et elle ont vraiment fusionné lorsqu'elle a commencé avec les Natty Rebels et moi. Elle était timide et boudeuse à l'époque (rires). Puis, elle est devenue une femme. De part notre lien de parenté, nous nous sommes rapprochés et elle me confiait souvent ses soucis. Elle était aussi une bonne confidente. Musicalement, j'ai un seul mot pour la décrire : discipline !»
Grande contribution musicale
Difficile de résumer ses nombreuses années dans la musique. La petite Marie-Michèle Perrine fait ses premières armes mélodieuses à l'église Ste Anne, en chantant dans la chorale. Elle est ensuite prise sous l’aile de Ras Natty Baby, son oncle, alors en pleine explosion avec sa cassette audio Nouvelle Vision. Marie-Michèle est choriste sur son prochain disque, Trinité. Dès lors, elle prend son envol : elle accompagne les OSB et plus tard Etaé. On la retrouve en tant que choriste dans quasiment tous les concerts et elle pose sa voix sur presque tous les albums locaux. Elle connaît aussi La Réunion, Madagascar, entre autres. En 2013, son oncle lui fait un cadeau : la chanson Women Uprising sur l’album Free Diego Garcia. La même année, c'est le choc : elle a un cancer du sein. L'année dernière, les artistes se sont mobilisés pour Marie-Michèle Perrine, alors très affaiblie à cause de son cancer qui s'est propagé. Ils ont organisé le Festival Pou N Koz afin de l’aider dans son traitement. Hélas, elle s'en est allée en janvier 2017.