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Marchands à Rose-Hill : Les difficiles opérations

Ishan Mohit parle de la situation.

Leur chiffre d’affaires souffre, dans le cadre des travaux pour le Metro Express et ces marchands ont décidé de faire entendre leur voix…

Ils l’appellent le «couloir de la mort». C’est ainsi que les marchands de ce coin de Rose-Hill décrivent une sorte d’allée menant vers les foires Da Patten et Arab Town, avec barrages en tôle et… ambiance sordide. Il s’agit d’un aménagement prévu dans le cadre des travaux entrepris pour le Metro Express. En l’empruntant, on peut attraper des courants d’air et, surtout, faire de mauvaises rencontres. «Trois personnes ont été attaquées. Lasenn, portmone inn ale», explique Fazhila Ghoorahoo qui vend des linz pou madam à Da Patten.

 

Le lundi 23 avril, elle est descendue dans la rue avec ses «collègues» des foires, du marché et des commerces avoisinants, provoquant des embouteillages dans les artères principales de Rose-Hill. L’objectif de cette initiative : protester contre leurs conditions de travail déjà compliquées avec le début des travaux mais rendues encore plus difficiles avec les récentes fermetures de deux rues principales : Duncan Taylor et Mamad Nalla. L’autre raison de la colère : l’absence de parkings.

 

Mais sur ce point, la solution proposée par les marchands a été agréée et mise en place : l’ouverture du parking du stade Sir Gaëtan Duval. Ishan Mohit, marchand à Arab Town, trouve qu’il en était temps ! Dans le «semblant» de parking initialement proposé, «à peine 30 voitures pouvaient se garer». Et les affaires ne marchent plus : «Les clients ne viennent pas.» Avant, les marchands ne s’inquiétaient pas de ces détails-là, dit-il. Arab Town était centrale. Mais depuis le déménagement forcé (dans le cadre du projet Metro Express), il faut que les clients reprennent leurs marques et leurs habitudes : «Enn klian bord so masinn, li gagn kontravansion. Li prefer al so lakaz. Li pa pou rod vinn isi.» En plus, pour que ses collègues et lui débarquent leurs marchandises, c’est beaucoup plus pratique. Ce qu’il souhaite, néanmoins, c’est qu’il y ait une «entrée» et une «sortie» pour l’espace de stationnement.

 

Et plus de sécurité dans le «couloir de la mort». Pour cela, explique Fazhila Ghoorahoo, les marchands ont tout fait : «Nous avons pris rendez-vous avec la police, nous sommes allés à une réunion et nous leur avons fait part de nos inquiétudes.» Dans ce couloir, dit-elle, on en voit des choses. Dans ses explications, il est question d’agressions, de drogue synthétique et de prostitution. Mais aussi d’un ras-le-bol face à l’inaction des autorités. C’est pour cela que, quand il a fallu manifester, elle n’a pas hésité une seconde : «Metro inn rant dan sega, nou bizin danse. Me nou lasiet manze an danze, nous ne pouvons pas rester les bras croisés.» Avant ça, il y a eu des discussions avec les autorités qui, affirme-t-elle, ont fait la sourde oreille : «Nou manz nou lasuer. Nous sommes dans Rose-Hill à 6 heures et nous partons à 18 heures. Nu zenes inn fini la mem. Et pourtant, on nous traite avec mépris.»

 

Selon elle, les revendications ne sont pas finies. Et la mobilisation non plus : «Nous sommes le poumon de la ville, il ne faut pas l’oublier. Et nous allons nous battre afin de pouvoir travailler dans de bonnes conditions, pour nous et nos clients.» Et c’est tout ce qu’elle demande, dit-elle. Rien de plus…

 


 

Le maire Ken Fong pas content…

 

… alors là, pas content du tout. Il aurait préféré une discussion. Et il n’a pas apprécié la façon de faire des commerçants qui ont manifesté. Le maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, Ken Fong, l’a dit alors qu’il participait à un congrès de l’alliance MSM-ML, le mercredi 25 avril, au centre social de Stanley. Il a même ajouté qu’il ne tolérera pas «qu’ils fassent une manifestation une prochaine fois» : «Les marchands auraient pu créer une émeute.» Selon lui, il y avait une meilleure façon de gérer la situation : «Il fallait s’asseoir et discuter.»