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Malenn Oodiah : «Sur le plan économique, nous avons besoin d’un nouveau modèle avec de nouveaux piliers»

C’est le lundi 2 juillet qu’une plateforme Web dédiée à l’initiative Projet de société a été mise en ligne. Ce support multimédia consacré aux problématiques de la société mauricienne peut être consulté à l’adresse suivante : www.projetdesociete.org. La parole à Malenn Oodiah qui a imaginé ce site Web…

«Les profondes mutations en cours exigent une nouvelle grille de lecture pour appréhender le nouveau paysage des contradictions afin de bien mettre en perspective ‘‘lavi ki pe deroule’’...» C’est ce que vous expliquez sur votre site www.projetdesociete.org. Qu’est-ce qui a motivé une telle idée ?

 

Depuis l’année dernière, sachant que nous allions célébrer le 50e anniversaire de notre Indépendance cette année, j’ai commencé à réfléchir à ce que je pouvais faire pour apporter ma contribution en tant que citoyen. Finalement, j’ai choisi de ne pas être dans la rétrospective et d’opter pour la prospective avec une réflexion sur l’avenir de notre société, sur les enjeux qui sont autant de défis qu’il faudrait se préparer à relever. C’est une initiative citoyenne qui a pris la forme du projet initié le 1er mai 2017 dans les colonnes de l’express. Il y a, à ce jour, près d’une quinzaine d’articles qui ont été publiés ; d’autres le seront jusqu’à octobre et le tout sera réuni dans Les cahiers des problématiques qui sera lancé le 7 novembre. L’année dernière, nous avions aussi lancé un blog, Projet de société, et sa version milléniale. Après un bilan des blogs, nous avons opté pour la création d’un site Web qui a été lancé le lundi 2 juillet. Nous avons mis au point un partenariat avec Radio Plus pour l’organisation de 25 forums-débats ; mensuels.

 

Dans le concret, quel est l’objectif de ce projet ?

 

Concrètement, il y aura une réflexion sous formes d’analyse de 25 problématiques réunies dans une publication et le site www.projetdesociete.org. Il s’agit de contribuer à une prise de conscience et une réflexion sous forme de débats et d’échanges sur les orientations souhaitables pour la société mauricienne dans les décennies à venir. Nous sommes dans un environnement global mondialisé et le subissons déjà. Ce sera aussi le cas pour l’avenir. Il y a l’enjeu du changement climatique et notre pays est parmi les plus à risques. La quatrième révolution industrielle, celle du numérique, est en train de tout bouleverser – la vie quotidienne, le monde des entreprises et le marché de l’emploi avec l’intelligence artificielle et les robots. Ces réflexions devraient nous permettre de mieux comprendre où nous en sommes et quoi faire pour assurer notre place dans ce nouveau monde qui se met en place. Projet de société est un projet évolutif. On verra, au fil des semaines, comment concrétiser d’autres initiatives qui y sont liées.

 

Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement du site ?

 

L’architecture du site, ses fonctionnalités, les outils de navigation et son développement sont sous la responsabilité d’un jeune Digital Communication Specialist, Milan Oodiah, mon fils. à l’agenda de nos séances de travail, il y a en permanence le volet éditorial touchant au contenu divers mais aussi la convivialité et l’aspect pédagogique car, au final, il s’agit d’avoir une communication performante en tenant compte de ce que recherche le public utilisant différents supports. Le site Web est une plateforme digitale qui abrite mes textes mais aussi la réaction de la communauté de deux façons : un forum dédié où les membres peuvent librement créer un compte et commencer une discussion sur les thèmes exposés dans Projet de société avec d’autres membres ; et des contributions plus longues ou des points additionnels qui enrichissent les thématiques abordées par Projet de société, dont l’une a été ajoutée le 5 juillet.

 

Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

Une bonne partie du site est consacrée à mettre en avant les points de discussion clés de Projet de société mais il invite aussi à avoir un dialogue, ou plutôt, une conversation. Nous voulons que les gens se parlent afin de voir comment lancer Maurice dans le futur en tant que groupe de citoyens conscients, et non en tant que partisans de partis politiques ou d’idéologues fanatiques. Nous avons voulu créer un espace où le public pourra avoir un débat sain et constructif de manière civilisée afin d’améliorer la société autour de lui. La marée montante fait avancer tous les navires, et nous voulons que ce site aide à créer un environnement et une approche qui tendent vers un progrès intelligent et positif à travers la collaboration. Le site est, comme nous l’avons déjà dit, évolutif. Il y aura des nouveautés, certaines choses disparaîtront, d’autres seront améliorées. En ce moment, nous travaillons à rendre plus aisée la tâche des citoyens désireux de contribuer sous différentes formes à la conversation. Bien entendu, cette composante du site sera modérée et le site se réserve le droit de choisir quelles contributions retenir ou enlever afin d’empêcher toute dérive et tout abus.

 

«Vivre et construire ensemble, démocratie citoyenne, Maurice, la région, et le monde»… sont quelques problématiques que vous abordez. Qu’est-ce que ce genre de réflexions peut apporter aux pays ?

 

Vous faites référence aux 25 problématiques du projet. Pour avancer, le pays doit en permanence savoir où il en est et avoir une visibilité sur l’avenir. Les 25 problématiques, fondamentales et liées entre elles, couvrent tous les aspects de la société mauricienne. Déjà, si chacun d’entre nous trouvait un peu de temps pour prendre connaissance du site et lire les articles traitant de ces problématiques, ce serait un pas en avant. à travers le site, il est possible de s’informer sur beaucoup de choses qui se passent dans tous ces domaines, à l’instar du numérique qui connaît un développement rapide.

 

Qu’est-ce qui peut se passer si on ne se prépare pas à faire face «aux profondes mutations qui sont en cours» ?

 

Sans être alarmiste, je dis que le risque est de ne pas trouver notre place dans l’environnement global mondialisé qui connaît de profondes mutations. Nous devons être conscients des impacts dans le pays et de leurs conséquences pour la population. Le monde des entreprises et la société en général ne doivent pas rater la quatrième révolution industrielle et s’y préparer pour ne pas courir le risque de voir gonfler l’armée des précaires. Au moment de l’accession du pays à l’Indépendance, nous faisions face à deux défis : celui du sous-développement et celui du vivre-ensemble. Sur le plan du développement économique, nous avons progressé mais nous avons besoin d’un nouveau modèle avec de nouveaux piliers, et il nous faut réaliser l’importance de nos richesses les plus précieuses : notre population et notre capital naturel.

 

«Une grande et exaltante responsabilité pèse sur les épaules des femmes et des hommes de progrès.» Comment est-ce que les Mauriciens peuvent aider dans la réalisation de votre projet ?

 

Même si nous ne sommes pas sur le même pont, nous sommes sur le même bateau. Ce sont les hommes et les femmes qui font l’histoire et c’est la responsabilité et le devoir de chaque citoyen d’apporter sa contribution afin de construire une société meilleure pour tous les citoyens de la société mauricienne. Nous touchons le public à travers différents supports : la presse écrite et online, sur la Toile – site Web, Facebook et Twitter –, et des forums-débats radiophoniques. Des rencontres avec le grand public sont aussi à l’étude. Depuis mercredi soir déjà, nous avons lancé l’idée de faire un inventaire de toutes les initiatives plus ou moins nouvelles et les projets porteurs d’une meilleure société. Projet de société sera dynamique, et le site ambitionne de devenir une plateforme citoyenne numérique.