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Louis David Parmessur, 19 ans, tabassé à mort | Sa mère : «Mon fils est décédé pour une histoire de savates»

Après son fils aîné, Marguerite Langevin enterre aujourd’hui son benjamin qui a été agressé mortellement.

Il se rendait à la plage avec son ami lorsque le drame s’est produit. Agressé à coups de gourdin à cause d’une paire de savates, Louis David Parmessur a succombé à une fracture crânienne quelques heures plus tard à l’hôpital. Jovi Fidèle, l’agresseur présumé, a été arrêté.

C’est avec difficulté que Marguerite Langevin, 55 ans, raconte les circonstances dans lesquelles son fils a trouvé la mort vendredi. Ce dernier et son ami Kevishen se rendaient à la plage lorsqu’en chemin, ils ont croisé la route de Jovi Fidèle. Ce dernier, qui habite aussi dans la localité, est âgé de 19 ans.  «Zot fine lager akoz enn zistwar savat. Jovi finn pran enn dibwa ek li finn bat mo garson lor so latet», raconte-t-elle, ne retenant plus ses larmes. Kevishen, impuissant devant cette scène d’une rare violence, a attendu que la première occasion se présente pour arracher David des mains de son bourreau. Il l’a alors agrippé et ramené chez lui. 

 

La relation qu’entretenait Louis David Parmessur avec sa mère était fusionnelle. «Li ti kapav ena 19 an me li ti mo ti baba» : ce sont là les cris de douleur de Marguerite Langevin, sur le point d’enterrer son fils unique. Entre les deux, le cordon n’a jamais été coupé. C’est probablement la raison pour laquelle elle pleure aujourd’hui des larmes de sang. Une paire de savates serait à l’origine de la dispute ayant poussé le dénommé Jovi Fidèle, un habitant d’Albion, à agresser mortellement la victime dans la soirée de vendredi. 

 

Louis David Parmessur, 19 ans, était aussi domicilié à Albion. Ses habitudes, sa mère les connaissait par cœur. Par exemple, les vendredi et samedi après-midi, l’adolescent se rendait chez son ami d’enfance, Kevishen, qui habite en bas de sa rue, pour jouer à des jeux vidéo. «Ces deux-là étaient inséparables, comme deux frères», raconte cette mère meurtrie. «à tel point que les parents de Kevishen étaient comme notre famille. Ils m’appelaient toujours pour me dire que mon fils se trouvait chez eux.» Ne changeant pas ses habitudes, l’adolescent s’était rendu chez son ami après ses heures de classe vendredi. Il était en Form V au City College. Les parents de Kevishen étant absents, tous deux avaient trouvé là une occasion en or pour faire une petite escapade et se rendre à la plage à pied jusqu’à ce que se produise cet incident dramatique.

 

Après avoir été avertie par les proches de Kevishen, Marguerite Langevin a accouru chez eux. «So zorey ti pe segne. Li ti pe dire moi ‘‘mami mo pe gagn dimal’’. Monn trap li monn demann li ‘‘ki finn ariv twa mo garson’’», se lamente-t-elle. «Lerla li finn vomi tou seki li ti manze ek linn perdi konesans avan mem ki lanbilans arive.» Lorsque David est arrivé à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, les médecins s’étaient rendu compte de la gravité de son état. «Mo garson ti gagn fraktir dan so latet.» 

 

C’est ce qu’a révélé l’autopsie. Il a poussé son dernier soupir aux petites heures, samedi. Hier, 1er avril, «tout le monde pensait qu’il s’agissait d’une blague de mauvais goût lorsque je leur ai appris ce qui s’était passé.» 

 

 Si, dans un premier temps, les proches de la victime n’avaient pas raconté aux enquêteurs les circonstances exactes du drame, les examens du médecin-légiste devaient vite révéler qu’il y avait eu foul play. Interrogé, le témoin oculaire a donné sa version des faits, conduisant ainsi à l’arrestation de Jovi Fidèle hier matin. Une charge provisoire de meurtre a été logée contre lui et il a été placé en détention. L’enquête est menée par le surintendant de police Daniel Monvoisin. 

 

La douleur de perdre un enfant, Marguerite Langevin l’a déjà vécue. Il y a 11 ans, elle perdait son aîné, qui était alors âgé de 26 ans. L’urémie avait eu raison de ce dernier. Elle a également deux filles plus âgées que David. Séparée du père de son enfant, Marguerite Langevin s’effondre lorsqu’elle confie que son fils faisait de son mieux pour la rendre fière. «Toulezour li ti pe fer so devwar mem ler. Li ti kontan aprann. Li ti dire mwa ‘‘mami mo pou fer an sort gagn enn bon travail. Mo promet twa’’. Je l’avais très bien élevé. Il était toujours respectueux et très apprécié dans la localité.» Il aura rendu l’âme avant même d’avoir pu tenir dans ses bras son neveu – dont l’arrivée est prévue pour vendredi prochain. «Il en aurait été le parrain.» Les obsèques de Louis David Parmessur sont prévues ce matin.