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Lettre pastorale aux jeunes | Le cardinal Maurice Piat : «Nous vivions très séparés avant l’Indépendance»

«J’avais 26 ans, j’étais jeune, comme vous aujourd’hui, quand l’île Maurice est devenue indépendante.» C’est en ces termes que, dans le cadre du carême, le cardinal Maurice Piat commence sa lettre pastorale qu’il adresse aux jeunes Mauriciens à la veille de la célébration du 50e anniversaire du pays. «J’ai été témoin de grandes souffrances liées aux bagarres raciales de Port-Louis avant la proclamation de l’Indépendance. Mais j’ai vu aussi se mettre en route, après l’Indépendance, un grand mouvement national pour faire réussir le développement de l’île Maurice», poursuit le cardinal.

 

Sa lettre aborde plusieurs thèmes : «Ma relecture des 50 ans de l’Indépendance, l’économie, la démocratie, la société mauricienne, l’Église et l’Indépendance, mon rêve pour l’île Maurice, l’écologie intégrale ou encore le ‘‘mauricianisme’’…» Tout en partageant son expérience, Maurice Piat invite les jeunes à réfléchir sur certains événements qui ont marqué ces dernières années. Il passe en revue plusieurs étapes du développement de Maurice, allant de l’industrie sucrière à la politique, en passant par la zone franche, l’éducation, l’industrie textile et notre société pluriculturelle.

 

«J’ai entendu, avec joie, plusieurs d’entre vous, jeunes Mauriciens, parler du bonheur que vous avez à évoluer dans un contexte social multiculturel. J’aime aussi beaucoup cette diversité qui se décline dans la cuisine, l’art et la musique, dans l’habillement et les traditions religieuses», dit-il. «Nous apprécions tous aujourd’hui le respect que témoignent les Mauriciens envers les traditions et les coutumes différentes de leurs compatriotes. Quand j’étais jeune, avant l’Indépendance, ce n’était pas tout à fait comme cela. Nous vivions très séparés les uns des autres.»

 

Il s’inquiète aussi des ravages que font des fléaux comme la drogue auprès de la jeune génération. «Aujourd’hui, malgré de meilleures conditions de vie, malgré des facilités sportives plus nombreuses et de meilleure qualité, malgré une plus grande diversité de loisirs, la consommation d’alcool et de drogues de toutes sortes chez les jeunes, et pas seulement chez eux, atteint des proportions inquiétantes et jamais atteintes auparavant. Je m’interroge sur ce que signifie ce phénomène. Est-ce le signe d’une certaine déception que beaucoup parmi vous ressentent dans vos relations avec vos parents ?»

 

L’avenir du pays est au cœur de ses préoccupations et, pour lui, c’est aux jeunes de réagir pour faire avancer les choses. «Vous pouvez faire une différence. Par votre manière de vivre, vous pouvez faire fleurir ce ‘‘mauricianisme’’ dont nous rêvons tous.»