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Les Mauriciens en France à l’heure de la présidentielle

Comment ont-ils vécu la campagne électorale ? Pour qui bat leur cœur ? Alors que se déroulera aujourd’hui le premier tour des élections présidentielles en France, des compatriotes qui s’y sont installés nous livrent leurs sentiments.

Les yeux du monde seront aujourd’hui tournés vers La France. Qui d’Emmanuel Macron, de François Fillon, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, entre autres, seront les deux candidats qui accéderont au second tour du 7 mai ? C’est aujourd’hui, dimanche 23 avril, que les Français se rendent aux urnes pour le premier tour des élections présidentielles 2017. Alors que les indécis s’annoncent avec un niveau record car «un électeur sur trois ne sait pas encore pour qui voter», ce premier tour peut être plein de surprises. Avec quatre candidats qui se tiennent dans un mouchoir de poche, la qualification pour le second tour risque de se jouer à des écarts de voix très faibles.

 

Le choix des électeurs se fera ainsi entre les favoris des sondages en se basant notamment sur ce qu’ils proposent pour une France où il fera mieux vivre. Il y a ainsi François Fillon qui est pour «le redressement économique et la fermeté», Benoît Hamon qui est pour «la protection sociale, l’écologie et la démocratie directe», Marine Le Pen avec «la réduction de l’immigration et le renforcement de la sécurité» au cœur de son programme, Emmanuel Macron qui est pour «plus de croissance et plus d’Europe», et Jean-Luc Mélenchon qui est pour «une nouvelle Constitution, moins d’inégalités et une autre Europe».

 

À quelques heures des élections et des résultats du premier tour, nous avons demandé à quelques Mauriciens installés en France pour qui battait leur cœur. Marie-Danielle Sababady, une habitante de Pontault-Combault dans le 77, vit en France depuis 38 ans. «L’ambiance ici est mitigée. Les Français veulent un changement radical. Ils en ont assez de la politique yo-yo gauche droite. Les gens sont déçus de la politique de Hollande, il n’a pas tenu sa promesse», confie Marie-Danielle par rapport à ce premier tour. «Mon coeur balance entre Hamon et Mélenchon. Je vais suivre mes convictions. Je vais voter utile, je vais voter Mélanchon pour son programme qui me va droit au cœur, tout en pensant à l’avenir de mes enfants et petits-enfants.»

 

D’un point de vue à l’autre, on s’intéresse à celui de Kevin Rajackhan : «J’ai 32 ans, je suis technicien en assurance complémentaire santé pour les salariés d’EDF et je voterai pour le candidat de la France insoumise à l’élection présidentielle. Je glisserai ainsi dans l’urne le nom de Jean-Luc Mélenchon.» Pour lui, comme pour son entourage, Mélenchon serait le candidat qui sort du lot. «J’ai longtemps été désintéressé de la politique. C’est la première fois que je prends le temps de lire les programmes», explique Kevin Rajackhan.«Jean-Luc Mélenchon est le candidat qui me paraît le plus honnête et solide. Son programme est le plus en adéquation avec mes valeurs. C’est celui qui est le plus visionnaire et qui sait le mieux parler aux jeunes. Il a su capter un auditoire qui n’était pas intéressé par la politique. Sur sa chaîne YouTube, il explique des points précis de politique et c’est intéressant. Il a vraiment su s’adapter au monde dans lequel on vit.»

 

Kevin Rajackhan ne raterait pour rien au monde l’occasion de voter aujourd’hui : «J’ai connu ce que c’était que d’être un étranger en France avec une carte de résidence. À la préfecture, je voyais le mauvais traitement que subissaient les étrangers. Je voterai avec fierté au nom de tous les résidents qui n’auront pas la chance de voter pour faire changer les choses.»

 

Comme beaucoup de Français, David Toofaneeram, qui vit en France depuis 17 ans, hésite encore : «J’hésite entre Le Pen et Macron.» Pour lui, il y a trop de laisser-aller dans son pays d’adoption : «Les Français veulent de l’ordre. Le pays a besoin d’un président ou d’une présidente avec du caractère. Paris est de plus en plus comme une poubelle. Il faut aussi une décision claire sur la question de l’immigration. Oui à ceux qui viennent en France pour travailler, car le pays aura toujours besoin d’étrangers pour travailler dans certains secteurs, et non à ceux qui veulent venir vivre ici en ne quémandant que les aides.» Un de ses amis, David Rucktooa, a déjà fait son choix. «Macron est plus plausible avec ses idées. Si je le choisis, c’est parce qu’il est celui qui est pour une France ouverte d’esprit et pour l’évolution des mentalités afin de faire avancer le pays.»

 

S’il y a ceux qui iront voter, il y a aussi ceux qui ne le feront pas. Parmi, la Mauricienne Brigitte Philippe. «Je ne voterai pas cette fois, bien que je sois en France depuis 38 ans. On te promet beaucoup de choses mais au final, il n’y a rien qui est fait. Je prends l’exemple des migrants. Il y a plein de familles en France qui attendent toujours d’êtres logées avec leurs enfants. Il y en a plein qui travaillent, qui ont des fiches de paye et qui sont toujours logées dans des hôtels, dans 10 m2. La politique et moi, nous ne sommes pas des potes», dit-elle. 

 

Toutefois, comme beaucoup, elle attendra aujourd’hui avec impatience que les urnes de cette présidentielle livrent leurs secrets.

 

Rendez-vous au Lycée des Mascareignes 

 

Les expatriés français qui sont à Maurice pourront aussi aller voter aujourd’hui. Il leur faudra se rendre au Lycée des Mascareignes, à Moka. Le centre de vote, situé dans la salle Malcolm de Chazal, sera ouvert de 8 à 20 heures. Lizzie Secondis, qui est à Maurice actuellement, ne ratera pas l’occasion d’aller voter, même si elle est loin de son pays d’adoption :«J’irai voter et je donnerai ma voix à Emmanuel Macron. Je ne sais pas s’il fera mieux que les autres mais je crois au changement. On a besoin de changement.»

 

Une élection sur fond de frayeur

 

«Comment ne pas avoir peur. C’est de plus en plus fréquent», confie Deodass, un jeune Mauricien vivant en France, en référence au dernier attentat qui a touché son pays d’adoption jeudi soir. Lors de cette attaque, un policier, Xavier Jugelé, est tombé sur les Champs-Elysées, tué de deux balles dans la tête. Un mot manuscrit défendant «Daech» a été retrouvé près de l’assaillant. En sus de l'attentat, les électeurs sont aussi déboussolés par une campagne marquée par plusieurs affaires, dont l'affaire Fillon.