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Le secret du bonheur norvégien raconté par des Mauriciens

La qualité de vie en Norvège a convaincu Caroline Yallappa de s’y installer.

Ils ont quitté notre île paradisiaque, ayant préféré le climat froid de la Norvège. Ces Mauriciens, qui ne regrettent en rien leur décision, nous racontent ce qui les a poussés à y poser leurs valises.

La recette du bonheur ! Les pays nordiques l’auraient trouvée d’après le World Happiness Report 2017. Le 20 mars, un rapport annuel en fonction de l’aide sociale, la liberté, la générosité, l’honnêteté, l’espérance de vie, le PIB par habitant et la confiance accordée aux dirigeants a établi que la Norvège est le pays où l’on vit le mieux. Dans leur quête du bonheur, des Mauriciens, implantés en Norvège, nous racontent leur expérience. 

 

L’éducation gratuite est l’une des raisons ayant poussé Caroline Yallappa à s’installer en Norvège. Originaire de Quatre-Bornes, la jeune femme de 30 ans a toujours rêvé de trouver son eldorado, qu’il soit à Maurice ou ailleurs. «C’est à Trondheim que cette aventure a commencé. Une ville estudiantine et internationale, elle a un charme unique. J’ai fait les allers-retours entre ma terre d’accueil et mon île natale. Après un passage de 11 mois à Maurice, je suis ‘‘rentrée” en Norvège il y a un an et demi.» Aujourd’hui, elle mène une vie tranquille et s’est installée à Oslo. «Le pays mérite ce titre de “meilleur pays au monde», dit-elle, car «l’égalité du genre est une réalité. Ma mère rêvait d’aller dans ce pays car elle disait que les hommes et les femmes avaient le même traitement et j’aimerais lui dire que c’est effectivement le cas. Je travaille et mon salaire est le même que celui de mon collègue homme. On a les mêmes droits et ce, même si je suis étrangère.» 

 

Enn sel lepep, enn sel nasion

 

La sécurité en Norvège l’a aussi beaucoup fascinée. «Je me sens libre et je ne ressens nullement le besoin de me retourner dans la rue quand je rentre tard le soir. Tous les éléments sont réunis pour faire de la Norvège un pays génial. En pensant au mode de vie ainsi qu’à la qualité de vie de tous les jours, la question ne se pose pas.» Et d’après elle, les Norvégiens adorent leur pays. «La langue que seuls les Norvégiens parlent est une force de caractère.»

 

Âgé de 28 ans, Rajeev Busgeet est originaire de Plaine-des-Papayes. Aujourd’hui, il vit à Elverum, à deux heures au nord d’Oslo, où il s’est installé depuis septembre 2011. Il gagne sa vie comme barman. Après avoir étudié au collège Royal de Curepipe, il est allé aux États-Unis pour des études tertiaires mais «je me suis rendu compte que ce pays n’était pas pour moi à cause de la situation socio-économique et politique, entre autres». 

 

«À l’époque, je partageais un appartement avec des étudiants norvégiens. Pendant les vacances de 2011, je suis allé leur rendre visite en Norvège en tant que touriste et j’ai beaucoup aimé le pays.Du coup, j’y suis resté.» Il ne regrette pas sa décision car pour lui, les raisons qui font de la Norvège le pays où l’on vit le mieux sont multiples. «La situation socio-économique est très stable. La Norvège mise beaucoup sur les petites entreprises familiales, donc il n’est pas impératif d’avoir un degré en management pour ouvrir son entreprise, ce qui laisse une chance à tout le monde de grimper l’échelle sociale.»  

 

Rajeev Busgeet estime que les Norvégiens et les autres pays scandinaves pensent en tant qu’«enn sel lepep, enn sel nasion», «comme on le dit si bien à Maurice mais qu’on ne pratique pas vraiment. Il y a des bureaux et des organisations publics, et non gouvernementaux qui ont pour but d’aider la population, surtout les défavorisés.»  Il considère la Norvège comme un véritable welfare state. «Il ne suffit pas à un Norvégien de recevoir l’un des meilleurs salaires au monde, il faut aussi que son voisin soit bien payé. Ce système fait que le niveau de crime reste très bas et rend les citoyens plus heureux.»

 

Notre troisième interlocuteur, qui a souhaité garder l’anonymat, a quitté notre île en 1998 après être tombé sous le charme de l’excellent plan social qu’offre ce pays scandinave. L’ingénieur de 44 ans, qui est un ancien habitant de Curepipe, vit actuellement à Trondheim. «Les chômeurs bénéficient d’une assistance financière et d’un programme de reconversion dans d’autres secteurs. De plus, les licenciés obtiennent 100 % de leur salaire jusqu’à deux ans après avoir perdu leur emploi.» Des reproches, «les habitants en ont très rarement à faire au gouvernement». «Les Norvégiens travaillent 37,5 heures ou moins par semaine. Le gouvernement décourage de travailler plus pour gagner plus et met plutôt l’accent sur l’aspect humain, la famille et les activités comme le sport et la musique après les heures de travail.»

 

Les plages de rêve de notre petite île ne suffisent malheureusement pas pour qu’elle soit décrétée le pays le plus heureux du monde. Classée à la 64e place, elle est tout de même le deuxième pays le plus heureux en Afrique, après l’Algérie. «À mon sens, Maurice mérite une meilleure place à ce classement. Il fait bon de vivre ici mais rien ne remplace son chez soi», estime Caroline Yallappa.