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Le meurtrier de Rachelle Rose condamné à 13 ans de prison | La mère de la jeune femme : «Je n’ai pas de mot pour décrire ma révolte»

Trois ans après le meurtre atroce de sa fille, tuée de 31 coups de couteau par son ex-petit ami, Patricia Rose estime que justice n’a pas été rendue à son enfant chérie. Le meurtrier a écopé de 13 ans de prison devant la Cour d’assises, le vendredi 26 mai. Entre révolte, tristesse et incompréhension, elle s’est confiée à 5-Plus à la veille de la fête des Mères.

Pour Patricia Rose, il est hors de question de craquer. Elle refuse de se laisser abattre et de verser la moindre larme. Sa peine est tellement immense qu’elle l’a comme anesthésiée, voire endurcie. Et le choc qu’elle a eu en prenant connaissance de la peine dont a écopé le meurtrier de sa fille Rachelle n’a pas arrangé les choses. Le juge Benjamin Marie Joseph a condamné Thierry Agathe à 13 ans de prison, le vendredi 26 mai. «Je n’ai pas de mot pour décrire ma révolte. Ma fille a quand même été tuée de 31 coups de couteau», lâche Patricia avec force. 

 

Le visage fermé, elle a le sentiment d’être seule contre tous et que justice n’est qu’un vain mot. «Ma fille avait toute la vie devant elle. Elle avait des rêves plein la tête. Mais on a volé sa vie de 31 coups de couteau. Je ne sais pas si un jour j’arriverai à pardonner à son meurtrier. Et je me demande quel signal la justice envoie à la société», confie-t-elle, toute secouée. 

 

Déception immense

 

Sa vie à elle a été complètement bouleversée depuis ce triste dimanche du 26 janvier 2014. Jour où Rachelle, 21 ans, a connu une fin atroce chez son ex-petit ami Thierry Agathe, à Cité Argy, Flacq. Lors d’une dispute, ce dernier s’en était pris violemment à la jeune fille avec un couteau. Ensuite, il avait tenté de se suicider. Un drame qui, à l’époque, avait choqué toute l’île. Thierry Agathe, 22 ans alors, et Rachelle Rose venaient de mettre fin à leur relation amoureuse, quelques semaines seulement avant la tragédie. 

 

Ses proches, surtout ses parents effondrés par la douleur, n’avaient qu’un souhait depuis : que justice soit rendue à cette jeune fille qui avait toute la vie devant elle pour réaliser ses rêves. Patricia Rose avait même organisé une marche quelques jours après la mort de sa fille avec des proches d’autres femmes mortes sous les coups de leur conjoint pour dire «NON» à la violence meurtrière envers les femmes et réclamer justice pour toutes. 

 

Aujourd’hui, la déception des parents de Rachelle est immense. «Je ne pourrai jamais faire le deuil de ma fille», lâche son père Gérard Rose qui vit en France avec son fils Michael, 22 ans. Pour Patricia qui a perdu sa fille, c’est aussi très dur d’être séparée de son fils par la distance.

 

La fête des Mères, célébrée en ce dimanche 28 mai, sera encore une fois cette année plus une épreuve pour elle qu’autre chose. Hier, samedi 27 mai, lors de notre rencontre, elle nous confiait que cette célébration avait perdu pratiquement tout son sens depuis la mort de Rachelle. Mais cette année, ce jour est encore plus significatif. Pour cause. «J’ai comme le sentiment qu’on m’a enlevé Rachelle une deuxième fois. Et que cette fois, on me l’a enlevée seulement deux jours avant la fête des Mères.Je n’arrive vraiment pas à comprendre», avance-t-elle, totalement impuissante. 

 

Et trois ans seulement après la disparition de sa fille, la douleur de cette mère est toujours vive. «Rachelle était très différente de son frère. Michael est un jeune homme plutôt réservé. Rachelle était tout le contraire. Elle aimait chanter à tue-tête, faire des blagues. Elle était une amoureuse de la vie.  Elle était une fille spontanée. De plus, elle avait décroché de bons résultats en HSC et comptait se rendre en France pour étudier le journalisme.» 

 

Mais en ce dimanche 26 janvier 2014, les rêves de la jeune fille se sont brisés violemment. Emportés par la folie meurtrière de Thierry Agathe. Malgré sa peine et sa désillusion, Patricia Rose essaie de garder le meilleur de sa fille chérie. S’il y a une chose qu’elle n’oubliera jamais, c’est son sourire de Rachelle. Cette lumière qui émanait d’elle. Cela l’aide malgré tout à avancer.

 

Thierry Agathe a été condamné à 13 ans de prison en Cour d’assises.