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L’affaire Husein Abdool Rahim : une semaine mouvementée

Quelques jours plus tôt, l’affaire Bet365 éclate. Ravi Yerrigadoo démissionne de son poste d’Attorney General suite aux accusations d’Husein Abdool Rahim (photo). Ce parieur professionnel l’accuse, ainsi que Sylvio Sundanum et l’avocat Dick Kwan Tat, d’avoir participé à un montage financier illégal qui s’apparente à du blanchiment d’argent. La lettre signée par l’ex-Attorney General et tamponnée de son bureau pour donner un laisser-passer à Husein Abdool Rahim, qui est alors sous le coup d’une accusation d’escroquerie, circule. Ses révélations sont publiées dans l’express, documents manuscrits et screenshots à l’appui, et consignées dans un affidavit en 125 points. Sauf que tout prend une autre tournure lorsque Husein Abdool Rahim décide de se rétracter. Retour sur une semaine houleuse. 

 

Lundi 18 septembre : Nad Sivaramen, directeur des publications du groupe La Sentinelle, et Me Ashley Hurhangee, un des avocats d’Husein Abdool Rahim, se rendent au siège de l’ICAC pour remettre une lettre manuscrite qui serait signée par Ravi Yerrigadoo et dans laquelle des instructions pour des voyages à l’étranger et l’ouverture de comptes bancaires seraient données. 

 

Mardi 19 septembre : Alors que le scandale fait rage, un autre rebondissement surgit. L’amie intime d’Husein Abdool Rahim porte plainte contre lui, l’accuse de sextorsion et d’avoir été violent envers elle. C’est la deuxième plainte de la jeune femme qui avait déjà accusé, une semaine plus tôt, Husein Abdool Rahim d’une escroquerie de Rs 500 000. Face à ces nouvelles accusations, le parieur dément formellement. 

 

Mercredi 20 septembre : L’avocat Samad Golamaully envoie une lettre à Me Ashley Hurhangee pour le mettre en garde contre Husein Abdool Rahim qu’il qualifie d’«escroc professionnel». Ashley Hurhangee, lui, assure que les preuves que détient son client ne mentent pas. Dans les colonnes de l’express, Husein Abdool Rahim continue de démentir les accusations de sa petite amie. Cependant, face aux interrogations de son avocat qui lui présente des messages échangés entre la plaignante et lui, il finit par craquer et avoue qu’il a menti sur cette affaire de sextorsion en affirmant que c’était une «plaisanterie»

 

Jeudi 21 septembre : Ashley Hurhangee se retire et fait le choix de ne plus défendre Husein Abdool Rahim pour une question d’éthique. L’avocat précise toutefois que l’affaire de sextorsion n’a rien à voir avec celle de Bet365 qui implique Ravi Yerrigadoo. Husein Abdool Rahim, qui est en quête d’immunité sous la PoCA, se retrouve sous le coup d’un interrogatoire under warning. L’express décide de «prendre ses distances» de l’affaire de sextorsion mais se positionne sur celle de Bet365. «We stand by the facts alone. Il ne faut pas s’éloigner de l’essentiel : les pratiques condamnables, soutenues par des documents (des aveux de l’Attorney General aussi) en faveur d’un personnage controversé», écrit Nad Sivaramen dans son édito. 

 

Revirement de situation : À 16h30, sur les ondes de Radio Plus, Husein Abdool Rahim se rétracte dans l’affaire Bet365. «Je retire toutes mes allégations contre Ravi Yerrigadoo», assure-t-il à l’antenne, avant d’affirmer avoir été «manipulé» par Roshi Bhadain, l’un des avocats, et par le journal l’express pour faire «tomber Ravi Yerrigadoo». S’il soutient que l’accusation de blanchiment et d’ouverture de compte bancaire à l’étranger est fausse, Husein Abdool Rahim assure que le document manuscrit qui donnerait des instructions pour l’ouverture des comptes à l’étranger ainsi que les messages WhatsApp sont véridiques. Ravi Yerrigadoo, contacté au téléphone par cette radio privée, dit pardonner à Husein Abdool Rahim. Après l’émission, ce dernier se rend directement aux Casernes centrales pour faire sa déposition. 

 

Vendredi 22 septembre : Après sept heures d’interrogatoire la veille, Husein Abdool Rahim est de nouveau attendu aux Casernes centrales. Jeudi soir, en direct à la radio, il explique que l’affidavit qu’il a juré a été écrit par plusieurs personnes, dont des journalistes. Dans son édition du jour, l’express choisit ainsi de revenir sur la rédaction de cet affidavit, expliquant à ses lecteurs comment tout s’est fait. Face aux accusations de complot, Nad Sivaramen s’explique dans une interview. «Nous avons fait de l’investigative journalism. Nous avons recoupé des informations, contre-vérifié les informations, encadré un whistleblower, l’avons sécurisé.» Alors que l’affaire prend une autre tournure et devient, aux yeux de nombreuses personnes, la guerre des médias. Entre-temps, Sylvio Sundanum et Me Dick Kwan Tat, les deux autres protagonistes de cette affaire, réagissent et se disent soulagés et heureux. Ils se rendent aux Casernes centrales pour s’expliquer. Ravi Yerrigadoo s’y rend aussi pour répondre aux questions des enquêteurs et crie au complot.  

 

Samedi 23 septembre.Husein Abdool Rahim devait se rendre de nouveau aux Casernes centrales pour poursuivre sa déposition dans le cadre de sa nouvelle version des faits. Mais après deux jours d’interrogatoire, il a demandé à reporter son interrogatoire, étant trop fatigué. Sylvio Sundanum s’est, lui, de nouveau rendu aux casernes. À l’heure où nous mettions sous presse, des rumeurs de convocation des journalistes qui auraient participé à la rédaction de l’affidavit déposé par Husein Abdool Rahim circulaient.