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Lâché par le MTC : Bud Gujadhur n’a pas dit son dernier mot !

L’industrie des courses a vécu une semaine très agitée dans le sillage de l’affaire Gemmayze Street qui (re)plonge les courses dans leurs travers un peu plus de six mois après le scandale Zip It. Le MTC a déjà désigné les coupables : le jockey Fausto Durso et l’entraîneur Bud Gujadhur.

Les courses, qui n’en finissent pas de dominer les actualités pour de mauvaises raisons, touchent une nouvelle fois le fond. Déjà au centre d’une grosse controverse en décembre de l’année dernière avec la course truquée remportée par le cheval Zip It qui avait débouché sur une cascade de suspensions, les courses hippiques amorçaient, depuis peu, un semblant de remontée dans l’opinion publique. Mais, depuis le déroulement des ‘Guineas’ samedi dernier, elles provoquent une vive colère chez le public, mais aussi au plus haut niveau du Mauritius Turf Club.

L’organisateur de courses, acculé, a vite désigné les coupables. Le verdict était assommant mardi : six mois de suspension pour le jockey Fausto Durso, qui pilotait le cheval Gemmayze Street (assortie d’une amende de Rs 100 000) et pour Bud Gujadhur, l’entraîneur du cheval (outre une amende de Rs 200 000). Le MTC a, dans la foulée, révoqué leurs licences !

La sentence infligée au cavalier Durso était attendue dans la mesure où celui, qui avait réalisé une des plus belles montes jusqu’ici dans la présente saison de courses dans le Barbé sur le cheval Polar Bound, s’est comporté d’une manière scandaleuse sur Gemmayze Street. Il a tout fait pour faire perdre le grand favori Albert Mooney, tout en ruinant ses propres chances de vaincre, aussi minimes étaient-elles au départ de la course.

En revanche la sanction contre Bud Gujadhur divise. Fallait-il qu’il soit sanctionné coûte que coûte ou aurait-t-il, tout simplement, fait les frais d’une série de sanctions impliquant ses jockeys depuis sa nomination comme entraîneur qui remonte à 1984 ? Et il y en a pas mal.

Il parle de « mockery of the Rules »

Quoique encore sous le choc devant la tournure des évènements, Bud Gujadhur ne pose pas pour autant les rênes. Au contraire, il les reprend et part résolument en guerre contre le MTC. Dès le lendemain de sa révocation, il entre une injonction en cour réclamant la suspension de sa révocation. Le Senior Puise Judge, le Juge Edy Balancy, lui accorde, dans l’après-midi un ordre intérimaire, demandant au MTC de suspendre temporairement la révocation de la licence de Bud Gujadhur. 24 heures plus tard, les deux parties se donnent rendez-vous et l’affaire est reportée au 23 juillet prochain.

Bud Gujadhur, connu pour ses déclarations fracassantes – c’est lui qui avait parlé de « financial constraints » alors qu’il discutait du rôle d’un Chief Stipe dans le passé  - ne digère pas la manière dont il est traîné dans la boue par le Club, dont il est membre depuis de très longues années.

Présent au Champ de Mars hier

Il refuse catégoriquement de porter le chapeau dans cette triste affaire d’autant que ses instructions, qui sont à l’origine du coup de tonnerre ressenti au Champ de Mars cette semaine, étaient données au jockey Durso en présence d’un ‘stipe’, en la personne de Samraj Mahadia. Dans son proche entourage, on est d’avis que Bud Gujadhur peut être certain de gagner son cas en appel. « If the MTC did not find anything wrong with the instructions before the running of the race, how could they charge, suspend and revoke the trainer? Somewhere, something is wrong”, déclare-t-on dans le milieu proche de l’entraîneur de l’écurie Foo Kune – il l’est toujours après l’ordre intérimaire émis en sa faveur. Il était du reste présent au Champ de Mars hier en tant qu'entraîneur de l'écurie Foo Kune.

Dans son affidavit juré cette semaine, Bud Gujadhur, représenté par Me Gavin Glover et Jaykur Gujadhur, ne fait pas dans la dentelle contre un MTC qu'il est déterminé à combattre  « flat out » jusqu’au but. Il considère, en effet, que la révocation de sa licence est “unfair, illegal, unlawful, arbitrary, biased against the rules of natural justice and it is causing me irreparable damage and prejudice as my professional integrity is being soiled and my reputation dragged in the mud even before I have had the right to appeal against the decision of the RS on which was based the decision of the Administrators” tout en ajoutant que ces derniers, selon lui, “are making a mockery of the Rules and are perverting the spirit and the philosophy of the Rules.”

Bud Gujadhur, qui a souvent vanté ses qualités de «fighter» dans ses entretiens à la presse, retrousse les manches. Il s’apprête à disputer une des plus grandes batailles de sa carrière : prouver son innocence dans l’affaire Gemmayze Street.

Le départ de la « course » vient d’être donné et Bud Gujadhur  n’a pas forcément encore dit son dernier mot !

 


Un cas qui dépasse le cadre hippique

Les coups de téléphone pleuvent, dit-on, depuis la révocation, par le MTC, de la licence de Bud Gujadhur comme entraîneur, décision qui a été entre-temps suspendue. Ce cas interpelle. Au plus haut niveau. Bud Gujadhur est, après tout, une figure incontournable dans le monde des finances et plusieurs personnalités du pays gardent, en ce moment, un œil sur l’évolution de la situation dans le monde hippique. Au MTC, c’est « business as usual ». Ses dirigeants sont sereins en marge de la bataille juridique qui attend le Club en cour suprême. D’ailleurs, le président Gilbert Merven et Jean-Marc Ulcoq, membres de la direction, n’ont pas hésité à répondre favorablement à l’invitation de l’Afrique du Sud où ils ont assisté, hier, au July Handicap, l’épreuve la plus richement dotée dans ce pays.