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La tendance nappy : Pour une touffe festival

Caresser les frisottis. Cajoler le crépu. Chouchouter la bouclette rebelle. C’est dans l’hair du temps : vive le naturel ! La tendance nappy, vous connaissez ? Il s’agit d’une contraction entre les mots natural et happy. Et ça veut dire quelque chose de tout simple (et en même temps super compliqué) : renoncer aux artifices, aux traitements agressifs et chimiques, assumer et afficher ses cheveux et sa beauté naturels. Lisseur, produits défrisants et shampoings qui lissent et autres machins chouettes du genre : direction poubelle ! Et c’est pour célébrer cette heureuse révolution de la touffe que deux jeunes filles ont décidé de se lancer dans une belle aventure : organiser un festival spécial nappy et curly, le Nappy and Curly Fest. Pour y arriver, elles ont besoin d’un coup de main (voir plus bas).

 

Axelle Figaro, 16 ans, et Kersee Raphaël, 21 ans, ont décidé de ne plus se crêper le chignon sur les défrisants et d’assumer pour la première, ses boucles, et pour la seconde, ses cheveux crépus. Début décembre (si tout se passe bien), leur festival – qui est plus un défilé – deviendra une réalité. Dans leur tête, elles ont tout imaginé. Des mannequins (tout se passe au niveau de la tignasse) aux cheveux bouclés, crépus et frisés feront le show sur le catwalk. «Nous avons déjà reçu plusieurs candidatures. Je me suis inspirée de la Black Fashion Week de Paris», explique Kersee. En ce moment, elles enchaînent les démarches afin d’ancrer dans le réel cet événement. Malheureusement, elles ne reçoivent pas toujours des réponses positives à leurs demandes mais elles s’accrochent !

 

Ainsi, elles s’inscrivent dans le mouvement international qui fait un pied de nez aux diktats de la beauté (qui font croire qu’il n’y a de beau que les boucles parfaites et les cheveux bred sinwa). «Quand on regarde les compétitions de beauté, on voit très rarement des femmes aux cheveux naturels. Des femmes auxquelles on peut s’identifier. C’est pour cela que nous avons décidé de faire quelque chose», explique la plus jeune des deux, qui est au collège Lorette de Mahébourg. Elle n’a certainement pas totalement conscience du poids de telles initiatives. Assumer ses cheveux, c’est aussi, souvent, assumer la couleur de sa peau et ses origines.

 

Les stéréotypes du «mazambik» s’invitent toujours, d’ailleurs, dans la conscience collective locale. Mais ces idées reçues n’existent pas qu’à Maurice. D’ailleurs, les origines du mouvement nappy remontent aux Black Panthers : l’afro était alors un signe de revendication politique. Aujourd’hui, le signe de la touffe est moins marqué ethniquement (mais toujours un peu quand même) et est plus tourné vers un féminisme capillaire (les stars afro-américaines en jouent). Assumer ses cheveux au naturel, ce serait comme décider de ne pas porter de maquillage (ou d’en porter, justement) : il s’agit simplement d’une question de liberté, d’affranchissement.

 

Kersee, téléconseillère à Outremer Telecom, affiche avec fierté ses cheveux naturels depuis quelque temps déjà. Le changement ne s’est pas fait sans difficulté (rien de plus normal au vu de l’image de la femme et de ses tifs dans les médias). «Ce n’est pas facile de trouver ses cheveux beaux, de les accepter et d’en faire un atout», confie celle qui a participé au concours de beauté Miss Supranational en 2015. Néanmoins, grâce aux conseils d’une cousine – qui s’était mise au nappy–, elle a décidé de laisser respirer ses cheveux. De leur rendre leur liberté, quoi ! Néanmoins, le conte de hairne ressemble pas à une mèche lissée. Il y en a des frisottis ! Parce qu’il faut du temps et les bons produits pour prendre soin de sa touffe : «Il faut des produits sans silicone ni sulphate. Il faut les nourrir avec des masques. Faire attention à ce qu’on mange. Et boire beaucoup d’eau. C’est un tout.»

 

Et ça peut même coûter un peu ! Mais il suffit parfois de discuter avec des girlsau naturel afin de trouver les bons plans et de se faire des masques réalisés avec des produits du quotidien pour nourrir sa chevelure.«Au début, c’était compliqué. Mais quand on se lance, ça fait un bien fou.» D’ailleurs, Kersee sait que d’autres jeunes femmes veulent briser leurs chaînes mais n’osent pas toujours parce qu’elles ne savent pas comment s’y prendre. Alors, ce festival a pour but de créer des liens, de réunir et de fédérer autour de la cause du cheveu libéré, délivré (le Collectif Fudge’hair avait organisé une rencontre en avril allant un peu dans ce sens).

 

Kersee et Axelle voient également plus loin. Elles souhaitent engranger un mouvement plus large autour des défilés avec la possibilité de révéler au grand jour le talent des mannequins nappyqui défileront pour elles. Mais aussi de faire souffler un vent sur les concours de beauté. Mais il leur faut d’abord passer l’épreuve du festival ! Et donner envie aux autres de caresser leurs frisottis, de cajoler le crépu, de chouchouter la bouclette rebelle…

 

Elles ont besoin…

 

… D’un lieu pour organiser cette petite fiesta des cheveux naturels.

 

… D’un lieu où peuvent se tenir les répétitions (dans le centre de l’île  de préférence).

 

... De sponsors : pour les vêtements et les accessoires (entre autres choses).

 

Pour les contacter, deux courriels sont à votre disposition : figaroaxelle03@gmail.com, kerssyr@gmail.com.