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Junior Achievement Programme : l’autonomisation des femmes devient une réalité

Les membres de JAM ont aidé à faire de ce programme un succès.

Elles étaient une vingtaine au départ. Mais seules douze femmes ont terminé le parcours qui leur était proposé. Nous avons rencontré ces femmes, issues des longères de Baie-du-Tombeau et dont la grande majorité a décroché pour la première fois un certificat.

Elles éprouvent un sentiment de fierté, de joie. Grâce à leurs efforts et à leur détermination, ces douze femmes, toutes des habitantes de Baie-du-Tombeau, tiennent aujourd’hui entre les mains leur certificat. Et même si elles savent que cela n’équivaut pas à un diplôme universitaire, pour elles, c’est un rêve qui se réalise.

 

Pamela Remy, mère de sept enfants, a cessé d’aller à l’école après un échec aux examens du Certificate of Primary Education. Depuis, elle n’avait jamais eu la chance de suivre ne serait-ce qu’une formation. Jusqu’à ce qu’elle entende parler de deux ONG : Mauriciens Sans Frontières et Junior Achievement Mascareignes (JAM). Depuis quelques années, Mauriciens Sans Frontières effectue un travail de terrain et un suivi régulier auprès des habitantes de Baie-du-Tombeau afin de les encadrer dans leur vie quotidienne. Et c’est avec la collaboration de cette ONG que des habitantes de Baie-du-Tombeau ont bénéficiédu Junior Achievement Programme de JAM, dont le but est d’éduquer les femmes afin de les rendre autonomes.

 

Jessica Fanchin, Education and Support Officer auprès de JAM, et sa collègue Reena Rampadaruth, Programme Manager, expliquent que le programme proposé, intitulé Notre Quartier, avait pour but de faire découvrir aux bénéficiaires les services et métiers qui existent dans leur localité ainsi que les différents secteurs de l’économie qui sont exploitables. «Nous nous sommes réunis pendant cinq semaines au centre social de Baie-du-Tombeau. Au départ, il y avait vingt femmes mais nous avons terminé avec douze d’entre elles. Elles ont appris à travailler en équipe, à gérer un budget, ainsi que les différentes étapes vers la création d’une petite entreprise afin qu’elles soient autonomes financièrement», explique Jessica Fanchin. Mais le chemin parcouru ne s’arrête pas là pour ces douze femmes. Un suivi régulier sera effectué auprès d’elles, explique Reena Rampadaruth :«Nous ne comptons pas les abandonner. Nous allons les suivre pour voir leur évolution.» 

 

Pamela Remy est plus que jamais déterminée à se lancer dans la création d’un petit commerce. «J’ai appris à gérer un budget. Je suis sûre que je pourrai tenir un petit commerce et vendre des plats bien de chez nous, que je compte préparer», confie-t-elle, enthousiaste. Rosida Bibi Lisette, pour sa part, n’a aucun projet pour le moment. Mais elle confie que cette formation lui a permis de rencontrer d’autres femmes de la région et d’apprendre de nouvelles choses. «La vie est difficile à Baie-du-Tombeau. La localité a mauvaise réputation à cause des fléaux sociaux. C’est pour m’éloigner de tout cela que je suis venue suivre cette formation et ainsi meubler mon temps. Peut-être que plus tard, cela me servira.» 

 

De son côté, Joanne Legoff, 26 ans, mère de deux enfants âgés de 2 ans et de 3 ans, estime que cette formation est un outil non négligeable pour sortir de la misère. «Des fois, nous cherchons du travail mais nous ne sommes pas embauchées car,dès qu’une personne apprend que nous venons des longères, nos chances sont réduites. Mais si nous devenons nos propres patrons, nous pourrons nous débrouiller seules et ne pas avoir à subir des préjugés.»Elle poursuit : «Je sais maintenant quels sont les secteurs que je pourrai exploiter dans la région. Par exemple, il y a un seul magasin de vêtements. Mais il faut trouver le capital avant de se lancer», explique la jeune femme qui ne se laisse pas pour autant décourager. 

 

Edwige Louise, de Mauriciens sans Frontières, compte bien veiller sur ces douze bénéficiaires afin qu’elles ne mettent pas leur formation au placard.  «Cela fait plusieurs années que nous suivons ces femmes. Elles sont suivies régulièrement par des médecins, par moment nous faisons des appels à l’aide. Nous les aidons au cas par cas. Le but n’est pas de les assister mais de les rendre autonomes, d’où cette formation», fait-elle ressortir. 

 

Elle lance un appel aux Mauriciens afin qu’ils viennent rejoindre Mauriciens Sans Frontières pour agir auprès des plus vulnérables. Ce, afin de leur permettre de dépendre d’eux-mêmes grâce à un suivi et un encadrement réguliers.