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Joseph Joan Prudence, déclaré mort à l’état civil et privé de pension : «Le gouvernement est à blâmer dans cette affaire»

Tout a l’air sombre dans l’univers de Joseph Joan Prudence.Car cet habitant de Baie-du-Tombeau, âgé de 60 ans, nage en plein cauchemar depuis un moment. Il est considéré comme mort pour l’État, alors qu’il est bel et bien vivant. Ce modeste pêcheur qui vit dans une petite maison en tôle n’a déjà pas une vie facile. Et voilà qu’à cause de son problème d’identité, il est privé de la pension de vieillesse qu’il aurait dû toucher depuis août 2016, quand il a eu 60 ans. 

 

Son calvaire a commencé il y a deux ans, soit le jour où sa femme s’est rendue à un bureau de l’état civil pour faire sa carte d’identité biométrique. Aileen Prudence est alors informée d’une chose qui la fera d’abord rire avant qu’elle ne perde complètement le sourire.«On m’a dit que j’étais divorcée depuis longtemps et que je ne pouvais avoir une carte d’identité sous mon nom de femme mariée. L’officier en question m’a aussi appris que mon mari était décédé», confie-t-elle. Comme l’homme reste sur sa position malgré ses explications, elle s’empresse d’informer son époux de la situation. Ce dernier se rend à son tour au bureau de l’état civil où on lui raconte la même histoire.

 

«J’avais ma pièce d’identité et mon certificat de mariage avec moi pour leur montrer qu’il s’agissait bien de moi et qu’il n’y avait aucune erreur. On m’a alors donné un certificat de décès sur lequel était inscrit mon nom. J’ai compris qu’il s’agissait d’une autre personne qui portait le même nom que moi mais qui habitait au Morne. Il était né à Rodrigues, comme moi», précise Joseph Joan Prudence. L’autre Joseph Prudence est décédé le 1er novembre 2012, comme le stipule son acte de décès, et était effectivement divorcé de son épouse. Malgré tout, le problème de celui qui habite à Baie-du-Tombeau n’est toujours pas résolu.  

 

«Je bénéficie d’une assistance légale mais mon problème est toujours entier. Je n’ai pas ma nouvelle carte d’identité. Ma femme non plus. J’aurais dû toucher ma pension depuis août mais ce n’est toujours pas le cas à cause de toute cette histoire. Je ne sais plus quoi faire. C’est le gouvernement qui est à blâmer dans cette affaire», lâche notre interlocuteur qui ne sait plus à quel saint se vouer. Il veut tout simplement qu’on reconnaisse son identité et que ses droits de citoyen mauricien soient respectés.