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Jean-Pierre, 55 ans, meurt après une agression | Michel Appavou : «Mon fils a connu une fin atroce»

Cet homme de 78 ans digère très mal la mort tragique de son fils aîné.

Ce quinquagénaire, habitant Quatre-Bornes, est mort après 10 jours d’hospitalisation. Il aurait été roué de coups par un groupe de jeunes dont l’identité reste un mystère. Un drame qui choque et révolte sa famille. Récit.

Il vit un terrible drame. À 78 ans, Michel Appavou connaît l’un des moments les plus pénibles de sa vie, un moment qu’aucun parent ne devrait avoir à vivre. Il a perdu son fils Jean-Pierre, 55 ans, dans des circonstances horribles. Et ce, deux mois seulement après avoir perdu son épouse Marlène, décédée à la suite d’une longue maladie.

 

L’air abattu, désemparé, perdu, le septuagénaire est le visage même de la tristesse quand nous le rencontrons à son domicile, à la rue Odette-Ernest, à Quatre-Bornes, le vendredi 18 mai. Autour de lui, des proches qui font tout leur possible pour le soutenir. La journée a été difficile, très difficile pour Michel Appavou car c’est celle où il a enterré son fils aîné, mort quelques jours après une sauvage agression. «Mon fils a connu une fin atroce et pénible», pleure amèrement le vieil homme. Son fils, un célibataire, vivait avec lui et avait promis de veiller sur ses parents.

 

Michel Appavou a gardé espoir jusqu’au bout que son fils allait s’en sortir mais il n’a pu que s’incliner devant la fatalité du destin. «Nous avons tous cru qu’il allait s’en sortir. Il avait repris des forces, le 13 mai, avant de sombrer dans le coma définitivement le 16 mai. Il a poussé son dernier soupir aux petites heures du matin, le lendemain.»

 

Jean-Pierre Appavou est décédé, le jeudi 17 mai, après avoir passé dix jours à l’hôpital de Candos. Il y avait été admis trois jours après avoir été tabassé par plusieurs personnes, le jeudi 3 mai. Selon ses proches, il est rentré à la maison par la suite sans en parler à quiconque. D’ailleurs personne jusqu’ici ne sait par qui excatement il a été agressé, si ce n’est par une bande de jeunes, et à quel endroit exactement. Ce n’est que le dimanche 6 mai qu’il se rendra à l’hôpital. «Il se tordait de douleurs et sa tête avait commencé à enfler», explique un de ses neveux. Une nièce l’accompagne alors à Candos. Là-bas, Jean-Pierre subit plusieurs examens dont un x-ray avant d’être autorisé à rentrer à la maison.

 

«Le médecin n’a rien diagnostiqué de grave mais lui a prescrit des calmants pour ses douleurs», raconte son neveu. Dans la soirée, vers 23 heures, Jean-Pierre est de nouveau emmené à l’hôpital par un neveu. «Il criait et pleurait. Il avait toujours des douleurs atroces. Un autre médecin l’a examiné. Il a subi d’autres examens avant de rentrer à la maison vers 2 heures, avec des calmants», confie un proche. Le matin, au réveil, Jean-Pierre se plaint toujours de douleurs.

 

«Il avait gardé le lit toute la journée et souffrait tellement qu’on a dû le conduire à l’hôpital une troisième fois, vers 20 heures. On lui a encore fait un x-ray et le médecin de service l’a fait admettre et placé en observation», raconte un proche.

 

Le lendemain matin, un des frères de Jean-Pierre lui rend visite. «Il se plaignait toujours à cause de ses douleurs. Son état s’était toutefois empiré dans l’après-midi. Il a ensuite sombré dans un état semi-comateux. Il a été transféré à la salle 15, réservée aux patients nécessitant des soins intensifs», souligne son neveu.

 

«Tabassé par un groupe de jeunes»

 

Ce dernier explique qu’il a toutefois réussi, le mercredi 9 mai, à faire parler son oncle en partie sur les circonstances de son agression. «Nous avons toujours été proches. À un moment, il m’a dit qu’il avait été tabassé par un groupe de jeunes d’un quartier de Quatre-Bornes.» Jean-Pierre lui a raconté qu’il passait dans la rue lorsqu’il a été témoin d’une bagarre entre deux amis, des dénommés Hervé et Jean-Noël. Il a voulu s’interposer entre eux et c’est alors que ses ennuis ont commencé. «Un groupe de jeunes est arrivé et a commencé à le tabasser à son tour avant de le laisser dans la rue. Les deux personnes qui se bagarraient initialement avaient, eux, pris la fuite. Mon oncle n’a pu m’en dire plus car il avait du mal à parler», confie le neveu qui a consigné une déposition à la police de Quatre Bornes, le jeudi 10 mai.

 

Il regrette que son oncle n’ait pu lui donner d’autres détails par la suite. «Son état s’est détérioré. Il a sombré dans un coma total et a été transféré à l’unité des soins intensifs vers 18 heures, le vendredi 11 mai. Il n’a pas pu non plus donner de détails à la police sur son agression», regrette le neveu en question.

 

Jean-Pierre Appavou est mort vers 2 heures, le jeudi 17 mai. Ses funérailles ont eu lieu, le lendemain, vendredi 18 mai. Le rapport d’autopsie confirme qu’il a été roué de coups. Il avait de graves blessures à la tête et a  succombé à une hémorragie au niveau du crâne. Il avait d’autres blessures sur le corps, selon ses proches.

 

Jean-Pierre Appavou était l’aîné de quatre fils. Sa disparition laisse un grand vide dans le cœur de sa famille qui se retrouve à faire un double deuil après la mort de sa maman deux mois plus tôt. «C’est très dur pour nous tous. Mon beau-frère était très populaire et apprécié de son entourage car il était toujours prêt à rendre service. C’était un bon vivant. Il avait également un grand cœur. Sa première altercation dans la rue lui a été fatale. Comment a-t-on pu lui faire du mal ? Il ne méritait pas ça», s’insurge une belle-sœur.

 

«Tous sous le choc»

 

Alain Appavou, un des frères de la victime, est également très remonté : «Mon frère a toujours eu de bonnes relations avec son entourage. Il n’avait pas d’ennemis. Le nombre de personnes présentes à ses funérailles témoigne de sa popularité. Ils sont tous sous le choc. Il y avait, entre autres, le leader de l’opposition et le député Kavi Ramano. Ils ont également tenu à sympathiser avec notre famille.»

 

Jean-Pierre Appavou était sans emploi depuis qu’il avait été victime d’un accident domestique, il y a 15 ans de cela. Cet ancien soudeur avait subi des fractures aux deux jambes en voulant cueillir des mangues et avait gardé de graves séquelles. Il n’a pu reprendre le travail par la suite et passait son temps à chouchouter ses neveux et nièces ainsi que les enfants de ces derniers qu’il considérait comme ses petits-enfants.

 

Son agression a surpris tout le monde. Ses dix jours d’hospitalisation ont également été très pénibles pour toute la famille, confie Michel Appavou. Ses proches et lui espèrent maintenant que la police retrouvera les agresseurs de Jean-Pierre. «Les coupables doivent payer. Comment peut-on agir avec autant de violence envers une personne ? Nous ne savons même pas par qui il a été agressé et à quel endroit. Nous aimerions y faire un dépôt de gerbes pour honorer sa mémoire. Sans toutes ces réponses, nous ne pourrons faire notre deuil», martèle Alain.

 

Une source policière nous a fait comprendre que cette enquête risque de prendre un peu de temps dans la mesure où les accusés sont tous «unknowned». La police a déjà interpellé les dénommés Hervé et Jean-Noël pour les interroger avant de les laisser partir. «Zot inn dir ki zot pann trouv nanye.  Hervé inn dir nou apre ki enn sertin Daniel inn dir ki se li kinn bat mo tonton. CID pe fer lenket», précise un neveu.

 

La famille, elle, espère de tout cœur que l’enquête aboutira et dit faire confiance à la police pour résoudre cette sombre et mystérieuse affaire.