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Jardin médicinal dans les écoles par l’APEDED : Silence, ça… guérit

Tanhushree Neeloo, Keisha Pabaraoo et Nashini Ramye ont mis les mains… à la boue.

Il y a des initiatives qui apportent du soleil. Celle d’Anooradah Pooran en fait partie. Désormais, dans dix écoles, on plante citronnelle, tulsi ou encore aloe vera.

Éphémère. Les gouttes de pluie n’ont eu le temps que de laisser leurs traces sur l’asphalte du parking du collège. De rafraîchir l’air, de donner envie de boutonner les pulls. Et d’éclabousser les marches qui mènent vers un jardin pas comme les autres. Là où, depuis quelques jours, des collégiennes retrouvent la voie de la terre. Où, dans quelque temps, s’étofferont ayapana, citronnelle ou encore tulsi. Pour l’instant, des petits bouts de plantes médicinales ont besoin de l’attention de ces jeunes filles.

 

Les mains – gantées bien sûr – dans la boue, en ce jeudi 14 juin, Nashini Ramye, Tanushree Neeloo et Keisha Pabaroo, en Form V au collège Dr Maurice Curé, se reconnectent à l’essentiel. Elles s’occupent du nouveau projet de l’école qui est appelé à devenir grand (voir hors-texte). Une première pour elles. «On sent qu’on aide la nature», confie Tanushree. Ses copines et elle découvrent les merveilles de ces plantes inconnues. Et s’ouvrent à un monde qu’elles ne connaissaient pas.

 

C’est l’Association pour l’Éducation des Enfants Défavorisés (APEDED) qui est à l’origine du School programme developing medicinal plant gardens at schools and colleges in Mauritius and Rodrigues. Actuellement, ce n’est pas uniquement dans cet établissement de Vacoas qu’on plante et qu’on apprend les propriétés des plantes et le bonheur du jardinage ; 10 autres écoles sont concernées par ce projet financé par l’Union européenne et la Commission de l’océan Indien. L’idée a germé d’une envie, celle de la présidente de l’APEDED, Anooradah Pooran, une experte en plantes : «Je voulais partager le message de la richesse des plantes. Et je me suis dit qu’à travers les enfants, ce serait une belle façon de le faire. Ils apprennent et partagent leur savoir autour d’eux.»

 

«Amazed»

 

En tout, ce sont 35 variétés bonnes pour la santé – environ 200 plantes en tout – qui sont appelées à verdir chaque établissement. À Vacoas, le responsable, c’est Hemraj Jeewoonarain, éducateur en biologie et Head of Department. Pour lui, ce jardin, c’est une nourriture pour le savoir. Pour les élèves mais pas que. «Même mes collègues sont amazed de découvrir les propriétés de ces plantes», explique-t-il. Dans un des couloirs de l’école, une pancarte avec le nom des plantes et leurs bienfaits : une mine de savoir à cueillir ! Saviez-vous que des infusions de feuilles de papaye brûlaient les graisses et que celles de feuilles de géranium faisaient du bien à la peau ?

 

Pour l’enseignant, la nature offre des solutions à de nombreux maux, sans effets secondaires. Du bien-être dans un petit coin de cour ou de terrasse afin de vivre une alternative  à la mainmise de l’industrie pharmaceutique  dans le domaine de la santé : «Ça ne coûte rien !» Mais alors, pourquoi les plantes n’ont-elles pas – encore ! – cassé le monopole ? «Les effets se voient à long terme, il faut donner le temps au temps.» Ainsi, ce retour vers la nature est nécessaire pour se faire du bien dès maintenant. Pour ça, il faut être au courant ! Anooradah Pooran rêve qu’un jour on enseigne le pouvoir des plantes dans le curriculum dès le primaire.

 

La présidente de l’APEDED a pensé à tout pour faire de son projet un succès : les plantes, les outils de jardinage, le grillage, le matériel pour récupérer l’eau de pluie et pour faire son compost ont été offerts. Et l’accompagnement durera le temps qu’il faudra. Bientôt, des ateliers sur l’utilisation de ces plantes et sur les «pesticides» naturels (du sable ou de la cendre pour repousser les escargots, par exemple) seront organisés, entre autres. On y goûtera, tâtera et comprendra les plantes. Afin que cette connaissance mène à des histoires qui ne seront pas éphémères…

 

Un futur vert

 

Au Dr Maurice Curé, l’expérience ne s’arrêtera pas là. D’abord, il y a l’aménagement de ces coins verts avec pancartes explicatives et couleurs attrayantes, au programme. Comme projet à long-terme : une serre, une nursery, la culture dans les pneus. Et même de la sensibilisation auprès des parents d’élèves mais aussi des habitués de la région avec des open days.

 

Le prochain projet d’Anooradah Pooran

 

Son travail avec les plantes, c’est une histoire sans fin. Et bien heureusement ! Actuellement, la naturopathe et herboriste travaille sur les bienfaits du pissenlit comment agent detoxifiant pour les accros aux drogues synthétiques.

 

Les «must have» d’un jardin médicinal

 

Envie de vous lancer ? Voici les incontournables d’un medicinal garden à la maison,  selon Hemraj Jeewoonarain et Anooradah Pooran :

 

Le karipoule (ou le kalupila), excellent pour l’hypertension (le romarin fait aussi l’affaire).

 

Le Baume du Pérou idéal pour terrasser une vilaine toux. Il s’agit d’un expectorant kas pake (dans le même registre, n’oubliez pas le beetle).

 

La citronnelle, c’est rafraîchissant et ça fait, surtout, du bien quand on a la grippe.

 

Une petite indigestion ? Une infusion de menthe devrait vous soulager. Si vous avez de l’ayapana, c’est bien aussi.

 

En bonus : si vous avez trop de flatulences, optez pour une infusion de feuille de basilic.

 

PS : Il s’agit de consommer les feuilles de ces plantes. Comment ? Portez l’eau à ébullition, éteignez le feu, placez-y les feuilles de votre choix, couvrez et laissez infuser.