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Inondations : Le calvaire des victimes de Dame Nature

La région n’a pas été épargnée ces derniers temps par les caprices de Dame Nature qui, en plus de laisser des accumulations d’eau ici et là, a plongé des familles entières dans le désarroi total, ayant perdu beaucoup de leurs effets personnels dans des inondations…

Elle est d’humeur triste mais aussi (en ce moment surtout) très capricieuse, allant même jusqu’à… gronder sa colère.  Et elle fait aussi des siennes. Pour le plus grand malheur de ces personnes qui ont vu leurs maisons envahies par les eaux tombant en trombe ces derniers temps entraînant sur leur passage, vêtements, matelas, denrées alimentaires et autres commodités, endommageant également les appareils électroménagers, les laissant sans voix, les pieds dans l’eau, en pleine détresse.

 

Liseby Prudence, une habitante de Cremation, Tranquebar, n’est pas prête à oublier la folle semaine qu’elle a vécue. Comme beaucoup de Mauriciens, les pluies de ces derniers jours ont bouleversé son quotidien. Mais les choses, pour elle, ont pris une autre tournure, lorsqu’elle a vu tout d’un coup sa maison submergée d’eau. «C’est vrai qu’il n’a pas cessé de pleuvoir ces derniers temps mais les choses se sont aggravées lundi dernier lorsque l’eau émanant de la montagne derrière chez moi a provoqué une coulée de boue qui a pris ma maison d’assaut», se remémore cette employée de maison qui a deux enfants : une fille de 12 ans et un fils de 16 ans. Devant cette «horrible scène» et le niveau d’eau qui montait, la petite famille n’a eu aucun autre choix que d’aller dans le centre de refuge de la région. «On n’a pas eu d’autre échappatoire que de partir.

 

La ministre de l’Égalité du genre, du développement de l’enfant et du bien-être de la famille, Roubina Jadoo-Jaunbocus, est elle-même venue nous voir. Elle a pu constater de visu dans quelles conditions on vivait et c’est elle qui a demandé l’ouverture du centre de refuge pour qu’on y aille parce qu’elle a vu le danger que la montée des eaux représentait pour nous», explique Liseby, les yeux tristes en constatant tout ce qu’elle a perdu. «Beaucoup de nos effets personnels sont trempés. Mes matelas sont imbibés d’eau, mes meubles sont abîmés.» Si elle a pris son courage à deux mains pour ranger un peu et essayer de sauver ce qui pouvait l’être encore, Liseby pense encore aux jours écoulés : «Ce n’est pas par plaisir qu’on vit dans de telles conditions.

 

Je suis une femme qui travaille pour faire tourner mon foyer. Biensûr, j’aurais aimé vivre au sec, bien sûr j’aurais aimé ne pas avoir à quitter chez moi pour aller dans un centre de refuge mais hélas, je n’ai pas le choix.» Si elle s’est retroussée les manches pour mettre un peu d’ordre et enlever la boue qui s’était entassée chez elle, la mère de famille ne peut s’empêcher de s’inquiéter des jours à venir : «Il me semble qu’il va continuer à pleuvoir, on n’est pas sortie d’affaire.» Tant bien que mal elle essaye de garder le sourire pour remonter la pente : «Il s’agit maintenant de trouver de solutions. Je sais d’ores et déjà que ça va me prendre du temps avant de pouvoir acheter ce que j’ai perdu.»

 

L’argent qu’elle a reçu en «deux occasions» comme «allocation de mauvais temps» a servi, dit-elle, à permettre à sa fille de faire sa rentrée au collège : «Nous ne sommes pas des mendiants. On a reçu cet argent par rapport à des critères établis et comme je l’ai dit, la ministre elle-même a vu nos conditions de vie. On n’a pas choisi d’être des victimes de la pluie. Je précise aussi que cet argent n’est vraiment pas suffisant si on le compare avec tout ce qu’on a perdu mais on ne s’en plaint pas. On se remettra debout comme on l’a toujours fait.»

 

Comme elle, plusieurs de ses voisins et autres personnes, vivant dans la région de Tranquebar, ont connu le même sort : frayeur, panique, désarroi et d’énormes pertes.  Margaret Trapu en fait partie : «Ce n’est pas une joie de perdre ses effets personnels et de vivre les mêmes chamboulements à chaque averse. C’est hélas notre réalité.» Cindy Ross, une autre victime, a aussi beaucoup perdu. Maçon de profession, elle dit se battre au quotidien pour gagner sa vie : «On ne quémande rien. Nous sommes des victimes !»

 

Ce temps pluvieux et les accumulations d’eau dans plusieurs régions de l’île ont affecté beaucoup de Mauriciens. À Fond-du-Sac, les Naiko comprennent la détresse des victimes de cette année. Leur maison avait été complètement recouverte d’eau et avait fait le buzz sur les réseaux sociaux en 2016, après des grosses averses. «La pluie ne choisit pas ses victimes. Aucune région, aucune communauté n’est à l’abri», dit-il, avant d’ajouter que personne n’est à l’abri de l’humeur de Dame Nature.