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Il perd un deuxième fils dans des circonstances tragiques | Désiré Cotte : «Ma vie n’est que souffrance»

Fabio, 17 ans, est mort dans un accident jeudi alors que Brian, 23 ans, a succombé à une overdose en 2016.

Il ne s’est pas encore remis de la mort de son fils aîné, survenue en janvier 2016, qu’il doit à nouveau faire face à une semblable épreuve. Désiré Cotte vient de perdre son benjamin Fabio, 17 ans, dans un accident de la route. Brian était, lui, décédé d’une overdose. Ce père désemparé nous livre un vibrant témoignage…

Un vendredi 13 juillet déchirant. Où toutes les larmes versées ne semblent pouvoir apaiser la douleur d’un père meurtri. Assis dans son salon, à Résidence La Caverne, Vacoas, Désiré Cotte a le regard qui reflète toute la tristesse du monde. Devant lui est exposé le corps sans vie de son plus jeune enfant, Fabio, âgé de 17 ans. La seule chose qui illumine encore la terrible journée qu’a vécue ce père de famille est la bougie qui scintille dans un coin de cette pièce où sont venus se recueillir les amis et proches de l’adolescent.

 

S’il donne l’impression d’être fort dans un moment aussi atrocement pénible, Désiré Cotte confie qu’il est pourtant sur le point de perdre pied. Et ceux venus lui présenter leurs condoléances ne savent pas quels mots justes trouver pour l’aider à garder la tête hors de l’eau, à ne pas sombrer complètement. Car si la perte d’un enfant est déjà épouvantable pour un parent, Désiré Cotte est, lui, en train de vivre une telle tragédie pour la deuxième fois en moins de trois ans.

 

Innombrables tragédies

 

Ce père de famille lâche, dépité : «La vie n’est que souffrance. Les moments de bonheur n’occupent qu’une petite place dans votre vie.» Son pessimisme, il le doit aux innombrables tragédies qui ont jalonné sa vie. Après sa séparation d’avec la mère de ses enfants et des complications de santé, notamment un grave problème de bronches, le décès de son premier enfant – Brian, 23 ans – en janvier 2016, lui a presque donné le coup de grâce. Le jeune homme a succombé à une overdose. Son corps sans vie avait été retrouvé chez l’un de ses amis qui habite dans la même localité. L’autopsie a attribué son décès à la consommation d’un mélange de méthadone, de Rivotril et de brown sugar.  Dans une précédente édition de 5-Plus dimanche (datée du 3 avril 2016), sa sœur Jennifer – aujourd’hui l’unique enfant qu’il reste à Fabio Cotte – avait lancé un vibrant appel : «La drogue n’apporte que des malheurs. À la jeunesse, je dis que la vie est belle et qu’elle mérite d’être vécue. Il faut juste la vivre sainement.» Mais le vendredi 13 juillet, ce n’est pas la drogue qui a enlevé un autre être cher à cette famille déjà en souffrance.

 

Ces images resteront gravées à jamais dans la mémoire de Désiré Cotte. Dans la soirée du jeudi 12 juillet, il rentre du travail à bord d’une fourgonnette, accompagné de ses collègues. Alors qu’ils sont à hauteur de La Marie, à Vacoas, ils constatent qu’un accident est survenu. «Naturellement, je suis descendu du véhicule pour apporter de l’aide au blessé. Mais je suis tombé des nues lorsque j’ai vu que c’était mon fils qui gisait sur l’asphalte dans une mare de sang.»

 

Sous le choc, il raconte n’avoir pas prêté attention au deux-roues qui se trouvait à côté ou aux quelques personnes qui l’entouraient. «Cela m’avait fait tellement mal que personne ne lui ait encore porté secours. Fabio respirait toujours mais était inconscient. Je l’ai immédiatement placé dans la fourgonnette. Lorsque nous sommes arrivés à hauteur de Glen-Park, un véhicule du SAMU l’a récupéré pour le conduire à l’hôpital.»

 

Meurtri

 

D’après ses renseignements, son fils et son gendre, qui rentraient du travail ce soir-là, pilotaient chacun une moto lorsque les freins du deux-roues de Fabio ont lâché. Entendu par la police, le gendre de Désiré Cotte a déclaré avoir perdu son jeune beau-frère de vue alors qu’ils étaient en chemin et ne pas s’être rendu compte que celui-ci avait perdu le contrôle de sa moto.

 

Durant les heures qui ont suivi, l’état de santé de Fabio Cotte n’a pas arrêté de se détériorer. Et aux petites heures du matin, le vendredi 13 juillet, une terrible nouvelle est venue faire déborder le vase déjà trop plein de Désiré Cotte et des siens. L’adolescent a succombé au choc de ses multiples blessures à un peu moins d’un mois de son anniversaire. «Il allait célébrer ses 18 ans le 10 août ; le même jour que l’un de mes amis. Nous avions déjà prévu d’organiser un jam à la maison avec nos proches car nous sommes une famille de musiciens. Il a toujours apprécié ce genre de fêtes.»

 

C’est avec des projets plein la tête que Fabio Cotte s’en est allé. Il avait notamment confié à son père qu’il espérait suivre des cours de plomberie à l’avenir. En attendant, il gagnait sa vie comme menuisier dans un atelier d’aluminium. Ce que Désiré Cotte trouve encore plus regrettable, c’est que son fils n’ait pas suivi ses conseils : «Je lui avais demandé de ne plus conduire cette moto car il n’avait ni permis, ni learner. Il ne faisait jamais d’excès de vitesse avec, contrairement à beaucoup de jeunes, mais je lui avais conseillé de la vendre pour acheter une voiture plutôt.»

 

Les funérailles de Fabio Cotte ont eu lieu à 10 heures, le samedi 14 juillet, en l’église de La Visitation, à Vacoas. Il a ensuite été enterré au cimetière de Flic-en-Flac. Avec l’impression que le sort s’acharne sur sa famille, Désiré Cotte lâche amèrement : «Lorsqu’une femme met au monde un enfant, c’est un moment de pur bonheur pour les parents. Mais il faut toujours qu’ils soient préparés à une éventuelle souffrance à l’avenir.» Mais bien que profondément meurtri, Désiré veut surmonter cette douloureuse épreuve pour l’unique enfant qu’il lui reste, sa fille Jennifer.