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Il meurt quelques jours après une opération de l’appendicite : L’épouse de Satish Beemuhl soupçonne une «grosse négligence médicale»

La jeune femme se demande si son époux a reçu tous les soins nécessaires durant son hospitalisation.

A-t-il bénéficié des soins appropriés ? C’est ce que se demande Ambika Beemuhl dont l’époux est décédé cette semaine. Quelques jours plus tôt, ce dernier avait subi une intervention chirurgicale pour une appendicite. Si une source au ministère de la Santé soutient que le patient «a développé des complications peu après, dont une embolie pulmonaire», Ambika, elle, est persuadée qu’il s’agit d’une «grosse négligence médicale». Elle s’explique… 

Vêtue d’un sari blanc, pour les besoins des rituels funéraires, elle ne passe pas inaperçue. En ce mercredi 5 septembre, Ambika Beemuhl a les traits tirés, elle tient difficilement le coup. La veille, cette jeune femme de 33 ans et ses deux fils, Javish, 5 ans, et Navish, 9 ans, ont dit adieu à Satish, le père de famille, avant que sa dépouille ne soit transportée au crématoire de Laventure.

 

Ce maçon de 38 ans, un habitant de Poste-de-Flacq, est décédé le lundi 3 septembre. Selon le rapport d’autopsie, il a rendu l’âme à l’hôpital de Flacq, après avoir été victime d’une embolie pulmonaire*. Cependant, les circonstances entourant son décès intriguent Ambika. Les soins adéquats lui ont-ils été prodigués pendant son hospitalisation ? se demande-t-elle. La jeune femme a consigné une déposition au poste de police de Flacq dans laquelle elle allègue que son époux a été victime d’une «grosse négligence médicale». Elle revient sur les jours qui ont précédé la mort de son époux…

 

Ambika, qui travaille comme Bakery Assistant dans un supermarché de la région, explique que Satish s’est rendu à l’hôpital de Flacq à 1 heure le vendredi 24 août, pour des douleurs atroces au ventre. Sur place, dit-elle, il a été examiné par un médecin qui l’a fait admettre à la salle 7. «Il avait été placé sous perfusion. On lui avait également administré des calmants. Le lendemain, on lui a fait une prise de sang car il avait toujours des douleurs insoutenables au ventre.»

 

Samedi et dimanche, Satish est placée en observation. Le lundi 27 août, Ambika dit avoir rencontré le médecin traitant de son époux qui lui aurait fait comprendre qu’il attendait les résultats de ce dernier pour être fixé sur son état de santé. Vers 15 heures, en téléphonant à son époux, elle apprend de ce dernier que les résultats ne sont pas bons et qu’il va falloir faire une échographie.

 

«Lors de l’échographie, le médecin avait diagnostiqué une appendicite. Satish a subi une intervention chirurgicale le lendemain, à 17 heures. Je l’ai vu mercredi. Il était conscient et parlait malgré la douleur. Il m’a surtout demandé de rencontrer le chirurgien qui l’avait opéré», confie Ambika.

 

Le médecin lui aurait alors expliqué que Satish a une grosseur au ventre et qu’il allait vite se rétablir. Le samedi 1er septembre, le personnel soignant aurait enlevé «so tib dan so nene» et le lendemain, on lui a retiré «so lasonn». «On l’a vu dans l’après-midi ce dimanche-là. Il avait commencé à boire de l’eau, il parlait et plaisantait également.On pensait tous qu’il allait s’en sortir car mon époux n’est pas du genre à baisser les bras facilement», soutient Ambika.

 

Mais plus tôt, le même jour, un proche aurait confié à la jeune femme qu’un infirmier aurait administré du sérum périmé à Satish. «Il a attiré l’attention du personnel soignant à cet effet. Ce dernier lui a fait comprendre qu’il n’avait pas à s’en faire parski dat-la inn expire zis 1 zour.»

 

Ce sérum aurait été administré à son époux pour pallier ses manques de repas. «Ti ena de sase serom. Seki ti fini expire-la ti ena dat le premie septam lor la. Lot-la ti date an 2019», explique notre interlocutrice. Sauf que le lendemain, à 6h30, une tante aurait constaté que Satish n’était pas aussi en forme que la veille. «Il avait du mal à faire sa toilette. Il avait des sueurs froides et éprouvait des difficultés à respirer. Le personnel médical l’a alors placé sous respiration artificielle. À 8h15, j’ai reçu un appel m’annonçant son décès. J’ai eu le choc de ma vie», se lamente Ambika.

 

Si elle a porté plainte pour négligence médicale, elle attend la fin des rites funéraires pour solliciter une rencontre avec le surintendant de l’hôpital : «Li bizin kapav explik mwa kifer mo misie inn kapav mor parski lavey, li ti pe bien koze riye ek nou.» Même si elle sait qu’elle ne reverra plus Satish, ce mari exemplaire, qui était toujours aux petits soins pour sa famille. «Mon époux était un bosseur. On arrivait à joindre les deux bouts avec nos deux salaires. Mais je vais devoir arrêter de travailler pour m’occuper de mes fils», confie Ambika. Ses deux fils qui ne la quittent pas. Notamment Javish. Navish, lui, se fait plus discret.

 

Chacun vit ce moment difficile à sa façon. Mais le deuil, lui, ne sera possible qu’une fois que la lumière sera faite sur ce décès.

 


 

Le ministère de la Santé initie une enquête

 

Les allégations d’Ambika Beemuhl ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd… Une source au ministère de la Santé avance qu’une enquête va bientôt démarrer pour faire la lumière sur le décès de son époux. Ce n’est que par la suite qu’on saura si des actions seront prises. Par ailleurs, le ministère de la Santé tient à préciser que Satish Beemuhl a reçu tous les soins nécessaires pendant son hospitalisation. «Le patient a subi une lourde intervention chirurgicale. Il a développé des complications peu après, dont une embolie pulmonaire. Ce n’est pas le sérum qui l’a tué», affirme notre source.