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Il avoue le meurtre de Jean-Philippe Jean : Itinéraire d’un jeune de 17 ans «sans histoire» devenu meurtrier

Aux yeux de son oncle, Andrew (prénom modifié) n’était pas un adolescent perturbé ni violent. Mais un jeune «sans histoire» qui essayait tant bien que mal de «trouver sa voie». Le seul reproche qu’on pouvait lui faire, c’était de pas toujours respecter le couvre-feu établit par son oncle Clifford*, chez qui il vivait depuis l’âge de 7 ans.«Je voulais qu’il soit rentré à 20 heures. Ce, pour éviter des ennuis et qu’il ne tombe dans les fléaux qui détruisent les jeunes. Mais cela lui arrivait de rentrer un peu plus tard», confie Clifford, l’air désemparé.

 

Dans sa maison nichée dans un petit village du Sud, le temps semble s’être arrêté. Meurtri, avec le sentiment d’avoir été poignardé en plein cœur par celui qu’il considère comme son propre fils, l’homme craque. Il estime que son honneur a été bafoué. Mais pas seulement. Car même s’il a le sentiment du devoir accompli, il ne peut s’empêcher de se demander où il a échoué. «Je l’ai élevé comme mon propre fils depuis la séparation de ses parents, il y a environ 10 ans. On ne manque de rien. Il a toujours été bien encadré», lâche Clifford qui semble presque regretter d’avoir joué le rôle du bon samaritain durant ces nombreuses années.

 

Depuis que son neveu a avoué avoir tué Jean-Philippe Jean, puis brûlé son cadavre, il ne vit plus. Le corps de ce musicien de 37 ans avait été retrouvé à son domicile à New-Grove dans l’après-midi du mercredi 5 avril. Après deux interrogatoires et suite à de nouveaux éléments incriminant contre lui dans l’enquête policière, Andrew a finalement admis son forfait (voir hors-texte). «Toute cette histoire me hante. Comment a-t-il pu commettre quelque chose d’aussi atroce ? Il n’a jamais été violent», lâche Clifford, qui tente en vain de comprendre le geste de son neveu qui avait tout jusqu’à récemment d’un jeune homme ordinaire.

 

«Ses parents se sont séparés alors qu’il avait 7 ans. Son frère aîné et lui, ainsi que leur mère qui est aussi ma sœur, vivent chez moi depuis cette séparation. J’ai toujours considéré mes neveux comme mes fils. J’ai encouragé Andrew à finir ses études. Mais il y a mis fin après avoir participé aux examens du School Certificate», précise Clifford. Et depuis, fait ressortir notre interlocuteur, Andrew a fait plusieurs petits boulots avant de suivre les traces de son père qui est maçon de profession. «Il accompagnait son père sur divers chantiers de construction et bossait comme aide-maçon, tout comme son frère.»

 

Clifford précise que son neveu ne sortait pas beaucoup. Mais il savait qu’Andrew se rendait de temps à autre au domicile de Jean-Philippe Jean à New-Grove. «Je sais qu’ils étaient amis. C’est après le meurtre que j’ai appris qu’ils étaient plus proches.» Les deux familles entretenaient aussi, selon Clifford, de bonnes relations. La grand-mère de Jean-Philippe Jean et celle du présumé meurtrier étaient de très bonnes amies. «Elles se fréquentaient souvent et étaient très proches jusqu’au décès de la grand-mère de mon neveu.» 

 

Quoiqu’il en soit, Andrew aurait tué Jean-Philippe le 5 avril dernier. Car, se défend-il, ce dernier aurait tenté de l’agresser sexuellement. Et après avoir commis son forfait, il se serait douché dans sa salle de bain pour se débarrasser du sang qui le maculait (voir hors texte). 

 

«Le jour du drame, il est rentré à la maison comme si de rien n’était. Il était tout à fait normal et riait aux éclats avec son frère. Je ne savais pas alors qu’il venait de commettre un meurtre et que son aîné était au courant de ce qu’il avait fait»,se désole Clifford. Le lendemain, il a assisté aux funérailles de Jean-Philippe Jean sans rien laisser paraître et présenté ses condoléances à la famille. Rien dans son comportement ne laissait présager qu’il avait commis un telle atrocité. Pourtant, il a admis l’avoir fait. Au grand dam de ses proches.

 


 

Morbides confessions

 

C’est au bout d’un deuxième interrogatoire serré qu’Andrew*, 17 ans, a fini par avouer son forfait à l’équipe de la CID de Rose-Belle. Aux hommes du SP Pedre, de l’inspecteur Khedoo et du sergent Moollee, il a expliqué qu’il avait l’habitude de se rendre chez Jean-Philippe Jean avec qui il entretenait une relation particulière. Le musicien lui remettait, dit-il, la somme de Rs 400 à chacune de ses visites en guise de remerciement pour les «services» qu’il lui rendait. 

 

Selon le suspect, ce jour-là, Jean-Philippe Jean aurait essayé de le violer. Il se serait alors saisi d’un couteau et aurait poignardé le trentenaire avant de mettre le feu à son cadavre. Une fois son forfait commis, il aurait pris une douche dans la salle de bain de la victime, puis aurait fait main basse sur son ordinateur portable, ses téléphones portables et autres. Une fois chez lui, il se serait confié à son frère aîné âgé de 22 ans. Ce dernier l’aurait aidé à se débarrasser des objets volés dans un bassin. Le frère a aussi été arrêté pour entrave à l’enquête. Lors d’une première interrogation, il avait nié savoir quoi que ce soit concernant ce meurtre. 

 

Selon la police, ce sont les images d’une caméra de surveillance et le portrait-robot du suspect qui ont permis de résoudre cette affaire. Le témoignage de la fille de la victime, qui aurait vu l’ado arriver chez eux alors qu’elle s’apprêtait à se rendre à l’école, a aussi été pris en compte. 

 

À ce stade de l’enquête, une charge provisoire de meurtre pèse sur Andrew qui a participé à une reconstitution des faits le jeudi 13 avril. Il a ensuite été conduit au centre de détention pour mineure à Petite-Rivière. Son frère est incarcéré au poste de police de Rivière-des-Anguilles.