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HSC cuvée 2015 : Quand deux frères lauréats se racontent

Sur les 45 lauréats que compte le pays suite à la proclamation des résultats du Higher School Certificate vendredi dernier, deux sont de la même famille. Témoignages d’Alexandre et de Guillaume Donat.

Mon premier est plus âgé de 15 mois. Il est plus petit de taille, porte des lunettes, a des cheveux longs, est musicien, aime le foot et est un sacré bosseur. Mon second dépasse mon premier de quelques centimètres, est plus musclé, a des cheveux plus courts, est également musicien,  n’aime pas le foot et bosse tout aussi dur que mon premier. Les deux ensemble forment un sacré duo, un duo de frères complices qui, malgré quelques traits de personnalité qui diffèrent, partagent la même force de caractère, les mêmes ambitions et le même mental d’acier.

 

À eux deux, ils ne font pas les choses à moitié. Tous deux en lice aux derniers examens du Higher School Certificate(HSC), dont les résultats ont été proclamés vendredi dernier, ils n’ont pas trouvé mieux que de terminer à la première place dans leurs filières respectives (technique et scientifique).

 

Depuis, chez les Donat à Rose-Hill, le bonheur est double. Car, parmi les 45 lauréats que compte le pays, deux viennent de chez eux : Alexandre, 19 ans (né le 1er mars 1996) et Guillaume, 18 ans (né le 27 juin 1997), tous les deux élèves du Collège Royal de Port-Louis. Les félicitations et les sollicitations de la presse, les appels téléphoniques et autres visites n’arrêtent pas. Les principaux concernés, pour leur part, sont loin d’être étonnés par cette bonne nouvelle.

 

Entre soulagement, émotion et fierté, et toute l’euphorie qu’a occasionnée la proclamation des résultats, ils savourent leur moment de gloire. «On a travaillé dur pour ce résultat. Même si dans la vie rien n’est sûr, je dois dire qu’on espérait du moins être parmi les premiers»,confie Alexandre qui en était à sa seconde tentative – en 2014, il s’était classé à la 9e place. «Je ne voulais pas vraiment refaire. C’est mon prof de GP qui m’a conseillé de le faire car il estimait que j’avais le potentiel de devenir lauréat»,témoigne l’aîné de la famille. Il confesse que l’année dernière n’a toutefois pas été facile : «Certes, j’ai choisi de refaire mon année mais j’avoue que c’était quand même pénible quand je voyais mes amis qui en avaient fini avec le stress des révisions et tout.»

 

«Tout à gagner»

 

Repassant en revue son année, Guillaume, qui a, comme son frère et les autres lauréats, beaucoup travaillé, retient surtout avoir noté une transformation dans l’attitude de son grand frère : «Pour sa première tentative, il se laissait quelques fois submerger, peut-être sous le coup de la pression. Je me souviens qu’il était découragé à certains moments, à cause de son projet de design. Par contre, pour sa seconde tentative, je l’ai trouvé différent, plus sûr de lui. De toute façon, en s’embarquant, il savait qu’il n’avait rien à perdre mais tout à gagner.»

 

Si les signes de soutien, que ce soit des proches – leur grand-père Mgr Rex Donat a d’ailleurs pleuré de joie en apprenant leur performance –, de leurs profs au collège ou encore de leurs amis, ont été nombreux, les deux frères ne peuvent pas ne pas penser à leur mère, Stéphanie, ex-enseignante, décédée il y a quatre ans. Et comme dans toutes les familles, ils ne cachent pas être passés par des périodes durant lesquelles les disputes étaient fréquentes, notamment quand ils étaient gosses.  Mais c’est une grande complicité qui s’est installée entre eux au fil des années. «C’est le fait d’être presque du même âge qui nous rapproche. Puis, on a reçu la même éducation et les mêmes valeurs transmises par nos parents»,lâche Guillaume.

 

Ils ont ainsi tout vécu ensemble, ou presque, notamment leur scolarité, d’abord à l’école maternelle Les Petits lutins à Rose-Hill, puis à l’école primaire Notre-Dame-de-Lourdes, pour ensuite se retrouver dans la star school de la capitale. Les deux frères partagent également une grande passion pour la musique. Alexandre joue de la guitare et Guillaume du clavier et de la batterie. D’ailleurs, ils jouent tous les dimanches à l’église Saint-Thomas, à Beau-Bassin, et participent aux répétitions tous les samedis. À la maison, ils font souvent des jamsensemble.

 

Bien qu’étant assez proches, ils ont chacun leur cercle d’amis et n’ont pas les mêmes habitudes. «Guillaume est introverti alors que moi, je suis davantage extraverti», témoigne Alexandre. Et son frère de répondre en rigolant : «Je ne sais pas si je suis introverti ou si c’est Guillaume qui est trop débordant.»

 

Durant cette année de préparation à la maison, ils ont été là l’un pour l’autre. «Bien qu’évoluant dans des filières différentes, on avait quatre matières en commun : les maths, la physique, le français (sub)et GP. On prenait des leçons de maths ensemble. Ainsi, s’il nous arrivait d’avoir des doutes sur un chapitre de nos sujets en commun, on se consultait»,précise Alexandre. Il décrit Guillaume comme quelqu’un de «discipliné et de constant dans la vie». Et son frère de préciser : «Alexandre, quant à lui, est quelqu’un de motivé et de très rigoureux.»

 

S’il y a bien une chose sur laquelle les deux frères sont d’accord, c’est que le travaille paie toujours. «Il n’y a pas de secret pour devenir lauréat. Il faut beaucoup travailler, être sérieux et savoir trouver l’équilibre entre les loisirs et les études», nous dit Alexandre. Avant d’être rejoint par son frère : «Quand on se donne à fond, on récolte forcément par la suite le fruit de notre dur labeur.»

 

Dans quelque temps, ils devront commencer à penser à la suite. Si Alexandre voit son avenir dans le mechanic engineering, Guillaume, de son côté, se rêve en médecin. Et pour la destination, les deux savent déjà que ce sera soit l’Angleterre ou l’Australie.

 

En attendant, l’heure est aux réjouissances. C’est entourés de leur père Norbert, employé de Mauritius Telecom, de leur belle-mère Christina, de leur petite sœur Emmanuelle, 11 ans, et de leur petit frère Joshua, 5 ans, entre autres, qu’Alexandre et Guillaume vont savourer leur exploit dans la joie et la bonne humeur.

 


 

Norbert Donat : «Ils ont toujours été exemplaires»

 

Alexandre (à g.) et Guillaume autour de Christina, leur belle-mère, leur père Norbert, et les petits Joshua et Emmanuelle.

 

C’est un père comblé. Norbert Donat, le père d’Alexandre et de Guillaume, est lui aussi sur un petit nuage depuis qu’il a appris l’exploit de ses fils. Il confie : «Je sais qu’ils travaillaient bien à l’école. Ils ont toujours été des enfants exemplaires, que ce soit à la maison ou à l’école. Je crois beaucoup dans le triangle profs-parents-enfant. C’est un travail d’équipe. Mais le mérite leur revient. Ils se sont beaucoup investis dans leurs études. Si Guillaume et Alexandre font aujourd’hui la fierté de leur collège, RCPL, je dois aussi dire qu’ils ont reçu la base sur les bancs de leur école primaire, Notre-Dame-de- Lourdes à Rose-Hill.»

 

 


 

 

Un taux de réussite de 75,31 %

 

Des résultats et des surprises. Si les star collegesétaient au rendez-vous avec le nombre de lauréats (QEC : 11, RCPL : 9, Maurice Curé SC : 6, RCC : 8, D. Ramphul SC : 2, St Esprit : 2, MGI : 1), deux autres établissements ont aussi brillé. France Boyer de la Giroday avec 1 lauréate et John Kennedy College avec 1 lauréat. Rodrigues compte aussi 4 lauréats, 2 filles et 2 garçons. La liste des lauréats est disponible sur le lien suivant : http://bit.ly/20zfVHj.

 

Ils sont sortis du lot

 

 

Keren Poliah, France Boyer de la Giroday SSS, filière arts: «Je suis extrêmement heureuse de faire honneur à mon collège. Dans le passé, il y a eu plusieurs fois des élèves de l’établissement qui, pour le SC, ont eu de bons résultats et qui, par la suite, ont changé de collège. Moi, quand j’ai eu mes 6 unités, j’ai choisi de rester et je suis contente de faire rayonner ma performance sur mon collège. Je remercie tous mes profs et mes parents Ketsia et Balraz.»

 

 

Maximilien Ching-Sien Chong Lee Shin, John Kennedy College, filière technique: «J’espère être une source d’inspiration pour les autres élèves. C’est le travail qui a payé et je voudrais remercier tous mes enseignants et mes parents Liang Yin et John, ainsi que mes deux sœurs. Je vais maintenant souffler un peu et fêter cet événement comme il se doit, notamment à travers les festivités de la fête du Printemps.»

 

 

Yannick Espiègle, Rodrigues College: «C’est beaucoup de fierté, surtout après autant de sacrifices. Je pense à mes parents Marie-France et Decanty, mes profs et tous ceux qui ont cru en moi. Actuellement, c’est en famille que je célèbre cette bonne nouvelle.»

 


 

 

Aqiil Gopee (filière arts) : «Je ne m’y attendais pas»

 

 

Ce visage ne vous est pas inconnu. Aqiil Gopee, étudiant au Collège Royal de Curepipe, vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc. Ce jeune écrivain maintes fois récompensé (Prix du jeune écrivain en langue française en 2013, Prix Jean Fanchette des jeunes en 2015), auteur de romans et de nouvelles très sombres (Fantômes, Loup et rouge), a été sacré lauréat (filière art).

 

Le jeune homme, qui prévoit de poursuivre des études littéraires aux États-Unis (il a envoyé des demandes dans plusieurs universités du continent), nous raconte les efforts faits pour briller : «C’était fun, parce que j’ai travaillé sur des sujets qui me passionnaient, comme la sociologie, l’anglais, la littérature. Donc, je n’ai pas vraiment senti de pression. Et le fait de sortir lauréat m’a surpris, même si j’avais beaucoup bossé.»

 

En mars, Aqiil Gopee se rendra à Paris pour le Salon du livre. Une autre aventure… 

 

Stephane Chinnapen