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Fin de la grève de la faim à Saint-Malo | Luc Armance : «Nou finn sorti gagnan»

La voix est un peu chancelante. Les huit jours sans nourriture ont laissé des traces. «C’est une immense fatigue que je ressens», confie Luc Armance, un des quatre grévistes de la faim du centre social de Saint-Malo, à Baie-du-Tombeau, et président de l’association Habitat Concern (HC). Avec ses camarades de combat, il s’était affamé pour réclamer un droit fondamental : l’accès au logement. Depuis une rencontre avec Gilles L’Entêté, Managing Director de la NHDC, le mouvement de protestation a pris fin. Ceux qui vivent toujours dans le centre, après le passage du cyclone Berguitta et les pluies torrentielles, peuvent commencer de nouvelles démarches pour obtenir un logement social. Le montant de l’argent nécessaire pour l’acquisition d’une maison a été revu à la baisse. Néanmoins, ces sinistrés devront passer par les procédures habituelles, a précisé Gilles L’Entêté.

 

«Nou finn sorti gagnan», raconte Luc Armance. Avec son association, il dit être l’initiateur de cette grève de la faim. Et est heureux de l’issue du combat : «Heureusement que le gouvernement et les autorités ont entendu notre appel.» Désormais, il s’occupe de réunir l’argent nécessaire afin de pouvoir payer sa maison. «Je reprendrai le travail dans quelques jours», confie le kontrakter qui a rompu le jeûne combattant avec une soupe. Depuis, le menu se résume à diri kanz : «Pour réhabituer mon estomac.» Il n’habite pas dans le centre mais à Pont-Praslin, là où son habitation est régulièrement inondée : «Nous allons dans la bonne direction. Il faut désormais suivre la procédure.» Sa rencontre avec le directeur de la NHDC lui a laissé une impression positive : «Je tiens à le remercier. C’est une personne de cœur. Il est venu nous voir, a revu le prix à la baisse. Il a fait un pas, nous en ferons nous aussi.»

 

Le combat continue à Bambous. L’ONG HC, soutenue par le travailleur social Eddy Joson et l’avocat Krishna Sawo, se mobilise actuellement pour la région de l’Ouest. Le jeudi 22 février, un grand rassemblement a eu lieu à Bambous. La demande : faire un appel aux autorités pour débloquer la situation des squatters de cette région de l’île. Selon Jean-Maurice Jean-Pierre, secrétaire de cette association, il y aurait plusieurs familles, à Bambous et ailleurs, qui vivent dans la précarité (et encore plus depuis les récentes averses) : «Il est temps que les autorités prennent une décision les concernant.» Selon lui, des promesses avaient été faites à certaines familles, des contrats signés mais tout est tombé à l’eau. Alors, HC a décidé d’agir avec ceux qui se sentent lésés.

 

Le 6 mars, un grand rassemblement est prévu devant l’enceinte du ministère de l’Éducation. Et le 12 mars, cinq camions, qui transporteront des maisons, défileront dans la capitale : «Nous montrerons l’autre image de l’île Maurice. D’un côté, il y aura des majorettes et des hélicoptères, et de l’autre, il y aura nous.»