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Fièvre aphteuse, salmonelle : On mange quoi ce soir alors ?

L’épidémie de la fièvre aphteuse et de la salmonellose ne donne pas uniquement le mal de tête aux autorités, aux éleveurs et aux restaurateurs, mais aussi aux ménagères. Depuis que le risque de contamination a fait son apparition, elles doivent rivaliser d’idées pour faire tourner la cuisine…

C’est la question du moment. Elle inquiète, angoisse, contrarie même. Depuis quelques jours, savoir quoi mettre dans l’assiette est devenu la préoccupation première des ménagères. Avec la fièvre aphteuse qui a attaqué le bétail, la salmonelle qui s’en prend aux volailles et le risque de contamination des légumes à la salmonellose qui vient de surgir, c’est un moment compliqué pour ceux qui font tourner les fourneaux. Chaque jour, les questions se multiplient. Doit-on arrêter de manger du bœuf ? Et le poulet alors ? Comment savoir s’il est bon ou pas ? Peut-on consommer les œufs ? Face aux informations délivrées par les autorités, les interrogations et les doutes persistent.

 

De tout temps, la viande, le poulet et les œufs ont fait partie intégrante de notre cuisine, mais aujourd’hui avec les risques de contamination et de maladie, beaucoup de Mauriciens ont décidé de revoir leur alimentation et de repenser leurs recettes… du moins le temps que les choses se calment et que tout revienne à la normale. Sa fameuse recette de daube de poulet avec de bons petits légumes et des morceaux de poulet savoureux et juteux, Ila Ciampi, habitante de St-Julien D’Hotman, en rêve presque. Ce plat tant prisé par sa famille est un inconditionnel de sa cuisine. Mais voilà deux semaines qu’ils n’en ont pas mangé. En cause, la bactérie de la salmonelle qui cause la salmonellose, une infection responsable de nombreux cas d’intoxication alimentaire.

 

À ce jour, des milliers de poussins et d’œufs ont été détruits, des fermes et des élevages ont été attaqués et sont passés à la loupe par les officiers sanitaires et des campagnes de désinfection sont en cours. Alors que l’alimentation des Mauriciens est mise à rude épreuve, trouver quoi mettre dans l’assiette est devenu un véritable casse-tête pour les ménagères. Pour Ila Ciampi, la situation est plus que jamais préoccupante. «D’ailleurs, je ne cuisine plus de poulet alors que j’en faisais au moins deux fois par semaine. C’est dur, mais je préfère éviter car même si on nous dit que c’est propre à la consommation, on ne sait jamais», confie cette mère au foyer.

 

Pour préserver sa santé et celle de sa famille, Ila Ciampi se rabat dorénavant sur le poisson et les fruits de mer. C’est, dit-elle, la seule solution qu’elle a trouvée pour le moment. Pour ce qui est des légumes, elle se dirige de plus en plus vers les produits bio, mais ces derniers sont pas toujours faciles à trouver et abordables au niveau du prix.

 

Street-food

 

Très inquiète par tout ce qu’elle entend, Assia Khodabocus, mère d’un fils de 7 ans, essaie de trouver des alternatives au quotidien pour avoir une alimentation saine et équilibrée. Depuis que la fièvre aphteuse et la salmonelle font des ravages, elle a changé ses habitudes en cuisine. Comme beaucoup de Mauriciens, elle se tourne aujourd’hui vers les produits surgelés, importés, les conserves et autres. Lorsqu’elle fait ses courses, Assia est plus que jamais attentive et lit avec précautions toutes les informations disponibles sur les étiquettes : «Comme nous sommes consommateurs de produits frais, je ne prépare plus de viande ces jours-ci. Pour ce qui est du poulet, je fais attention d’acheter uniquement ceux qui sont étiquetés et certifiés.»

 

Heureusement, côté idée, la mère de famille arrive encore à trouver des astuces et à innover : «À la maison, nous sommes une famille de foodies, donc nous avons toujours le sourire quand nous voyons notre assiette arriver.»Par contre, pas question de s’aventurer et de manger ce qu’on trouve dans les fast-foods, surtout dans les petites gargotes du coin. «Ce qui m’interpelle fortement, c’est que les restaurateurs continuent à s’approvisionner chez les fermes non conformes aux normes et non certifiées. Ça me donne froid dans le dos de voir les gens affluer devant les stands de street-food. Ils ne semblent pas mesurer les risques et les conséquences», souligne Assia Khodabocus.

 

Doit-elle se résoudre à devenir végétarienne du moins pour un moment ? C’est la question que se pose Caroline Sin, friande de bons petits plats, depuis que le risque de contamination avec ces produits est apparu. «Si on doit le faire pour notre santé, on le fera, mais on sera très malheureux», avoue-t-elle. Pour le moment, elle essaie de composer avec, même si l’angoisse est là : «Je fais très attention à ce que je vais acheter. Je choisis les labels les plus connus et qui sont certifiés. Je n’achète surtout pas le poulet chez le marchand du coin. Pour le bœuf, je prends uniquement du congelé. C’est plus sûr.»

 

Pour le moment, explique Caroline Sin, sa famille et elle évitent de manger dans les restaurants ou ailleurs, préférant consommer ce qu’elle prépare à la maison uniquement. Après tout, l’important, c’est que sa famille soit en bonne santé.

 


 

Les développements en quelques points

 

Le risque de contamination de légumes à la salmonellose est réel si la fiente de poule infectée par la salmonellose a été utilisée comme engrais. Les autorités ont lancé un appel aux cultivateurs pour qu’ils évitent d’utiliser cet engrais naturel.

 

Depuis l’épizootie de la fièvre aphteuse, 1 625 animaux ont déjà été abattus par le ministère.

 

La campagne de vaccination se poursuit et jusqu’à aujourd’hui, 11 883 boucs, moutons et cabris, et 11 089 porcs ont été vaccinés. 

 

L’État déboursera la somme de Rs 27,5 millions pour compenser 54 éleveurs à travers le pays.

 

Plusieurs fermes ont été affectées et aujourd’hui, seules trois fermes sont considérées comme étant saines.

 

Un vide sanitaire a été mis en place à l’Animal Production Division (APD) à Réduit.

 

Une étude réalisée par l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs a révélé que quatre consommateurs sur dix ne consomment plus de viande.

 

Jusqu’ici, 70 000 poussins et plus de 40 000 œufs ont été détruits à cause de la salmonelle.

 

L’abattage de 30 000 volailles dans 115 poulaillers infectés à travers le pays a commencé. 50 000 oeufs et 30 000 autres poussins seront détruits.

 

L’île Rodrigues n’est pas touchée pour le moment.

 

L’importation de bœufs, boucs, cabris et moutons a été suspendue jusqu’à nouvel ordre.

 

Les producteurs tels que Food&Allied, Innodis, Volailles et Traditions, Brandactiv et Inicia ont tenu à rassurer les consommateurs. Leurs produits, assurent-ils, sont propres à la consommation.