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Fête de l’Indépendance : Moi, Mauricien en 2017

C’est quoi pour vous être Mauricien en 2017 ? À quelques jours du 49e anniversaire de l’Indépendance de notre pays, le dimanche 12 mars, quelques compatriotes nous parlent de leur attachement à leur patrie…

Nousrina Peerbux, 32 ans

 

«Une histoire de métissage»

 

 

«Être mauricien aujourd’hui, c’est comprendre la beauté de notre île, la richesse de saculture, le brassage de ses langues et d’accepter que nous avons tous, dans nos gènes, une histoire commune de métissage et d’aïeuls venus des quatre coins du monde. C’est également se permettre d’être à la plage, en après-midi quand le soleil ne tape pas trop, c’est faire du snorkellingles dimanches et arriver au bureau le lundi en s’étonnant d’avoir pris un coup de soleil. C’est de parler ce fameux français de Maurice, ne plus sourciller quand une conversation en français contient des mots comme Cooler bags, latres kolant, Bluetakou boul football. Être mauricienne aujourd’hui, c’est aussi vivre sa féminité et son féminisme, s’assumer tout en faisant disparaître ses œillères et ne pas avoir peur de la controverse. En 2017, elle n’est plus discrète ! Elle se libère et s’accepte sans jamais tourner le dos à ses valeurs et sans démissionner de son rôle. Être un jeune mauricien aujourd’hui, c’est être conscient que notre avenir n’est pas tout tracé, enfin pour la majorité. Que le marché de l’emploi est complexe, que l’effort fait partie de notre quotidien même si souvent, il ne sera pas reconnu à sa juste valeur, que notre écosystème marin et terrestre est menacé, que nos actions d’aujourd’hui détermineront le monde de demain et que, faire preuve de compassion et de bienveillance n’est pas une faiblesse mais un atout pour se forger. Être mauricien en 2017, c’est également réaliser qu’il fait bon d’être chez soi, dans un monde où des milliers de personnes ne peuvent vivre chez eux, sur leur terre patrie. En 2017, comme depuis plus de 49 ans maintenant, nous trouverons notre bonheur dans nos petits plaisirs : nos sorties en famille et avec nos amis, nos couchers de soleil paradisiaques, nos feux de camp amateurs, nos succulents minn frirou notre dipin gato pimatout en écoutant un bon séga !» 

 

Loïc Lim, 29 ans

 

«Une grande famille»

 

 

«Être mauricien, c’est d’avoir un mix extraordinaire de cultures et le fait de bien s’entendre me rend fier surtout quand on voit les autres pays où il y a la guerre à cause des religions. Ici, nous respirons le même air, mangeons la même nourriture sur la même table et fêtons toutes les fêtes religieuses dans la joie et la bonne humeur. Ce que j’apprécie le plus à Maurice, c’est l’esprit très familial que tout le monde a. Même si on n’est pas lié par le sang ou par la religion, on est une grande famille.»

 

Laetitia Darche-Sauzier, 25 ans

 

«Cette douce sensation de me dire que je suis chez moi»

 

 

«Malgré tous les voyages que j’ai pu faire et les endroits où j’ai pu vivre, il n’y a qu’à Maurice que je ressens cette douce sensation de me dire que je suis chez moi. Être mauricien aujourd’hui, c’est la chance de faire partie de ce merveilleux melting potculturel que l’on retrouve aussi bien à travers le métissage, dans nos assiettes ou nos artistes locaux. C’est respecter autrui et ses différences culturelles en apprenant un peu plus de chaque culture et en cohabitant en paix. Ce sont de nombreux couchers de soleil qui se ressemblent mais qui ne sont jamais pareils, et dont je ne m’en lasse pas ! C’est le privilège d’être entouré par une nature luxuriante même si on devrait en être bien plus conscients et qu’on devrait mieux la préserver... Toutes ces choses font que je suis fière de mes origines mauriciennes et de mon métissage !»

 

Christophe Sowamber, 22 ans

 

«Être unis et ne pas être divisés à cause de la religion»

 

 

«Être mauricien, selon moi, c’est tout d’abord mettre sa religion et sa croyance personnelle de côté vu que nous sommes une île multi-raciale. Comme on le dit si souvent, enn sel lepep enn sel nation, être mauricien, c’est avant tout être neutres, unis et ne pas être divisés à cause d’une religion. On voit souvent, surtout sur les réseaux sociaux, des jeunes qui publient et critiquent certaines religions autres que la leur. Ils le font sans penser que ces publications peuvent créer des malaises ou encore des violences inutiles au sein de notre société. Être mauricien, c’est aussi le respect de l’autre tel qu’il est. Ce serait vraiment dommage de gâcher ce petit coin de paradis avec des tensions. Nous devons tous vivre en unité avec nos frères et soeurs car il ne faut pas oublier qu’avant tout, nous avons le même sang rouge, bleu, jaune, vert qui coule dans nos veines. Et que, nous appartenons tous à un magnifique et unique pays qu’est l’île Maurice.»

 

Elisa Rosse, 27 ans

 

«Notre communauté arc-en-ciel»

 

 

«Être mauricien aujourd’hui, c’est la solidarité qui nous unit toutes communautés confondues. Être mauricien, c’est Elisa qui fête Maha Shivaratree, c’est Sunil qui achète so ti gato la vierge, c’est Iqbal qui partage son briani avec Ah Fat. C’est notre communauté arc-en-ciel. Être mauricien, c’est profiter de notre dal pouri Dewa, de notre vona corona, entre autres. Être mauricien, c’est incarner la tolérance et le respect. C’est un pique-nique familial au bord de mer en faisant le trajet dans un bus, accompagné de notre “Apiye sofer pa dormi. C’est aussi notre langue, des dialogues bien de chez nous comme aret sa fi”, “aret moulougande”…» 

 

Raïna Ram, 27 ans

 

«Un “nou-bann-isme” qui ne risque pas de disparaître»

 

 

«Le Mauricien en 2017 est capable d’aller faire son bazar, manger un dal pouri et boire un alouda bien frais, peu importe sa communauté. Il a le choix de dire bonjour, assalamualaikumou namaste, peu importe sa religion et sans se faire persécuter. Il peut célébrer toutes les fêtes nationales et manger tous les gâteaux traditionnels indistinctement de ses origines religieuses. Il conserve des valeurs traditionnelles malgré les changements de la modernisation. Il est d’accord avec tout le reste de la population que le camping sur les plages est un droit acquis que nul ne peut nous enlever. Mais le Mauricien a aussi des idées particulièrement arrêtées et une mentalité qui semble ne pas avoir beaucoup évolué depuis l’Indépendance. Il perpétue un nou-bann-ismequi ne risque pas de disparaître de sitôt, maintenu par les jeunes. Il fait part de sa mentalité datant de Mathusalem dans les commentaires qu’il laisse sur les réseaux sociaux, à l’instar des autres keyboard warriors qui se lancent dans des joutes sans fin. Il s’associe à un groupe de la société – majoritaire ou minoritaire –, plutôt que de se considérer mauricien à part entière et avant tout autre chose. Il ne tolère pas la différence. Il est aussi champion pour se plaindre de tout sans penser à lever le petit doigt pour faire quoique ce soit pour changer les choses, parce que c’est aux autres de faire les efforts pendant que lui reste bien au chaud chez lui. Le Mauricien en 2017 ? Bah, il a encore besoin de changer sa façon de penser.»

 

Andrew Raffaut, 21 ans

 

«Les couleurs de notre île»

 

 

«Étant moi-même un jeune de la république de l’île Maurice et étant né à Rodrigues, je peux dire que je suis fier d’être rodriguais et mauricien. Car pour moi, c’est un honneur de vivre dans ce petit bout de paradis dans l’océan Indien qui se fait de plus en plus connaître à travers le monde. Je suis un passionné de la photographie – c’est d’ailleurs mon métier – et en tant que chasseur d’images, j’en ai vu des couleurs dans notre pays. Ces couleurs qui se font de plus en plus rares à travers le monde sont toujours visibles chez nous. Ces soleils couchants orangés qui peuvent être observés quand il n’y a pas de mauvais temps représentent pour moi le rouge de notre quadricolore. Notre lagon qui est rempli de richesse est le reflet de notre joli ciel bleu sans oublier notre sable jaune doré et nos champs de cannes qui, une fois rassemblés, font un très joli tableau.»

 

Amitrai Darbary, 35 ans

 

«Des confessions différentes autour de la même table»

 

 

«Il y a plusieurs choses qui me rendent fier d’être mauricien. Il y a notre culture ou encore les différentes saveurs de l’île. Nous pouvons être de confessions différentes et nous asseoir à la même table et partager les plats issus de cultures différentes. Par exemple, nous pouvons consommer le traditionnel sept cari à un mariage hindou, un bon brianià un mariage musulman et recevoir un bon gato lasir pour la Fête du Printemps. Toutes ces choses me font être vraiment fier d’être mauricien. La plupart de mes amis à l’étranger me disent que toutes ces choses leur manquent.»

 

Diane Nuteau, 31 ans

 

«Être fière de parler le créole et d’encourager l’évolution de la culture mauricienne»

 

 

 

«Pour moi être mauricienne, c’est déjà être fière d’être issue d’un magnifique métissage... d’un point de vue culturel, religieux et identitaire. Je pense qu’être mauricienne en 2017, c’est aussi de prendre conscience des richesses naturelles et culturelles que nous avons. Nous sommes à l’ère de l’information où toutes les connaissances sont accessibles. Il est important que le Mauricien sache mettre ses connaissances en avant pour la conservation des richesses et de l’authenticité de notre île. Je pense qu’être mauricienne, c’est aussi d’être fière de parler le créole, d’encourager l’évolution de la culture mauricienne à tous les niveaux possibles.»