Vous n’avez pas pu passer à côté des embouteillages monstres, depuis qu’un tronçon de la M3 est fermé. Les autorités tentent de trouver des solutions. Les automobilistes, eux, doivent changer leurs habitudes.
Sortez votre arme secrète. C’est le moment de vous en servir. Même si vous n’êtes pas sûr de son efficacité, utilisez-la. Il vous en faudra à forte dose. Le méchant est de retour. Et il va épuiser toutes vos réserves de… patience. Cet ennemi, vous le connaissez sous différentes appellations : embouteillage, bouchon, traffic jam…
Depuis qu’une partie de la route Terre-Rouge/Verdun a été fermée à la circulation, cette semaine, le passage par la capitale est (re)devenu infernal ! Il n’est plus révolu le temps des – très ! – longues files de voitures (elles existaient toujours, mais étaient moindres depuis l’ouverture de la route, il y a un peu plus d’un an).
Combien de temps avez-vous passé dans les embouteillages, en cette fin de semaine ? Trop, si vous deviez rallier ou traverser la capitale. La faute aux fissures qui zèbrent la route entre les ronds-points de Ripailles et de Valton. C’est d’ailleurs cette partie de l’autoroute qui est fermée. Quand sera-t-elle de nouveau praticable ? Pour l’instant, aucune date n’a été avancée. Le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, estime que ça prendra le temps qu’il faudra. Il est nécessaire que la route soit à nouveau sûre pour être praticable. L’heure est donc aux travaux... et aux interrogations : «Il faut voir à quelle étape il y a eu des manquements. Il paraît qu’au niveau du design même de départ, l’équipe responsable disait que c’était un site difficile qui présentait beaucoup de difficultés.»
L’heure est également aux aménagements afin de rendre la circulation plus fluide le matin et l’après-midi. Plusieurs «solutions» sont à l’étude, explique l’inspecteur Ashok Mathur de la Traffic Branch. Dès vendredi matin, certaines mesures ont été prises : «Un travail se fait au niveau des feux de signalisation et des ronds-points. Nous testons plusieurs propositions. Il nous faudra quelques jours ou une semaine pour tout mettre en place. Mais nous travaillons en ce sens.»
Mesures temporaires
Les usagers venant du Nord et du Sud peuvent toujours emprunter la M3 (Terre-Rouge/Verdun), à condition de faire des détours par Montagne-Longue ou encore Les Mariannes, pour éviter le tronçon endommagé, afin de rallier Ripailles ou Valton. Des panneaux pour guider les automobilistes ont été placés par la Traffic Branch. Par ailleurs, la possibilité d’ouvrir une troisième voie aux automobilistes venant du Nord, de Terre-Rouge au Quai D, est envisageable. Des mesures temporaires, mais nécessaires. Il faudra également en trouver d’autres: «Nous communiquerons bientôt.»
Malgré les mesures palliatives qui seront mises en place, la situation restera forcément toujours compliquée pour les automobilistes. Surtout pour ceux qui empruntent cette route régulièrement. Comme Claire Le Lay : «Je demande à Nando Bodha de me rendre ma route !» Habitante du nord de l’île, elle a, depuis l’ouverture de la M3, toujours trouvé le moyen d’éviter Port-Louis. Que ce soit pour des rendez-vous professionnels ou pour aller récupérer sa fille dans le centre de l’île. Mais depuis jeudi, c’est la galère : «Ma vie s’effondre. Et je n’exagère qu’un peu.» Bien sûr, elle sait que la sécurité est plus importante que toutes les minutes que l’on peut gagner sur l’asphalte. Néanmoins, elle avoue que la fermeture de ce tronçon lui «pourrit la vie».
Et elle sent que ce sera le cas pour les adolescents qui doivent se rendre à l’école dans le centre de l’île : «Déjà, le car pense passer les prendre plus tôt. Quinze minutes plus tôt, c’est énorme le matin pour ces enfants.» D’ailleurs, elle aussi devra s’organiser, compter avec le trafic dense de la capitale et sortir plus tôt. Elle regrette déjà le «confort» de la M3 et se demande si l’entretien a été régulier ces derniers mois. Son angoisse du moment : que la route Terre-Rouge/Verdun soit fermée à jamais : «Passer par la capitale pour le reste de ma vie : non merci !»
Jean-François Phélines souhaite également que cette autoroute soit réparée au plus vite. Le passage obligé par Port-Louis – il sort de Rose-Hill et doit rallier Grand-Baie – ne l’enchante pas vraiment : «Il n’y a malheureusement pas de passerelle ou de pont pour éviter la capitale. La circulation est très dense le matin et dans l’après-midi. La route de Verdun m’arrangeait : c’était un gain de temps.» Pour l’instant, il ne s’est pas réveillé plus tôt pour éviter les bouchons. Mais il imagine que ça devra être le cas dans les jours à venir : «Il faudra faire avec. Il faudra revoir les horaires.»
Ce sera aussi le cas pour les automobilistes qui se rendent dans la capitale tous les matins. Les nuits de sommeil seront visiblement plus courtes. Et ils devront s’armer d’énormes doses de patience !