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En ligne : Let’s get protected

L’inspecteur Robin Bundhoo, le sergent Nasseerudeen Bulladin et le constable Clifford Motet vous donnent de précieux conseils.

Horreur et damnation. Une Miss Mauritius qui est accusée d’être impliquée dans un trafic de drogue ? Bien sûr, il s’agit d’une fake news sur un fake site. D’ailleurs, la principale concernée a fait une déposition aux Casernes centrales. S’il n’est pas possible de prévenir ce genre d’événements, comment se protéger en utilisant Internet ? Des membres de la Cybercrime Unit vous disent tout.

Ce site est-il fiable ?

 

Ils sont partout. Comme des boutons sur le visage avant une soirée au top. Les fake sites et/ou sites malveillants ressemblent aux sites que vous connaissez bien mais sont là uniquement pour faire du mal à votre ordinateur, à votre smartphone et à vos données. Comment les reconnaître ? Ce n’est pas toujours évident mais il existe des petits indices qui peuvent vous mettre sur la voie, explique Clifford Motet, constable à la Cybercrime Unit. D’abord, il faut s’intéresser à l’adresse du site : s’il y a un détail qui est différent, n’y allez pas. Et puis, gardez en tête cette règle utile : un site sympa : https://. Un site pas sympa : http://. Un simple «s» peut faire toute la différence. Mais ce n’est pas un test infaillible, d’autres données peuvent vous mettre sur la voie : la présentation du site, la qualité des illustrations, l’apparition de pop-ups, entre autres. 

 

Quel danger ? Accéder à un fake site, c’est prendre le risque de se faire subtiliser ses données personnelles et de perdre le contrôle de son ordinateur. Qui aimerait tomber sur son pire selfie de l’année en surfant sur le Web ? 

 

Sur les sites d’achat en ligne. «Il faut qu’il y ait le prix, la date de livraison, la provenance des produits. N’hésitez pas non plus à faire un tour du côté des mentions légales pour vous renseigner», précise Clifford Motet. Et puis, on opte pour les sites connus, reconnus et sécurisés : «On n’entre pas les numéros de sa carte de crédit n’importe où.» Et si on peut, on paie par smart cards. «Il y a une limite, donc, même s’il y a vol, la somme prise n’est pas si importante que ça», explique le sergent Nasseerudeen Bulladin. Par exemple, pour un achat de
Rs 1 000 en ligne, on s’achète une carte de Rs 1 500. Dans le pire des cas, Rs 500 seront subtilisées. C’est une somme, d’accord, mais ça fait moins de mal qu’un compte en banque qui a été salement amoché. 

 

Une règle d’or : se méfier de tout

 

Le constable Clifford Motet le dit et le redit, sur Internet, il ne faut jamais faire confiance : «Il est nécessaire que chaque utilisateur se rende compte d’une chose : rien n’est sécurisé.» Alors, soyez vigilant à tout ! 

 

Réseaux sociaux : attention danger

 

On évite toutes les informations personnelles. Pas de date de naissance, de lieu de résidence et pas… de photos. Impensable ? Mais c’est bien ce que conseille Clifford Motet : «On peut récupérer vos clichés pour autre chose, sans que vous en soyez conscient.» Ça revient à dire qu’on ne peut rien y faire, non ? «Non, quand même pas. Mais il faut être conscient du danger et agir en conséquence.»

 

La folie des profils piratés qui ne cessent pas sur Facebook ne donne d’ailleurs pas envie de se laisser aller à déballer sa vie sur le network. Mais pour limiter les risques : revoyez vos paramètres de sécurité (que toutes vos publications ne soient pas «public»), n’acceptez pas les friend requests des gens que vous ne connaissez pas et sécurisez votre compte avec un mot de passe correct (et ne laissez pas votre session ouverte quand vous ne l’utilisez pas). 

 

L’horreur du… videocall

 

Petits jeux intimes en ligne. Face à la caméra, on se déshabille. On se titille… Que ça cesse ! «Il ne faut pas se déshabiller. C’est aussi simple que ça», explique l’inspecteur Robin Bhundoo. Même si on croit connaître parfaitement la personne (les ruptures provoquent de drôles de réaction). Une personne qui a des images de vous, que vous ne voulez pas voir diffusées, peut s’adonner à la sextorsion, du chantage pour obtenir de l’argent ou autre chose. 

 

Votre compte bancaire sécurisé 

 

Attention au phishing ! Un mail qui semble avoir été émis par votre banque avec un lien sur lequel on vous demande de cliquer : même si ça vous démange, ne le faites pas. Comme l’explique le sergent Nasseerudeen Bulladin, une banque ne fera jamais ce genre de demande à travers un courriel.

 

Ave anti-virus !

 

Pour se protéger sur le Web, il faut faire preuve de bon sens. Mais avoir également un bon antivirus. Pour cela, il est nécessaire de mettre la main à la poche : «Optez pour un logiciel payant et demandez à un professionnel de l’installer», conseille Clifford Motet. Et si des applications téléchargées vous demandent de faire tomber votre firewall, refusez de le faire comme avec un verre d’alouda qui a l’air d’avoir tourné. 

 

Au bureau… et ailleurs

 

On verrouille toujours son écran et on protège sa session avec un mot de passe. 

 

Password : le sésame à protéger

 

Le nom de votre chien tant aimé, décédé il y a 20 ans, ça peut marcher. Mais ce n’est pas suffisant comme mot de passe. Pour en avoir un qui est au top de sa forme, il faut ajouter un peu de piment. «Faire un mélange de lettres majuscules et de petites lettres et de chiffres», conseille le constable Motet. Et surtout, ne le laissez pas traîner : «On le conserve dans un endroit sécurisé.» Puis, on évite d’utiliser les mêmes passwords pour son compte Facebook et son internet banking, même si c’est plus facile à retenir. 

 

La «man in the middle attack» : c’est quoi ça ?

 

L’homme du milieu. Ça fait un peu Seigneur des Anneaux, non ? Mais là, il est question de cyber attaque, de hacker. Gandalf n’est pas de la partie. Pourquoi cette appellation ? Parce que le pirate se trouve entre vous et la personne avec qui vous communiquez afin de détourner votre argent. Pour nous expliquer ce phénomène qui est de plus en plus courant, les officiers de la Cybercrime Unit ont utilisé l’exemple suivant. Un acheteur contacte un fournisseur, le lien se fait entre eux. Mais quelque part sur cette ligne de communication, une troisième personne s’immisce dans le dialogue. Comment ? En modifiant légèrement l’adresse mail du fournisseur par exemple et en envoyant un message à l’acheteur. Si le ton et le sujet sont les mêmes, qui fera attention aux détails ? Au moment de l’achat, le man in the middle n’a qu’à parler de changement d’institution bancaire et l’argent atterrit directement sur son compte. 

 

Imaginez les dégâts pour l’économie mauricienne si plusieurs grosses compagnies se font avoir, demande l’inspecteur Robin Bhundoo. «Et les dommages collatéraux comme les pertes d’emploi. C’est un problème important et il faut que les compagnies s’assurent de ne pas tomber dans le piège.» Surtout que les hackers ne lésinent pas sur les moyens pour arriver à leurs fins : «En ce moment, ils envoient des spam. Dès que vous cliquez dessus, ils prennent possession de l’ordinateur et entrent en contact avec vous, prennent le temps de nouer une relation de confiance avant de, quand il y a une grosse commande, parler de changement de banque», explique le sergent Nasseerudeen Bulladin. 

 

Ce qu’il faut faire :ne pas faire de paiement suite à un échange de mail uniquement, privilégiez la confirmation téléphonique et/ou en personne, si c’est possible. 

 

La sensibilisation : une arme de plus

 

La Cybercrime Unit anime régulièrement des ateliers d’informations dans les écoles et dans les entreprises. Mais cette unité de police anime également des émissions radiophoniques afin de toucher le plus grand nombre de personnes. Pour l’inspecteur Robin Bhundoo, il faudrait introduire le «netiquette», ou l’étiquette du Net, dès le primaire afin d’apprendre aux enfants comment utiliser cet outil et comment se protéger. 

 

Avis aux parents. Ils ont aussi leur rôle à jouer : «S’ils ne savent pas comment se connecter à Internet et l’utiliser, ils devraient l’apprendre afin de pouvoir exercer un contrôle sur les habitudes en ligne de leurs enfants.» Et si des logiciels de restriction d’accès existent pour limiter les risques que votre enfant, par exemple, tombe sur un site pornographique, il faut également discuter avec lui pour lui parler de la vie sur Internet : ses dangers, ses possibilités et également les responsabilités que son utilisation implique. 

 

Ça risque de faire mal

 

Les délits sur Internet sont régis par deux cadres légaux : l’Information and Communication Technologies Act (2001) et le Computer Misuse and Cybercrime Act (2003). Les délits les plus habituels à Maurice sont les suivants : le fait de retravailler une photo et de la diffuser, utiliser un langage abusif et participer ou initier un conflit socioculturel sur le Net. Celui qui est trouvé coupable de ces agissements (ou d’autres) risque une amende (de Rs 50 000 à Rs 1 million) et une peine d’emprisonnement ne dépassant pas cinq ans.