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Election partielle au no18 : Belle-Rose/Quatre-Bornes en mode «wait and see»

Girish, Yogesh, Sanjeev, Soodesh et Shaheel racontent l’ambiance dans leur ville.

Quel est le mood des électeurs ? Vivent-ils déjà dans l’atmosphère d’une joute électorale ? Ont-ils fait leur choix ? Petit tour dans la circonscription no 18, en pleine campagne électorale…

Point de frémissement. Juste une petite poussée de température. En ce jeudi après-midi, les nuages et le soleil se partagent le ciel dans la ville des fleurs. Et à quelques semaines de l’élection au no 18, le 17 décembre, et à l’heure où se prépare le nomination day prévu pour le 4 novembre, la fièvre électorale n’a pas encore gagné tous les électeurs de Belle-Rose/Quatre-Bornes. Beaucoup ne se sont pas encore mis à l’heure de la campagne électorale. Ils écoutent, observent, évaluent les candidats, en attendant de trouver celui ou celle qui, espèrent-ils, répondra à leurs attentes. Petite balade au cœur de l’ambiance quelque peu tiède d’une partielle qui se prépare. 

 

Destination : la rue Ollier. Quelques affiches placardées ici et là laissent deviner qu’on est en campagne électorale. Sans cela, rien n’indique vraiment qu’une élection se tiendra bientôt. «C’est encore trop tôt», lance un citadin. Un groupe d’amis, sous la varangue d’une petite boutique, converse. Mais la politique est loin d’être au centre de leur conversation. «Il y a comme un désintérêt pour cette partielle», confie Girish Ramdhonee, 57 ans. Selon ce citadin qui a voté à plusieurs élections, il n’y a pas encore d’effervescence dans la ville. 

 

«On en a marre des mêmes discours, des promesses non tenues, des paroles en l’air et des phrases toutes faites. On attend un candidat qui vient pour nous proposer un vrai plan d’action», avance-t-il.«Les politiques viennent toujours nous voir, notent nos doléances et nos attentes, et promettent qu’ils changeront les choses une fois élus. Mais à chaque fois, c’est le même scénario. On ne voit rien venir. Ils sont tous pareils. Ils viennent nous voir uniquement quand ils ont besoin de nos voix», ajoute le quinquagénaire, sous le regard de ses amis qui disent partager son point de vue. «Il faudrait quelqu’un qui fasse bouger la région. Il manque des développements dans la ville», lance l’un d’eux. Certes, ils ont vu défiler les partis et les candidats qui sont dans la course de cette joute électorale mais personne, disent-ils, n’a pu et n’a su les convaincre. 

 

Choses sérieuses

 

À ce jour, même s’il manque pour l’instant le candidat du MSM, la plupart des candidats sont connus : Roshi Bhadain, leader du Reform Party ; Jack Bizlall du Muvman Premye Me ; Dhanesh Maraye du PMSD ; Nita Juddoo du MMM ; Tania Diolle du Mouvement patriotique (MP) ; Nitish Joganah et Pramode Jaddoo, candidats indépendants ;Alexandre Barbès-Pougnet du Ralliement citoyen pour la patrie ; Kugan Parapen de Rezistans ek Alternativ ; Kaviraj Bokhoree d’En marche Maurice ; et Arvin Boolell du PTr. «Là aussi, on ne les voit pas si souvent que ça», souligne Girish Ramdhonee. Si pour certains, les choses sérieuses commenceront avec le nomination day, Girish Ramdhonee et ses amis n’attendent qu’une chose : être convaincus avant de se prononcer sur celui ou celle à qui ils donneront leur voix.

 

Qu’en est-il du sang neuf et de la jeune génération qui s’est invitée à cette partielle ? «Pour l’instant, personne ne nous a convaincus», ajoute Girish Ramdhonee. Si l’ambiance survoltée des campagnes«comme autrefois» se fait attendre, Girish a toutefois noté une montée de vandalisme. «Il y a des actions d’intimidation, les banderoles sont détruites et ça devient difficile d’afficher ses couleurs sous peine d’être pris à partie. Plusieurs voitures ont été vandalisées ces derniers temps, à tel point que je dois maintenant rentrer ma voiture alors que je la garais jusqu’à présent dans la rue.»

 

Dans ce sens, le commissaire de police Mario Nobin a expliqué cette semaine qu’il y a eu des incidents mais que la police est en train de suivre la situation. Ainsi, après l’incident des banderoles, il y a une hausse de vigilance sur le terrain. «La police prendra des actions appropriées contre ceux qui vont à l’encontre de la loi», déclare Mario Nobin. Alan Ganoo et Jean-Claude Barbier, du MP, s’étaient rendus au siège de la commission électorale le mardi 10 octobre pour porter plainte. Ils affirment que plus de la moitié de leurs banderoles et de leurs affiches a disparu. «Ce qui se passe est vraiment malsain», s’insurge Girish. 

 

Abstention ?

 

D’une rue à l’autre, les mêmes sentiments animent des habitants. Beaucoup n’ont pas encore fait leur choix et sont en mode wait and see. «Le match se passera entre le PTr et le MMM, même si j’ai aussi l’impression qu’il y aura un fort taux d’abstention», nous dit une habitante de la ville qui a souhaité garder l’anonymat. Mais sur le sujet, les avis divergent. «Comme à chaque élection, on voit défiler les candidats des différents partis devant notre porte et on les écoute faire leurs promesses», témoigne Yogesh Ghyaram que nous rencontrons devant chez lui à la rue Sir Virgil Naz. 

 

S’il vit cette campagne de loin, il n’a pas manqué une occasion d’exposer quelques-uns de ses griefs aux candidats qui promettent de changer la vie des habitants de Quatre-Bornes :«On a fait une demande pour que la rue Sir Virgil Naz devienne un one-waycar, pour l’instant, c’est un calvaire de circuler quand il y a du trafic. On espère vraiment qu’ils nous écouteront.» Son frère Sanjeev Ghyaram, rencontré un peu plus loin dans la même rue, espère, lui, avoir pour une fois affaire à des politiciens consciencieux qui ont à cœur l’intérêt et le bien-être de leur électorat : «Ils sont venus pour nous écouter et on s’est confiés à eux. Par exemple, on s’est plaints plusieurs fois de la présence d’un arbre qui gêne dans notre rue et nos plaintes sont restées sans réponse. On espère que celui ou celle qui sera élu/e pourra faire bouger les choses.»

 

Vote d’espoir

 

Après la succession de candidats devant sa porte, il ne sait toujours pas pour qui bat son cœur : «Pour le moment, on n’est convaincus par personne mais si à l’approche des élections, je dois donner une voix à quelqu’un, je donnerai un vote d’espoir à la candidate du MMM.»

 

Il y a ceux qui pensent voter et ceux qui ne savent vraiment pas. Villa Nulliah, 60 ans, en fait partie : «Avec tout ce qu’on entend, tous les scandales, on ne sait pas à qui faire confiance !» Dorothy, une jeune habitante de la ville, est aussi sceptique : «Jeunes ou pas, ils sont tous les mêmes. Je ne suis convaincue par personne.»

 

Un peu plus loin à La Louise, nous rencontrons Soodesh Ramlagun. Pour lui, la priorité des élus devrait être la question de law and order : «Si on va voter, c’est parce qu’on veut du changement. Il y a actuellement un gros problème d’insécurité dans la région.» Lui aussi attend de prendre connaissance des différents messages des candidats qui sont dans la course. Comme d’autres, il trouve cette campagne «terne»: «Ce n’est vraiment pas comme avant !» 

 

De son côté, Shaheel Asgarally, 19 ans, n’a pas de recul : «Je ne peux pas comparer car ce sera la première fois que je vais voter pour une partielle.» Et il a hâte ! Même s’il dit ne pas être porté sur la chose politique, le jeune homme que nous rencontrons à Belle-Rose dit avoir été séduit par le discours du leader du Reform Party : «Il est jeune et il incarne ma vision de la politique.» Mais il sait bien que le jeu est loin d’être fait…  

 


 

Sur le terrain…

 

Ils disent ne pas chômer. Et veulent à tout prix passer leurs messages. «Le travail bat son plein et les choses se passent très bien. Les citadins sont réceptifs et se disent prêts à nous suivre», confie Arvin Boolell, candidat du PTr, que nous avons rencontré sur le terrain jeudi en début de soirée à Belle-Rose, alors qu’il partait à la rencontre des habitants de Quatre-Bornes. Même si des habitants disent voir les candidats que «rarement», ceux concernés disent s’être mis au travail. 

 

Lors du lancement de la campagne du PMSD à Quatre-Bornes cette semaine, Dhanesh Maraye, le candidat du parti, a fait ressortir que «le PMSD est le seul espoir de demain. Avec le PMSD au pouvoir, ce sera une politique de rassemblement avant tout. On doit changer la façon dont le pays est en train d’être dirigé. La réputation de Maurice prend un sale coup. La vraie réussite, c’est quand on est solidaires». 

 

Tania Diolle, la candidate du MP, est aussi gonflée à bloc. Quelle est votre approche sur le terrain ? «Classique ! Porte-à-porte et réunion», nous dit-elle. Nita Juddoo, la candidate du MMM, est elle aussi motivée. «Voilà deux mois que j’occupe le terrain et tout se passe très bien. Les gens sont très polis. Personne ne nous a fermé la porte au nez. Ils sont en colère, frustrés et veulent du changement. On va continuer avec les porte-à-porte et autres réunions. Pour l’instant, ce n’est que du positif», confie la candidate. 

 


 

La police redouble de vigilance sur le terrain

 

Le commissaire électoral Irfan Rahman a rencontré, jeudi dernier, le commissaire de police Mario Nobin et des hauts gradés de la police dans le cadre de l’élection partielle dans la circonscription no 18, Belle-Rose/Quatre-Bornes. En soulignant que la police a pris des sanctions contre quatre personnes pour «rogue and vagabond», il s’est dit satisfait du déroulement de la campagne jusqu’à présent. Il a déclaré que «la police a rehaussé son niveau de vigilance sur le terrain après avoir remarqué que des banderoles avaient été détruites».