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Dr Vasantrao Gujadhur du ministère de la Santé : «La situation n’est pas inquiétante»

Les services de santé sont en mode vigilance mais pas en crise. Telle est la position du ministère suite aux trois décès liés à la grippe A H1N1 et H3N2. Toutefois, les précautions nécessaires sont de rigueur afin d’éviter d’attraper ces virus.

La situation n’est pas alarmante. Toute la semaine, c’est le message qu’ont voulu faire passer le ministre de la Santé, le Dr Anwar Husnoo, et les différents responsables des services de santé. Multipliant les efforts pour rassurer la population qui, suite aux trois décès liés à la grippe A H1N1 et H3N2, s’inquiète de plus en plus, le ministère insiste sur le fait qu’à ce jour, tout est sous contrôle. 

 

Lors d’une rencontre avec la presse en début de soirée, le vendredi 2 mai, le Dr Vasantrao Gujadhur, Director of Health Services au ministère de la Santé, a tenu à rassurer les Mauriciens sur l’évolution du virus H1N1 qui cause la grippe saisonnière et des complications qui peuvent être mortelles dans certains cas. «Nous sommes en hiver, une saison sèche et froide. Le virus est dans l’air. Il est partout. L’activité des virus est donc augmentée. Ce n’est pas seulement à Maurice mais dans le monde entier. C’est normal qu’en cette période le nombre de cas augmente mais il ne s’agit pas d’une hausse considérable, donc la situation n’est pas inquiétante.»

 

Selon le Dr Vasantrao Gujadhur, plus de 6 000 cas de grippe saisonnière et d’infections respiratoires sont enregistrés par semaine depuis le début du mois de mai, alors qu’il faut compter entre 1 000 et 1 200 cas quotidiennement pour ces quatre derniers jours. Et qu’en est-il de la grippe A H1N1 ? «Chaque jour, nous avons de nouveaux cas», souligne-t-il, précisant que du 1er janvier au 28 mai 2017, 48 cas de grippe A H1N1 ont été détectés. Y a-t-il eu d’autres décès ? «Nous n’avons pas les chiffres», répond le Dr Vasantrao Gujadhur. Par contre, entre le 29 mai et le samedi 3 juin, 21 nouveaux cas positifs de H1N1 ont été enregistrés ce qui porte à un total de 69 cas. 

 

À ce jour, onze personnes sont admises : trois personnes en clinique et huit autres à l’hôpital. Trois des patients sont actuellement en soins intensifs. Depuis le début de l’année, plus de 300 spécimens ont été analysés et depuis le 29 mai, 77 spécimens ont été envoyés au laboratoire à des fins d’analyse. En ce qu’il s’agit du virus H3N2, 10 cas ont été répertoriés du 29 mai au samedi 3 juin. Nombre qui descend toutefois à 9 suite à un décès survenu hier matin. 

 

Pour un meilleur screening et une prise en charge mieux adaptée, le ministère a, en début de semaine, mis en place des Flu Clinics dans les hôpitaux. Il s’agit d’un lieu spécialement aménagé vers lequel tous les patients présentant les symptômes de la grippe sont canalisés. L’idée est d’éviter la contamination d’autres patients qui ont peut-être un système immunitaire fragilisé et sont donc à risques. «Si on mélange tout le monde, les plus vulnérables comme les personnes âgées,  les personnes qui souffrent de problèmes rénaux, de cancer, de diabète et d’hypertension peuvent contracter le virus, d’où l’importance de cette séparation», précise le Dr Vasantrao Gujadhur. 

 

Autre mesure prise par le ministère de la Santé : donner la possibilité à tous les Mauriciens de se faire vacciner. Si le vaccin contre la grippe est généralement offert aux personnes âgées et aux enfants seulement, la vaccination est désormais ouverte à tous. «Rien que le vendredi 2 mai, 1 880 personnes ont été vaccinées. Les doses sont disponibles et nous en avons commandés encore.» Ce vaccin protège pendant un an contre les trois virus de la grippe : A H1N1, H3N2 et B. 

 

Pour le Dr Fazil Khodabocus, l’heure est à la prudence. Il est donc important, précise-t-il, que chaque Mauricien prenne toutes les précautions de base pour éviter de contracter le virus. Il existe de nombreuses mesures qui permettent de se protéger soi-même ainsi que son entourage. 

 

Des mesures de prévention à suivre à la lettre

 

Outre le vaccin, il existe d’autres moyens de se protéger, notamment à travers une hygiène de vie irréprochable. Il faut d’abord éviter le contact trop rapproché avec ceux qui sont infectés. Ce conseil s’applique aussi aux personnes déjà malades, qui doivent rester à la maison pour ne pas contaminer d’autres personnes. Il faut aussi régulièrement et soigneusement se laver les mains avec du savon et de l’eau ou un désinfectant. 

 

«Les mains sont les premiers modes de transmission. Évitez de donner la main aux personnes malades et de toucher les mêmes objets», souligne le médecin. Autre conseil : utilisez un mouchoir jetable et couvrez-vous bien la bouche et le nez lorsque vous toussez ou que vous éternuez. Cette règle d’hygiène de base évitera bon nombre de désagréments autour de vous. N’oubliez pas non plus de boire beaucoup d’eau, de faire le plein de fruits, notamment pour de la vitamine C, de légumes, et de pratiquer régulièrement une activité physique. L’objectif : renforcir votre système immunitaire pour garder le plus éloigné possible le virus. 

 

Un traitement symptomatique

 

«Puisque ces différents types de grippe sont presque les mêmes, le traitement aussi est le même», précise le médecin. Cela se décline en trois niveaux : un traitement antiviral spécifique, un autre pour les symptômes et des mesures d’hygiène pour réduire la transmission du virus. «L’antiviral pour le H1N1, c’est le Tamiflu ou son générique. Sinon, nous traitons symptôme par symptôme. Par exemple, si la personne est déshydratée, nous lui donnerons les médicaments nécessaires pour la réhydrater.» Pour le Dr Ishaq Jowahir, il est important que le patient suive à la lettre les recommandations du médecin. «Lorsqu’on vous dit de vous reposer, de rester à la maison, c’est d’abord pour vous et pour que vous évitiez de contaminer les autres.» 

 

Le vaccin, la meilleure protection ? 

 

«La vaccination est la meilleure arme contre la grippe», affirme le Dr Ishaq Jowahir. Particulièrement important chez les personnes à risques comme les enfants et les personnes ayant plus de 60 ans, le vaccin reste le moyen le plus efficace pour se prémunir de tous les types de grippe et des complications qu’elles peuvent entraîner. Assurant une protection d’un an, la campagne de vaccination du ministère commence généralement vers la fin du mois de mars, période à laquelle la saison de la grippe débute. La vaccination peut se faire gratuitement dans tous les hôpitaux et centres de santé communautaires du pays (de lundi à vendredi, de 9 h à 11h45 / de 13 h à 15 h, et le samedi de 9 h à 11 h), et a été étendue à tous les membres du public. 

 


 

Saisonnière, A H1N1, H3N2, B

 

Une subtile différence entre les grippes

 

«Il n’y a pas de grande différence», souligne le Dr Ishaq Jowahir. En gros, la grippe saisonnière est une infection virale causée par un virus de l’influenza A, qui se propage d’une personne à une autre et qui peut toucher n’importe qui. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, il existe à ce jour trois types de grippe saisonnière : A, B et C. Le type A se subdivise ensuite en sous-types ou en souches en fonction de leurs spécificités : A H1N1 et A H3N2. Les virus sont constamment en mutation mais se manifestent de la même manière. Contagieux, ils se propagent d’une personne à une autre. Le virus grippal A H1N1 a été à l’origine de la pandémie de 2009. 

 

Des signes qui alertent 

 

Qu’il s’agisse de la grippe saisonnière, de la grippe A H1N1 ou encore de la grippe  H3N2, les manifestations physiques sont les mêmes. «Fièvre, écoulement nasal, éternuement, maux de tête et de gorge, toux, malaise, faiblesse, courbatures, frissons, fatigue et perte d’appétit. Dans les cas les plus sévères, vous pouvez même avoir des vomissements et de la diarrhée», précise le médecin. Si les symptômes varient d’une personne à une autre et que la grippe disparaît la plupart du temps au bout de quelques jours, des complications peuvent parfois entraîner une hospitalisation. À savoir : une personne atteinte de la grippe reste contagieuse pendant cinq jours après l’apparition des premiers symptômes. 

 

À quel moment le virus devient-il dangereux ? 

 

Les choses commencent à se gâter justement quand les complications s’en mêlent. La virulence du virus dépend tout d’abord de l’état immunitaire de la personne affectée, souligne le Dr Ishaq Jowahir. C’est le cas si cette personne a déjà un système de défense fragilisé soit à cause de son âge, comme c’est le cas pour les enfants et les personnes âgées, soit lorsqu’une personne souffre d’une pathologie chronique comme une maladie cardiaque, l’hypertension, le diabète, le VIH ou encore l’asthme et une pneumopathie, entre autres. La grippe peut alors aggraver les problèmes de santé déjà existants et créer de nouvelles complications encore plus graves, comme la pneumonie et l’insuffisance respiratoire, qui peuvent provoquer un arrêt cardiaque ou respiratoire
et donc causer le décès.