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Deux arrestations après le meurtre de Mantee Murchoya

Ouma et Vijay Murchoya ont bon espoir que les meurtriers de leur sœur seront retrouvés.

Cela fait presque deux mois que le corps de Mantee Murchoya a été découvert flottant à la surface d’un bassin. Si depuis, l’enquête policière ne semblait guère avancer, elle a pris une autre tournure il y a peu, avec l’arrestation de deux suspects. Ces développements annoncent-ils le dénouement de cette affaire sur laquelle planait jusqu’ici un épais mystère ? En tout cas, les proches de la victime, révoltés, l’espèrent de tout cœur pour enfin commencer à faire leur deuil.

La fin de ce jeu de piste macabre est-elle pour bientôt ? C’est la question que se posent Vijay et Ouma Murchoya, le frère et la sœur de Mantee Murchoya dont le corps sans vie avait été découvert flottant à la surface du Bassin-Cahin, à Petite-Rivière, découpé en plusieurs morceaux. Pratiquement deux mois après ce crime commis avec une atrocité qui restera dans les annales de la police mauricienne, les proches de la victime ont bon espoir que les meurtriers de Mantee Murchoya, 55 ans, paieront pour leur crime. Un espoir ravivé par l’arrestation de deux personnes, Mardaye Galinghee, une habitante de morcellement St-André, et Prakash Balgobin, un habitant de Curepipe, dénoncé par la première nommée durant la semaine écoulée (voir hors-texte). Ils sont tous deux accusés de complot. Vijay et Ouma, eux, croient dur comme fer que ceux ayant participé à l’assassinat de Mantee Murchoya seront arrêtés d’ici peu.

De leur côté, les enquêteurs continuent à travailler d’arrache-pied pour tirer enfin cette affaire au clair. Jusqu’ici, ils s’appuient sur des preuves circonstancielles pour coincer les personnes mêlées à ce meurtre et qui courent toujours. «Pour l’heure, il n’y a pas vraiment de preuves concrètes, voire scientifiques. Mais certains aspects de cette affaire, révélés par l’un des suspects, semblent concorder», laisse entendre une source proche de l’enquête, sans toutefois donner plus de détails.

Toutes les informations entourant la stratégie en vue de coincer les meurtriers et autres détails sensibles autour de cette affaire sont tenus dans le plus grand secret par les Casernes centrales. Quoi qu’il en soit, Vijay Murchoya soutient haut et fort qu’il est satisfait de la façon dont cette enquête est menée par la police (voir hors-texte sur l’enquête policière).

«Au niveau de la famille, nous sommes satisfaits des nouveaux développements. Nous sommes conscients que la tâche de la police n’a pas été facile depuis le début. Mais nous avons espoir que les enquêteurs finiront par coincer tous ceux qui ont participé à l’assassinat de ma sœur», souligne Vijay Murchoya, 60 ans. Il est convaincu que le massacre dont sa sœur a été victime n’a pas été commis par une seule personne. «Krim zot inn fer ek li enn vre masak sa. Ses assassins doivent payer. Ils méritent la peine de mort. Les deux personnes qui ont été arrêtées doivent dire tout ce qu’elles savent sur cette affaire. Car cela nous affecte beaucoup trop. À un moment, nous étions nous-mêmes suspectés par la police. Onze personnes dans notre famille ont été interrogées. Ce n’est pas facile», confie-t-il en laissant échapper une petite larme. Car, bien qu’il essaie de rester fort face à ce terrible coup du destin qui a frappé sa famille, Vijay est un homme et, plus encore, un frère profondément bouleversé, choqué par la mort de sa sœur Mantee, et les circonstances entourant celle-ci.

Entre tristesse et révolte

Le dimanche 23 février, la quinquagénaire avait quitté son domicile à Petite-Rivière pour aller acheter quelques offrandes en vue de la fête de Maha Shivaratree qui approchait. Mais elle n’est jamais rentrée chez elle. Le lendemain, soit le lundi 24 février, alors même qu’une de ses sœurs signalait sa disparition au poste de police de sa localité, un planteur de la région informait les policiers qu’il avait vu des morceaux d’un corps flottant à la surface d’un bassin. Quelques minutes plus tard, le constat était tombé, sans appel. Il s’agissait du corps démembré de Mantee Murchoya.

Depuis ce jour maudit, ses proches doivent composer avec le choc, le chagrin, la révolte et les nombreuses interrogations. Pourquoi ? Comment ? Qui ? Ces questions ne cessent de hanter les membres de la famille de la victime. Pourtant, raconte Ouma, la veille du drame, elle avait eu une conversation téléphonique avec sa sœur aînée. «Elle m’avait téléphonée vers 9h30. Nous avons parlé de la fête de Maha Shivaratree. Elle m’avait dit qu’elle comptait se rendre à Grand-Bassin. Mais elle n’a pas pu le faire car on l’a tuée et on a jeté son corps dans un bassin. C’est horrible. C’est sûr que plusieurs personnes sont mêlées à ce crime. C’est quelque chose qui a été planifié dans les moindres détails», s’insurge Ouma, révoltée.

Que s’est-il donc passé entre le dimanche 23 février et le lundi 24 février ? Mantee Murchoya connaissait-elle ses meurtriers ? Les a-t-elle suivis avant de se rendre compte, impuissante, qu’elle était piégée dans un guet-apens ? A-t-elle été tuée ailleurs et son corps transporté jusqu’à ce bassin à Petite-Rivière ? Autant de questions qui demandent à être éclaircies et auxquelles la police, qui explore toutes les pistes, s’efforce de trouver des réponses, afin de dissiper le mystère.

Pour la famille de Mantee, le calvaire qui a commencé en ce lundi 24 février continue. «Le poignet gauche de ma sœur n’a jusqu’à ce jour pas été retrouvé. Nous n’avons même pas pu voir son visage. Ce qui restait de son corps a été placé dans un cercueil avant son incinération. C’était trop dur de ne pas la voir pour un ultime au revoir», pleure Ouma, submergée par l’émotion. Elle n’en peut plus de rester dans le flou : «Pourquoi l’a-t-on tuée ? Pour quelles raisons ? On veut savoir !»

Quatrième d’une fratrie de sept enfants – six sœurs et un frère –, Mantee Murchoya était, pour ainsi dire, une femme sans histoire. Mariée religieusement à un homme qui avait déjà une famille, elle s’était vraisemblablement adaptée à ce mode de vie. «Son compagnon venait deux ou trois fois par semaine. Ils s’entendaient bien. De plus, ma sœur ne travaillait pas. Elle vivait de l’argent que nos deux sœurs, établies en Italie, lui versaient chaque mois. Elle était heureuse», souligne Ouma.

D’ailleurs, poursuit-elle, Mantee Murchoya était en vacances en Italie l’année dernière lorsque sa maison avait pris feu. Un acte criminel, selon elle. «Le salon avait pris feu ; les vitres avaient été brisées au préalable. Les inspecteurs du CEB avaient certifié que l’incendie n’était pas dû à un court-circuit. À ce jour, on ne sait toujours pas qui est l’auteur de ce crime. Mais on pense qu’il a un lien direct avec l’assassinat de ma sœur. Il s’agit des mêmes personnes !» affirme Ouma. Tout comme son frère Vijay, elle n’a qu’un souhait : que les meurtriers soient arrêtés et paient enfin pour leur crime. Car, disent-ils, leur sœur ne méritait pas une fin aussi atroce.

 

Mardaye Galinghee, lors de son arrestation. Elle détiendrait des informations concernant ce meurtre crapuleux.

 


Le suspect Prakash Balgobin clame son innocence

Sa famille est sous le choc de son arrestation qui a eu lieu le mercredi 16 avril. Prakash Balgobin, un habitant d’Engrais-Martial, Curepipe, âgé de 44 ans, a été appréhendé et traduit en cour où une charge provisoire de complot a été logée contre lui. Aussi connu sous le sobriquet de Leroi, il a été placé au Moka Detention Centre et clame haut et fort son innocence dans cette affaire. Il a retenu les services de Me Assad Peeroo. «Mon client clame son innocence. Lundi, il va faire sa déposition à la police en ma présence», soutient Me Assad Peeroo.

La première suspecte arrêtée dans cette affaire, Mardaye Galinghee, a expliqué aux enquêteurs que le dénommé Leroi aurait eu, comme elle, des contacts téléphoniques avec la victime peu de temps avant sa mort. Pour tirer cette affaire au clair, la police décryptera les relevés téléphoniques de Leroi d’ici peu. Concernant les déclarations de Mardaye Galinghee selon lesquelles elle aurait parlé à Mantee Murchoya la veille de sa mort pour une histoire de médecin, les enquêteurs ne croient pas que la conversation téléphonique entre les deux femmes était aussi banale. D’où la charge provisoire de complot qui pèse sur elle. Quoi qu’il en soit, la suspecte ainsi que Prakash Balgobin restent en détention policière.

Mais qui est donc cet homme soupçonné lui aussi de complot ? Marié et père de deux enfants, Prakash Balgobin est un visage connu dans sa localité. Non pas pour ses bonnes actions, selon son voisinage, mais bel et bien pour ses nombreux démêlés avec la justice. «Il a déjà été arrêté pour divers délits liés à la drogue et au vol, entre autres. Il a même purgé une peine d’emprisonnement», souligne une personne de son entourage. Mais selon cette même source, Leroi serait incapable de participer à un meurtre aussi atroce que celui de Mantee Murchoya. «Il n’est pas un saint, mais il n’est pas un criminel non plus. Il serait incapable de commettre un meurtre ou de participer à un crime.»

N’empêche, Prakash Balgobin se retrouve dans de beaux draps depuis qu’il a été dénoncé par Mardaye Galinghee, une habitante de morcellement St-André, Plaine-des-Papayes. Arrêtée également pour complot allégué, elle a balancé le nom de Leroi lorsqu’elle a été interrogée par les enquêteurs une deuxième fois, alors qu’au départ, elle soutenait ne rien savoir concernant le meurtre de Mantee Murchoya.

Mardaye Galinghee, veuve et mère d’une fillette, aurait même demandé aux enquêteurs de visionner les enregistrements des caméras du CCTV d’un des villages de l’Ouest, susceptibles de les orienter vers le(les) assassin(s) de cette habitante de Petite-Rivière. Mais pour l’heure, ces personnes courent toujours dans la nature.

 


D’autres arrestations seraient imminentes

C’est une affaire qui leur a donné bien du fil à retordre. Car, depuis le 24 février, même si plusieurs unités de la police ont réuni leurs forces pour résoudre le meurtre de Mantee Murchoya, la tâche n’a pas été facile pour les enquêteurs. Toutefois, l’optimisme a refait son apparition dans le camp des limiers qui pensent faire enfin la lumière sur ce meurtre atroce. Après les arrestations de Mardaye Galinghee et Prakash Balgobin ainsi que quelques informations glanées sur le terrain, on laisse entendre, dans les milieux proches de l’enquête, que l’arrestation imminente de deux personnes ayant participé à ce massacre est à prévoir. Mais on ne veut pas en dire davantage.

D’autre part, une lettre anonyme adressée à la police reste à ce jour un mystère pour les limiers qui essaient de remonter jusqu’à son expéditeur. En attendant, les unités de la police redoublent de vigilance et unissent toujours leurs forces pour résoudre cette affaire.